"La réforme de l'hôpital est une des priorités du gouvernement pour 2009, elle l'est pour moi", a affirmé le chef de l'Etat. Il a souligné que la réforme constituait un "ensemble cohérent de mesures qui produira des résultats" et que 2009 ne sera pas une année d'annonces mais "l'année des résultats tangibles, concrets, perceptibles à tous".
Nicolas Sarkozy compte sur les directeurs des futures agences régionales de santé (ARS) pour améliorer la prise en charge des urgences et des soins non programmés. "Ca suffit la pagaille en la matière", a-t-il déclaré. "Chacun en ville comme à l'hôpital doit prendre sa part de la charge que représentent ces urgences potentielles".
Il a mis l'accent sur le fait que les ARS auront une "responsabilité unique" des urgences et des soins non programmés, ce qui garantira "une action plus efficace sur le terrain" et "une plus grande coopération entre la ville et l'hôpital pour mieux servir la population".
Nicolas Sarkozy et Roselyne Bachelot souhaitent que d'ici deux ans, 90% de la population puisse être prise en charge par une structure d'urgences "dans des délais encore raccourcis" grâce au développement des liaisons par hélicoptère dans le cadre des services mobiles d'urgences et de réanimation, des outils de télémédecine et de l'imagerie médicale pour pouvoir porter "en direct et à distance" des diagnostics "24 heures sur 24".
Il a également indiqué que 20 unités neurovasculaires supplémentaires seront "mises en place en 2009".
Le président de la République a rappelé sa volonté de "valoriser le travail" car "celles et ceux qui travaillent plus à l'hôpital doivent être payés, quoi de plus normal", après avoir indiqué qu'en 2008, près de 400 millions d'euros avaient été alloués pour payer les heures supplémentaires des personnels hospitaliers. "Je sais bien qu'il y a encore des problèmes à régler, une réunion va se tenir dans les jours qui viennent" et "on va continuer", a-t-il précisé.
Dans le cadre du projet de loi hôpital, patients, santé et territoires (HPST) qui sera prochainement discuté au Parlement, il a rappelé sa volonté de renforcer l'autorité du directeur et la participation des soignants pour "que chaque établissement puisse définir un projet médical clair ancré dans le territoire" et de donner plus de liberté aux hôpitaux pour s'organiser notamment dans les recrutements et les achats car "la souplesse, c'est la condition de la performance et de la qualité des soins".
Il a également indiqué qu'il se "battrai[t">" pour développer les coopérations entre hôpitaux et qu'il plaçait de "grands espoirs dans les communautés hospitalières de territoires (CHT)" prévues dans le projet de loi HPST afin d'"éviter les redondances, dont nous ne pouvons plus supporter le coût". "Il faut mettre les hôpitaux en réseaux pour permettre le partage des expériences et des compétences".
Le président de la République a également indiqué que les hôpitaux psychiatriques ne seront pas oubliés car la "psychiatrie ne doit plus rester une discipline cachée et que les hôpitaux psychiatriques doivent être une fierté".
"Nous avons prévu un plan d'investissements spécifiques" grâce auquel 342 opérations de modernisation doivent être réalisées d'ici à 2010 pour un montant de 1,5 milliard d'euros, a-t-il indiqué.
Il a rappelé que sa responsabilité, avec Roselyne Bachelot, était d'agir avant qu'un nouveau drame ne se produise. "S'il faut accélérer certains projets hospitaliers, nous le ferons", a-t-il ajouté.
Parmi les autres chantiers prioritaires, Nicolas Sarkozy a par ailleurs cité le dossier de l'intégration des études dans le dispositif licence-master-doctorat (LMD) notamment pour les infirmières. "On n'est pas loin d'avoir un accord", a-t-il précisé.
TIRER LES LECONS DES DRAMES ET AMELIORER L'ORGANISATION
Nicolas Sarkozy est également revenu sur les décès accidentels survenus pendant la période des fêtes de fin d'année. Il a d'abord exprimé sa sympathie et son soutien à l'ensemble du personnel hospitalier et sa solidarité aux familles des victimes.
"Nous allons tirer toutes les leçons de ce qui s'est passé, et je fais toute confiance à la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, pour [rassembler"> avec la diligence et la rigueur qui est la sienne, tous les éléments qui permettront de tirer les conclusions", a-t-il ensuite indiqué.
Il a qualifié d'"exceptionnels" les drames récents, qui "ne sauraient remettre en cause la confiance que la nation porte à l'hôpital". L'hôpital est "une institution trop importante pour la France pour qu'elle soit le lieu de polémiques parfaitement déplacées", a-t-il ajouté.
Il a ainsi réfuté toute pénurie de moyens à l'hôpital. "Entre 1998 et 2008, la France, au travers des dépenses de l'assurance maladie au profit des hôpitaux, a augmenté le budget de près de 50%, c'est 23 milliards d'euros de plus pour l'hôpital et les cliniques sur les dix dernières années", a souligné le président de la République.
"Le défi de l'hôpital d'aujourd'hui est que cet argent qui était nécessaire soit plus efficace parce que l'hôpital sera mieux organisé, parce qu'on va instaurer la nécessaire coopération entre les différents établissements [et entre l'hôpital"> et la médecine de ville, on va supprimer les doublons et investir pour l'avenir", a expliqué le chef de l'Etat, précisant que la gestion de l'hôpital devait être "exemplaire".
"Je souhaite que l'hôpital offre à tous des soins de qualité, des soins sûrs et que les personnels s'y sentent bien, alors je vais prendre ma part de responsabilité, l'hôpital doit être mieux organisé", a-t-il insisté.
Il a appelé les hôpitaux et les cliniques à mettre en place des indicateurs de qualité qui permettront de "valoriser la performance".
Il a aussi de nouveau dénoncé la "mise en oeuvre des 35 heures à l'hôpital", qui a été "désastreuse (...) car elle a entraîné une désorganisation des services et des conditions de travail au final plus contraignantes". "A la différence des autres secteurs, on n'a pas assez réfléchi à l'impact des 35 heures sur la gestion du temps du travail", a-t-il affirmé.
Dans son discours, le président de la République n'a pas évoqué les suppressions de postes engagées dans plusieurs établissements hospitaliers, note-t-on.
RENCONTRE AVEC LES SYNDICATS DU CHU
Avant de prononcer ses voeux aux personnels de santé, Nicolas Sarkozy a été accueilli par une centaine de manifestants criant "hôpital en colère". Il a ensuite rencontré vendredi des représentants des syndicats des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) qui avaient appelé à une grève à l'occasion de sa venue.
La rencontre a duré environ une demi-heure et s'est déroulée "courtoisement", selon l'entourage du président de la République.
"Je voyais toute à l'heure quelques manifestants dehors et j'ai reçu les représentants des organisations syndicales", a indiqué Nicolas Sarkozy lors de ses voeux en observant qu'il comprenait les difficultés des personnels hospitaliers ainsi que toutes les demandes qui lui sont adressées.
Il a souligné qu'il s'investissait dans l'hôpital comme jamais un président de la République ne l'avait fait et a précisé que sa façon d'entendre les demandes des personnels était de venir sur le terrain et de "ne pas [se"> contenter de rester à l'Elysée".
Le discours est disponible en vidéo sur le site de l'Elysée :
Lire aussi : Le monde hospitalier peu convaincu par les propos de Nicolas Sarkozy
INFOS ET ACTUALITES
Les voeux du président de la république aux personnels de santé
Publié le 10/01/2009
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Source : infirmiers.com
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