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L'ordonnance du Gouvernement pour « rester en bonne santé tout au long de sa vie »

Publié le 26/03/2018
Edouard Philippe, Agnès Buzyn

Edouard Philippe, Agnès Buzyn

« La prévention est un engagement de l'ensemble du Gouvernement. Professionnels de santé, associations, institutions, étudiants... nous avons tous un rôle à jouer ». Le Gouvernement, fort des orientations définies par la Stratégie nationale de Santé 2018-2022, met en oeuvre des mesures concrètes pour améliorer la santé des Français, tout en renforçant la performance du système sanitaire. Revue de (quelques) détails. 

"Priorité Prévention" pour le Gouvernement qui annonce ses actions "pour rester en bonne santé tout au long de sa vie".

Edouard Philippe, Premier ministre, l'a rappelé lors de ce Comité interministériel pour la Santé, ce lundi 26 mars 2018 , la promotion de la santé et la prévention constituent le premier axe de la Stratégie nationale de santé 2018-2022 du Gouvernement. Notre pays connaît en effet un retard certain en la matière. La mortalité évitable y est très élevée. On meurt trop souvent trop jeune en France. Et une vraie politique de prévention permettrait de préserver près de 100 000 vies par an. C’est la raison pour laquelle, pour la première fois en France, c’est l’ensemble du Gouvernement qui s’engage résolument pour que la prévention ne soit plus seulement un concept mais une réalité. Avec une obsession : celle de l’efficacité et des résultats concrets. Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé , qui l'accompagnait lors de Comité, a affirmé de son côté que la prévention doit permettre à chacun d'adopter les comportements favorables à une vie en bonne santé. Pour ce faire, nous devons informer le plus précocement possible des risques de certaines conduites et des bénéfices de certains comportements, et de la manière la plus adaptée. Pour mémoire, la Stratégie nationale de santé 2018-2022, adoptée en décembre 2017 avait fait l'objet d'une consultation publique pendant l'été.

Ecouter Edouard Philippe et Agnès Buzyn ce lundi 26 mars 20418, lors du Comité interministériel pour la santé

C'est donc 25 mesures-phares qui ont été annoncées afin que que la mobilisation du Gouvernement en faveur de la promotion de la santé soit réellement concrète, au bénéfice de tous et ce, aux différents âges de la vie. Il est donc question plus largement de qualité de vie car, comme le rappelle l'Organisation mondiale de la Santé, la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. Parce que les interventions doivent être les plus précoces possibles et adaptées aux caractéristiques des groupes de population, la priorité donnée à la prévention se concrétise dans un ensemble d’actions qui prend en considération l’individu et son environnement - le lien entre santé et environnement n’est plus à prouver - dans son parcours de vie, pour « rester en bonne santé tout au long de sa vie ».

La prévention passera par le temps périnatal et celui de la petite enfance. Il s'agira par exemple de sensibiliser les femmes enceintes aux consommations à risque pour elle-même et leur enfant et permettre ainsi notamment l’arrêt de la consommation d’alcool et le sevrage tabagique. Le Gouvernement a également annoncé vouloir créer un site internet de référence afin de mener une campagne de communication sur les risques des produits chimiques de consommation courante. En effet, l’utilisation de divers produits dans notre quotidien, notamment les perturbateurs endocriniens, et leurs effets potentiels sur la santé, représente une préoccupation croissante de la population en particulier chez la femme enceinte.

Un parcours santé des 0-6 ans est initié. Et le Gouvernement de rappeler qu'après avoir étendu l’obligation vaccinale des jeunes enfants (3-18 mois), il s’agit, avec l’ensemble des parties prenantes, de mieux construire et coordonner le parcours de santé des enfants avant l'âge de six ans. Prévenir l’obésité chez les enfants par une promotion renforcée de l’activité physique, améliorer les conditions environnementales de la scolarité et promouvoir les comportements favorables à la santé des jeunes en développant la prévention et la promotion de la santé dès le plus jeune âge dans les établissements scolaires, primaire comme secondaire, en consituent les principales annonces. J’accorde une grande importance au suivi de la santé des enfants. C’est fondamental pour un bon apprentissage des élèves a dit Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale. Quid de la place et des actions déjà menées par les infirmières scolaires... la communication gouvernementale n'en dit pas plus...  

Chacun, dès son plus jeune âge, doit devenir acteur de sa propre santé, en adoptant les bons réflexes. Pour ce faire, il doit être bien informé et responsabilisé

En matière de sexualité et d'addictions, des actions ciblées d’éducation, d’information sur les méthodes de contraception, de dépistage et sur les IST, ainsi que la promotion de l'usage des préservatifs (masculins et féminins) auprès des jeunes, doivent être des outils de référence de la prévention. Le Gouvernement veut également renforcer l’intervention des consultations jeunes consommateurs sur le territoire, pour des actions de prévention collective « hors les murs » et pour accueillir les jeunes de 11 à 25 ans et leur famille, de manière anonyme et gratuite, lorsqu’ils sont en difficulté avec une consommation de substances ou une pratique (écrans, jeux…). Quant à Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, elle affirme également que la prévention est essentielle auprès des étudiants, d’autant que les pratiques à risque sont en recrudescence ces dernières années. La prévention, passe par le déploiement des centres de santé, mais aussi les campagnes de sensibilisation sur les campus, la mobilisation des associations… Tous ensemble, nous devons faire en sorte que notre jeunesse soit en bonne santé et qu’elle puisse à son tour transmettre les bonnes pratiques.

Parce que le tabac est une priorité de santé publique, responsable de 73 000 décès chaque année, le Gouvernement entend bien développer l’accessibilité aux traitements d’aide à l’arrêt tabagique pour l’ensemble des fumeurs souhaitant arrêter de fumer, et en particulier les plus défavorisés. Il est aussi question d'intensifier les actions de prévention et de dépistage à destination des publics les plus exposés pour contribuer à l’élimination du virus de l’hépatite C en France à l’horizon 2025. Agnès Buzyn l'a également souhaité : introduire un troisième dépistage organisé (après le sein et le colon) : celui du cancer du col de l’utérus, responsable de plus de 1 000 décès et de 3 000 nouveaux cas par an. Même si la réalisation d’un frottis du col de l’utérus est recommandée, plus d’une femme sur trois ne le réalise pas. Concrètement, toutes les femmes n’ayant pas réalisé de frottis dans les 3 dernières années seront donc invitées à le faire, avec une prise en charge à 100 % du frottis. Le parcours vaccinal sera lui aussi simplifié, le Gouvernement souhaitant s’engager vers la généralisation de la vaccination antigrippale par les pharmaciens – une mesure qui va, encore une fois, faire réagir, les infirmiers libéraux qui devraient quand même être dans la boucle mais … 

Près de 10 millions de personnes sont concernées par le handicap. La prévention doit devenir un réflexe pour chaque personne handicapée, comme pour tout un chacun.

Passés 65 ans, la vigilance ne doit pas se relâcher, bien au contraire et les Français les plus vulnérables doivent être soutenus. En effet, la solitude et l'isolement social gagnent en importance, concernant 1,2 million de personnes de plus de 75 ans. Facteur aggravant des situations de fragilité et de vulnérabilité psychologique, cause d’accélération de la perte d’autonomie, ces situations d’isolement social peuvent également être un facteur de risque en période de canicule. De la même façon, il s'agit de prévenir la perte d’autonomie en agissant dans les milieux de la vie. L’objectif général de la mesure est de contribuer à permettre à la population de vieillir sans incapacité avec l’avancée en âge, en réduisant la prévalence des maladies chroniques.

Ce programme préventif, particulièrement ambitieux pour ce quinquennat, initiera donc pour les Français des actions « Priorité Prévention » évolutives et adaptées. Au total, elles représentent un investissement de 400 millions d’euros pour 5 ans.

Un nouveau statut : l'étudiant en service sanitaire

Nous en avons déjà parlé. L’instauration d’un service sanitaire pour tous les étudiants en santé a été annoncé en janvier dernier. Ces "nouveaux acteurs de la prévention et de la promotion de santé" permettront de diffuser sur tout le territoire des interventions de prévention organisées et encadrées par les universités et les instituts de formation dans le cadre du cursus formation obligatoire des étudiants en santé, et aussi de les sensibiliser eux-mêmes à intégrer cette démarche dans leur future pratique professionnelle en association avec tous les acteurs notamment en milieu scolaire et de façon multidisciplinaire. 48 000 futurs médecins, sages-femmes ou infirmiers participeront au soutien de ces missions de prévention dès la rentrée 2018 . Dans un premier temps, le service sanitaire s’effectuera auprès des élèves dans les collèges, les lycées et les universités. Les infirmières scolaires ont d'ores et déjà rappelé leur rôle en la matière en tant que « conseillère de santé ». Mais le service sanitaire a également vocation à se déployer dans les EHPAD, les quartiers prioritaires de la politique de la ville, les prisons, les structures médico-sociales, les entreprises publiques et privées… Il s’agit d’une véritable révolution conceptuelle avec la projection d’étudiants vers des publics et des zones défavorisées, d’une lutte déterminée contre les inégalités sociales et territoriales.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com