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L'Ordre infirmier pour une consultation infirmière

Publié le 09/12/2010

Le conseil national de l'Ordre infirmier a tenu une conférence de presse ce mercredi 8 décembre. Au menu : l'éducation thérapeutique, avec la proposition de créer des consultations infirmières et de reconnaître le rôle pivot des infirmières ; un plaidoyer pour les puéricultrices ; la reconnaissance mutuelle France-Québec ; le nombre d'inscrits à l'Ordre.

La loi portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST) a instauré l'éducation thérapeutique et a prévu la mise en place de programmes d'apprentissage, mis en oeuvre par des professionnels de santé intervenant pour le compte d'un opérateur pouvant être financé par l'entreprise se livrant à l'exploitation du médicament. Un décret détaillant les procédures d'autorisation et la mise en oeuvre de ces programmes a été publié début septembre.

Le conseil national rappelle que l'éducation pour la santé et l'éducation thérapeutique font partie intégrante des actes professionnels des infirmiers et que la formation conduisant au diplôme d'Etat prévoit 150 heures théoriques et pratiques sur ce thème. Il juge "prioritaire" de valoriser les pratiques infirmières "dans tous les domaines que permet le cadre réglementaire et la formation des infirmiers, bien au-delà de ce qui est généralement perçu aujourd'hui en France".

Il déplore en effet que cette activité soit "mal connue" et "souvent occultée, dans une perspective organisationnelle et financière médico-centrée", alors qu'elle est "très largement investie par [les infirmiers], au quotidien ou dans le cadre de programmes ciblés".

Il regrette ainsi que l'infirmier soit considéré essentiellement "comme étant au service du médecin, et non pas comme un acteur de premier recours pour l'éducation thérapeutique", alors que la plupart des actions à mettre en oeuvre pour cette éducation "ne nécessitent pas d'approche médicale au sens strict du terme". Il juge donc irréaliste de "promouvoir des programmes d'éducation thérapeutique où seul le médecin se chargerait d'élaborer des plans individuels et où le rôle de l'infirmier serait noyé parmi celui des autres paramédicaux".

Dans ce domaine, il propose d'encourager un rôle pivot des infirmiers dans ces programmes à tous les niveaux (conception, mise en oeuvre et évaluation), en reconnaissant la qualité de la formation initiale infirmière comme une "valeur ajoutée essentielle" et d'instituer une "consultation infirmière reconnue et codifiée comme telle, exercée dans le cadre du rôle propre de l'infirmier".

L'Ordre estime en outre que les plans de santé publique doivent être organisés en fonction des priorités régionales pour assurer le développement de l'éducation thérapeutique. A ce titre, il se dit "à même d'assurer une veille sur le terrain pour l'accès aux soins".

Infirmier spécialisé en puériculture

Le conseil national de l'Ordre infirmier a en outre adopté une position sur l'exercice infirmier en puériculture. Il rappelle qu'au 1er janvier 2010, près de 15.000 infirmiers exercent en puériculture. Il estime que l'attractivité de cet exercice spécialisé souffre de deux handicaps: la méconnaissance de l'apport "majeur" de ces professionnels à la santé et au développement de l'enfant et le fait qu'ils ne puissent pas exercer en libéral. Il affirme vouloir travailler au plus vite avec les pouvoirs publics et les organisations professionnelles "pour faire reconnaître et promouvoir (...) l'expertise clinique et professionnelle des infirmières et infirmiers spécialisés en puériculture".

L'instance a par ailleurs indiqué que plusieurs dispositions juridiques restaient encore à préciser pour mettre en oeuvre l'arrangement de reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles entre la France et le Québec. La présidente de l'Ordre infirmier, Dominique Le Boeuf, a signalé qu'en attendant ces compléments, l'instance avait mis en place un groupe de travail pour se pencher notamment sur le stage d'adaptation de 75 jours prévus dans ce cadre et pour préparer la communication destinée aux candidats migrants.

Observatoire des violences

Elle a aussi indiqué mercredi que l'Ordre avait intégré depuis le mois de septembre l'observatoire national des violences hospitalières, créé en 2004. Pour élargir à l'exercice ambulatoire, la présidente de l'Ordre a expliqué que les élus ordinaux réfléchissaient pour savoir s'ils mettaient en place un observatoire spécifique pour les infirmiers ou un observatoire commun avec l'ensemble des professionnels de santé. Elle a indiqué en outre que l'instance avait désigné un référent sécurité en son sein. Il s'agit d'Emmanuel Boularand.

Inscription et RPPS

L'Ordre a fait également un point mardi sur le nombre d'infirmiers inscrits. Dominique Le Boeuf a ainsi rapporté que 77.653 infirmiers étaient inscrits au 1er décembre. La répartition des jeunes infirmiers ou entre les salariés et les libéraux n'est pas encore connue, a-t-elle affirmé, soulignant toutefois que le taux d'inscription variait de 2 à 30% selon les départements.

Elle a aussi fait remarquer que l'Ordre devait préparer les opérations liées à l'entrée dans le répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS) prévue pour les infirmiers au plus tard au 1er janvier 2012. Un premier point sur l'avancement de ce projet sera réalisé pour la prochaine session du conseil de l'Ordre infirmier en mars 2011.

Les prochaines élections des conseillers ordinaux devraient avoir lieu en mai pour l'échelon départemental, en juillet pour le régional et en novembre pour le national. Interrogé par l'APM pour savoir si elle était candidate à sa propre succession, Dominique Le Boeuf a indiqué qu'elle n'en était "pas encore là" et souhaitait avant tout mettre en oeuvre avant la fin de son mandat les dossiers lancés.

L'Ordre a par ailleurs pris position lors de sa session mardi sur la médecine de proximité, mais devrait communiquer ultérieurement sur ce point.


Source : infirmiers.com