Petite question par curiosité :
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A lire - Une IDEL qui a le coeur qui fait « boum » !

Publié le 17/03/2016
humour infirmière seringue

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seringue atomique couverture

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Infirmière libérale en Guyane, Corinne Régulaire, alias « Seringue atomique » est aussi blogueuse depuis 2015. Comme son nom l'indique, elle dépote, dézingue, s'agite, s'émeut et se rie de tout, avec humanité, humour et dérision, et notamment de toutes les situations cocasses, voir ubuesques, qui viennent émailler - égayer et/ou perturber - son quotidien de soignante. Ses billets d'humeur, illustrés par le dessinateur Félé, elle les a rassemblés dans un ouvrage qui porte son nom avec un sous-titre explicite Chroniques agitées d'une infirmière libérale. Morceaux choisis entre coups de gueule, coups de coeur, coups de balai - ou de bambou - qui sonnent comme un magnifique manifeste, lucide, libre et engagé pour la valorisation de sa profession.

« La seringue atomique. Chroniques agitées d'une infirmière libérale », le livre d'une infirmière libérale, Corinne Régulaire, qui résonne comme une petite bombe…

L'écriture de ce livre est née du désir de mettre en perspective tout ce que nous sommes, tout ce qui fait de nous des soignants à part entière avec nos vies, nos convictions, nos interrogations, nos choix, nos regrets, nos rêves, nos espoirs et nos doutes. Le but recherché est de faire de chaque infirmier libéral le héros d'une histoire partagée, écrit Corinne Régulaire en introduction de son livre. En effet, explique-t-elle, la littérature existante relative à la profession d'infirmier libéral est la plupart consacrée aux aspects techniques, législatifs, juridiques, historiques et administratifs de ce métier. Les portraits de soignants sont rares. L'infirmier libéral comme sujet d'un récit s'efface souvent au profit du patient ou de la maladie. Voilà qui pose le cadre du sujet et augure de son traitement volontairement décalé, agité comme le précise le sous-titre de son ouvrage, mais qui se veut aussi fédérateur afin de créer un « nous » commun, une identité qui nous ressemblerait et nous rassemblerait au travers de « mots(pansements », de « paroles-cataplasmes » ou de « messages-cicatrisants » capables d'agir sur les maux de cette profession afin de la réinventer. L'infirmier libéral consacre son temps à prendre soin de l'autre sans que l'on se préoccupe de son existence

p. 25 : Etude de l'animal et de son biotope…

L'infirmier Homo paramedicalis est un petit être qui court et s'agite beaucoup. C'est un animal organisé qui travaille le plus souvent en solitaire de l'aube à la tombée de la nuit. Il exercice aussi bien en ville qu'à la campagne, on le retrouve aussi en montagne et dans les départements d'outre-mer. Son alimentation est souvent frugale. Par manque de temps, il déjeune parfois dans sa voiture en écoutant la météo des plages où il ne met jamais les pieds. La bête avale les kilomètres et afronte les intemlpéries avec courage. Elle supporte les embouteilalges et doit faire face aux aléas des tarnsports avec philosophie. C'est un être social, qui sourit même à ceux qui font la gueule, accomplit les tâches les plus ingrates parce que les grincheux, taciturnes et consorts le valent bien.

Dire qu'un infirmier est pressé est un euphémisme, mais il est une variété qui court plus vite que les autres tout le temps.

p. 57 : Les Tatie Danièle de la profession

Cette infirmière-là se rencontre un peu partout dans l'hexagone, et en dépasse parfois même les limites en s'implantant dans les territoires ultramarins. On pourrait même supposer qu'elle est universelle. C'est souvent une femme puisque nous sommes majoritaires dans la profession, mais ce peut-être aussi un homme. Parfaitement identifiable. En effet, dès l'ouverture de son cabinet, elle s'est mise en mode « je fais la gueule toute la journée » et a immédiatemment figé ses zygomatiques en position de paralysie faciale irréversible, et ceci, sans botox, ni chirurgie. Nul ne se souvient l'avoir vu sourire un jour.  

L'infirmier est dans l'imaginaire populaire un être de sexe féminin, ce qui est un mauvais début pour les candidats de l'autre sexe s'ils ont le désir d'exercer cette profession...

p. 67 : La ballade de l'insomniaque

La profession que nous exerçons, la vie et la mort que nous côtoyons, notre propre existence et les soucis que l'accompagnent nous poursuivent parfois jusque dans nos nuits agitées où l'on peine à s'endormir. On reconstitue souvent le chemin de journées chargées émotionnellement avec les questionnements et les inquiétudes propres à chaque cas. (…) Comment être à la fois impliqués et détachés de ces vies parfois brisées ? Comment est-on à même de trouver un juste milieu entre investissement personnel et détachement.

Qu'on se le dise, l'infirmière libértale n'est pas une gentille fille exploitable au gré de l'humeur du patient...

p. 107 : Les ordonnnaces de nos médecins

Nous avons toutes et tous eu un jour entre nos mains un morceau de papier appelé ordonnance ou prescription libellé d'une façon s'apparentant soit à un nouvel idiome venant d'une autre galaxie (bienvenue chers amis extra-terrestres), soit à une calligraphie méconnue d'une tribu oubliée du fin fond du Sichuan. Entre le calligraphe amateur, le Champollion en herbe et le je-m'en-foutiste, il y a de multiples raisons d'êtree parfois déconcerté, consterné mais aussi en colère, devant le peu d'application mis à rédiger un document somme toute important voire parfois vital pour le patient concerné.

Je vous présente le Grand Savant Détenteur de la Vérité Vraie, le génie de la Science, il sait tout et quand je dis tout, c'est tout. Et surtout il vous le fait savoir, petit subalterne de la mé decine, que dis-je, de la para-médecine que vous êtes ...

p. 128 : L'art d'être patient : le rebelle

Cet énergumène donne du fil à retordre même au plyus expérimenté des infirmiers. C'est un insoumis qui revit sa crise d'adolescence et l'époque joyeuse où il disait non à tout. La différence réside dans le fait que 50 voire 70 années ont passé depuis. Son credo pourrait être « Je fais tout comme je veux et je vous emmerde. » C'est un raccourci un peu cru, je vous l'accordre, mais je ne trouve pas meilleur résumé de la situation.

L'amoureux, lui ou elle, attend votre venue tous les jours, le coeur battant, l'oeil brillant et la main moite...

p. 159 : Le libéral et la maladie, ou la scoumoune de l'infirmier

L'infirmier libéral est comme une bête de somme qui exerce sa mission toute l'année, 7 jours/7, 24 heures/24, le dimanche et les jours fériés sans RTT, sans congès payés. C'est un petit animal courageux et plein d'entrain qui crapahute chaque jour pour gagner sa pitance. (...) Et lorsque sa santé se met à battre la breloque, sa vie prend alors des allures de catastrophe, voire d'apocalypse. (...) La grippe, le Chikungunya, une hernie discale, une fracture du fémur ou du péroné sont à éviter, de même que l'accident de voiture ou la chute à bicyclette. Et je ne parle même pas de pathologie comme le cancer… qui pourraient par mlchance vous tomber sur le râble et vous laisser exsangues financièrement, en plus de vous envoyer KO au tapis dès le premier round.

Et si l'on parlait un peu de santé au travail ? Les infirmiers libéraux sont un peu comme les cordonniers mal chaussés, le suivi médical dans la profession étant inexistant...

p. 195 : Stupeurs et tremblements

Un beau jour, à certains et certaines d'entre nous, le facteur a remis une jolie lettre recommandée avec accusé de réception. Mauvais signe, me direz-vous, ce genre de prise annoncez souvent l'apocalypse. Expéditeur : la caisse dont vous dépendez. Objet : notification d'indus. Et voilà comment a débuté votre cauchemar de friendly nurse, vous êtes passée à very naughty girl en moins de temps qu'il faut pour une prise de sang.

Notre bateau est en train de couler gentiment et il serait dommage de ne pas mettre tous la main à la pâte pour essater de colmater les brèches...

Vous l'aurez compris, le ton est donné et nous ne voudrions pas en livrer davantage. Corinne Régulaire et sa Seringue Atomique cultive le fond et la forme et nous vous engageons avec force à découvrir son manifeste. Il finit ainsi, par une citation de Francis Scott Fitzgerald, comme un dernier argument plus que convainquant : Le propre de l'intelligence, c'est de pouvoir poursuivre deux raisonnements à la fois : savoir que les choses sont désespérées, et néanmoins être décidé à les changer. Un message subliminal à méditer, car bien des combats sont à mener pour la profession d'infirmier libéral… et pour la profession d'infirmier... tout court !

  • La seringue atomique, Régulaire Corinne. Chroniques agitées d'une infirmière libérale, Editions Marie B, 12 dessins originaux de Félé, 264 p. 16,50€. Le livre est disponible sur IDE Collection

  • Corinne Régulaire le souligne avec ironie : "n'oublions pas aussi que c'est la foire aux bonnes affaires toute l'année chez nous, puisque le 2e acte est facturé à la moitié de son prix initial, le 3e est gratuit et les suivants aussi (pour un même patient et dans la journée)...

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com