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L'hypnose fait ses preuves en matière de cardiologie interventionnelle

Publié le 02/10/2018

Depuis le 18 septembre dernier, le programme multidisciplinaire de cardiologie interventionnelle du CHU de Lille, dirigé par le Pr Van Belle (cardiologue interventionnel) et le Dr Modine (chirurgien cardiaque) spécialisé dans le traitement des valvulopathies, propose la réalisation de certaines interventions cardiaques sous hypnose. Une première intervention sous cette forme de sédation a été réalisée par le Dr Arnaud Sudre chez un patient de 88 ans lors du remplacement mini-invasif de sa valve aortique.

Hélène Sergeant, infirmière formée à l'hypnose, a pris en charge un patient grâce à la technique de l'hypnose conversationnelle.

Précisons d'emblée que cette intervention cardiaque - remplacement mini-invasif de la valve aortique (procédure TAVI) -, réalisée plus de 300 fois par an au CHU de Lille, nécessite une ponction des artères fémorales afin d'y introduire des cathéters permettant de guider la nouvelle valve jusqu'au coeur ; intervention qui ne nécessite aucune incision chirurgicale. Jusqu'alors, ces interventions étaient réalisées sous anesthésie locale à l'aide de morphiniques, anxiolytiques et sédatifs, ou sous anesthésie générale. C'est sur cette indication qu'a été opéré Gérard Courtois, un patient de 88 ans, placé sous hypnose. Hélène Sergeant, première infirmière à avoir été formée à l'hypnose dans le service cardiologie interventionnelle du CHU de Lille, l'a pris en charge grâce à la technique de l'hypnose conversationnelle. Toutefois le cardiologue qui a mené l'intervention, le Dr Arnaud Sudre, a eu recours à un anesthésique local injecté (de la lidocaïne) au niveau de l’artère fémorale au moment de l’introduction de la sonde.

La TAVI, qui réduit le risque d'infarctus et d'AVC chez les personnes âgées et de mortalité périopératoire, trop fragiles pour une intervention lourde à cœur ouvert, est à découvrir dans la vidéo ci-dessous

Le Dr Sudre, l'explique. Cette technique, basée sur des images et des pensées positives issues du vécu du patient, permet d'associer les sensations perçues par le corps à des pensées positives, et ainsi de se passer de tout produit anesthésiant, sans qu'aucune douleur ne soit ressentie par le patient. Hélène Sergeant rappelle au micro de France bleu être allée voir le patient la veille. Nous avons discuté de son environnement, de ses passions, ce qui m'a permis d'avoir des pistes et d'induire un état d'esprit positif et de l'amener dans un monde qu'il aimait. Pendant l'opération qui a duré une heure, Gérard a donc parlé de ses voyages avec son épouse en Thaïlande, en Egypte, en Tunisie, en Turquie et de sa passion pour le jardinage. En parlant de tout ça, on oublie totalement ce qu'il se passe, on est transféré ailleurs. Si c'était à refaire, je dirais oui sans hésiter a-t-il souligné.

On estime que 80 % des patients peuvent être réceptifs à l’hypnose

Le CHU de Lille rappelle que l'utilisation de l'hypnose est un projet de l'ensemble de l'équipe du pôle cardiovasculaire et pulmonaire et que, dans un futur proche, cette technique pourra être proposée à un plus grand nombre d'interventions cardiaques. Quatre infirmières de ce service de chirurgie interventionnelle du CHU vont être formées prochainement à l'hypnose. En effet, la technique présente de nombreux avantages, notamment chez les patients âgés les plus fragiles : diminution des effets secondaires des médicaments morphiniques, anxiolytiques ou sédatifs habituellement utilisés, amélioration du confort et baisse de l'anxiété, rétablissement plus rapide…

Le traitement des maladies valvulaires est en pleine révolution. Notre équipe est parmi les très rares au monde à pouvoir offrir à ces patients les dernières techniques innovantes dans ce domaine

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com