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GRANDS DOSSIERS

L'ONI en ordre de marche pour 2018 !

Publié le 19/01/2018
président ONI Patrick Chamboredon

président ONI Patrick Chamboredon

Il l'avait affirmé lors de l'entretien qu'il nous avait accordé au lendemain de son élection : Mon métier, c’est mes racines. Président de l’ONI, je saurai m’en nourrir et puiser en elles la force pour faire éclore de nouvelles synergies, de nouveaux espoirs et des actions concrètes pour ma profession. A l'occasion des voeux de l'Ordre des Infirmiers, le 17 janvier dernier, Patrick Chamboredon a renouvelé ses engagements, précisant également quelles seraient les missions prioritaires de sa mandature et la stratégie de l'ONI pour défendre les grands chantiers propres à la profession infirmière.

Le voeu du nouveau Président de l'ONI : transformer la profession infirmière « à vif » en une profession vive ! Etre sur tous les fronts pour valoriser la place et le rôle des infirmières et infirmiers.

Le début d'année est propice aux cérémonies de voeux de tout ordre. Celle de l'Ordre national des infirmiers (ONI) est toujours un rendez-vous important permettant, par la voix de son Président, de souhaiter le meilleur à chacun mais aussi de rappeler les chantiers et autres engagements de la structure ordinale pour l'année à venir. En ce début 2018, c'est donc Patrick Chamboredon, fraîchement élu à la tête de l'instance qui s'est adressé aux représentants de l'Administration, Conseillers d'Etat, représentants des corps professionnels et des ordres, et à l'ensemble de la profession infirmière.

Il l'a souligné en préambule, ces vœux revêtent une importance particulière étant mes premiers en tant que président de l’Ordre mais aussi car 2018 s’annonce à tous égards, pour la santé et pour la profession infirmière, une année particulière, rappelant que l'année 2017 a été pour l'ONI une année de complet renouvellement : conseils départementaux en juin , conseils régionaux, avec la création de 14 régions ordinales au lieu des 23 précédentes , et renouvellement complet du Conseil national avec l’élection d’un nouveau bureau et d’un nouveau président. Patrick Chamboredon a souhaité souligner la parfaite parité de ce bureau composé de 12 membres et donc de 6 femmes, ces femmes de valeur engagées auprès de nous dans cette équipe rajeunie, composée exclusivement de professionnels en exercice provenant des quatre coins de la France et représentant toute la diversité de notre exercice professionnel : secteur public, secteur privé, exercice libéral, instituts de formation, sapeurs-pompiers, encadrement, santé mentale comme soins aigus. Leurs visions, leurs expériences sont une richesse pour notre ordre. Le premier Conseil national de l'ONI s'était tenu dans la journée, actant la réalisation d'un audit dressant un état des lieux des actions menées afin de définir au plus juste les priorités des chantiers à mener à l'avenir.

Une année 2018 qui s’annonce comme une année d’action et de réalisations...

On se rappelle historiquement, que l'ONI n'a pas toujours "en bonne ordre de marche"... A ce sujet, le nouveau Président a tenu à rendre hommage à l'équipe qui l'a précédé, rappelant toute l'importance de la continuité du service public rendu par l'Ordre, un Ordre au fonctionnement rétabli et stable, dans une situation financière saine lui offrant des perspectives d’avenir, avec des équipes de collaborateurs qui agissent avec professionnalisme pour rendre ce service. Patrick Chamboredon est ensuite rentré dans le vif du sujet, soulignant combien l'Ordre entend bien continuer à être plus que jamais pro-actif sur de nombreux dossiers et chantiers où les infirmiers ont toute leur place. Alors que la stratégie nationale de santé (SNS) vient d’être publiée par décret en toute fin d’année, définissant les priorités de la santé publique d’ici à 2022, nous, infirmiers, avons le devoir de nous y engager pleinement. La prévention, la promotion de la santé, la lutte contre les inégalités sociales et territoriales de santé, la qualité et la sécurité de la prise en charge tout au long du parcours, l’innovation et l’accompagnement de l’usager : voilà des domaines prioritaires dans lesquels la communauté infirmière dans son entier se retrouve bien et est d’un apport incontournable. Et de mettre en exergue, par exemple, le rôle des infirmiers de l’Education nationale qui concerne directement les infirmiers des établissements publics et privés d’enseignement mais aussi celui des infirmiers de santé au travail afin de mettre en place une politique globale de santé et de qualité de vie au travail dans l’ensemble des milieux professionnels publics et privés. Quant à la politique de santé de l’enfant, de l’adolescent et du jeune, elle va va mobiliser très directement les infirmières puéricultrices .

Impulser une nouvelle dynamique, dire haut et fort que chaque fois qu’il y a une place à prendre pour un infirmier, à quelque niveau soit-il, il faut la prendre !

Patrick Chamboredon a déroulé plus précisément trois domaines clés où des avancées fortes sont attendues en 2018 par la profession infirmière.

- La question de la formation... 2018 sera-t-elle l’année de l’intégration à l’université ? La mission confiée au secrétaire général du HCAAM, Stéphane Le Bouler, devrait rendre son rapport d’étape prochainement après un automne de concertation. Comme on l'imagine, cette intégration aura de multiples impacts notamment sur les instituts de formation, sur le statut des formateurs, les étudiants... Mais également sur les infirmiers de demain. Dans ce contexte, a souligné le Président de l'ONI, soyons unis, c'est la clé de notre réussite. Nous avons de fortes attentes et savons qu’il s’agira d’une avancée majeure pour la profession. Il faut plus largement que ce soit aussi une avancée pour le système de santé et pour la stratégie nationale de santé afin que les professionnels de demain soient compétents, éclairés et aptes pour agir au mieux auprès des citoyens et des patients et répondre à leurs besoins.

- Le bien-être des infirmiers et infirmières est plus que jamais une priorité à l'heure où la souffrance, le mal-être, l'épuisement sont tous les jours rapportés. La profession souffre profondément c’est une évidence. Les restructurations, les fermetures de service, les pressions managériales au sein de l’hôpital deviennent souvent insupportables. L’indépendance professionnelle et le souci de la qualité des soins sont mis à mal. Et de s'interroger : combien de nos confrères et consœurs estiment ne plus avoir les moyens d’exercer correctement leur métier, de délivrer des soins de qualité faute de temps auprès du patient ? L’exercice libéral souffre aussi grandement. Des violences et de l’insécurité qui le touchent particulièrement car l’exercice est isolé et assuré d’ailleurs par une majorité de femmes (même si bien entendu l’hôpital ou l’école ne sont pas épargnés par les incivilités, les violences et les agressions). On ne peut se contenter de déplorer cet état de fait, de s’émouvoir à chaque nouveau suicide ou à chaque nouvelle agression d’une consœur ou d’un confrère en publiant des communiqués de presse. Patrick Chamboredon l'a rappelé, les pouvoirs publics doivent aussi assumer leur propre responsabilité. La sécurité est un devoir de l’Etat.

- Le champ de compétences se doit également d'évoluer face à un contexte en pleine mutation bien connu des pouvoirs public et aujourd'hui largement documenté : nouveaux besoins de la population, nécessité impérieuse de coordination, réorientation du système vers l’approche préventive, traitement particulier exigé par les pathologies chroniques. Pourtant, a martelé le Président de l'ONI, les infirmiers ont toujours un décret d’actes au contenu datant d’il y a plus de dix ans ! Et pourtant la pratique avancée attend déjà depuis deux ans son cadre réglementaire ! 2018 devra donc être l’année de l’évolution des compétences infirmières. Et de rappeler que si l’on veut une adhésion complète des infirmiers à la réalisation des objectifs de la SNS, il faut qu’ils aient en contrepartie des perspectives d’avancées. La question de la vaccination anti-grippale illustre parfaitement la nécessité d’élargir le champ de compétence des infirmiers. Que les infirmiers de santé au travail puissent venir vacciner dans les entreprises contre la grippe sans prescription de médecin, que les infirmières puéricultrices puissent effectuer les rappels de vaccins sans prescription. Que les infirmiers libéraux puissent vacciner aussi l’entourage des personnes âgées sans prescription.

L’Ordre, dont la mission d’entraide est consubstantielle, prendra cette année des initiatives pour mieux accompagner et mieux protéger ses membres.

Pour que l’Ordre aborde ces évolutions et ces enjeux avec efficacité et réussite, le nouveau bureau souhaite se doter d'une méthode dynamique qui reposera sur quatre axes :

  • l'ouverture vers d’autres mondes : universitaire et de la recherche. Nous établirons des partenariats avec le monde académique afin de renforcer la réflexion, élargir notre pensée, affiner notre doctrine ;
  • un fonctionnement ordinale plus démocratique et plus participatif valorisant les initiatives locales des échelons départementaux et régionaux de l’Ordre ainsi que des infirmiers ;
  • faire du Conseil national de l’ordre l’avant-garde de la profession infirmière : avoir de l’audace, dans le souci permanent du bien-être de tous les infirmiers et de l’intérêt général de la santé publique ;
  • travailler en partenariat et en toute complémentarité avec les partenaires historiques, associations et syndicats etv autres ordres professionnels parce que la pluridisciplinarité des équipes de soins et des prises en charge est une réalité.

Patrick Chamboredon a conclut son discours par ces mots : l’année nouvelle nous promet de nombreux chantiers, de riches échanges, des défis à relever. Il nous faut de l’enthousiasme, du courage, de la ténacité et une bonne santé. Alors que l'ONI ne fait toujours pas l'unanimité mais observe une nette progression du nombre d'inscrits au tableau avec quelque 250 000 infirmiers, il est évident que la réussite de ce nouveau bureau ordinal sera corrélée à sa capacité de convaincre le plus grand nombre et notamment les "anti-Ordre". La profession attend du concret, les maîtres mots de mon mandat seront proximité et dialogue nous avait confié Patrick Chamboredon . Le maillage ordinal nous permet de précieuses remontées du terrain, c’est cela qui nous permettra de rester en lien avec la profession et d’accroître notre rôle en le rendant incontournable.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com