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Les urgences de l'Hôtel-Dieu fermeront le 4 novembre 2013

Publié le 15/05/2013

Le service d'accueil des urgences de l'Hôtel-Dieu fermera le lundi 4 novembre 2013 et son activité sera principalement transférée vers d'autres sites de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a annoncé le 14 mai 2013 dans un communiqué la direction générale de l'institution.

Après la période de consultation et de concertation interne et externe et la remise du rapport de préfiguration du Pr Jean-Yves Fagon et du Pr Pierre Lombrail, respectivement en charge du volet offre de soins et du volet universitaire du futur Hôtel-Dieu, l'AP-HP indique que le projet a été soumis à l'Agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France et entre désormais dans une phase opérationnelle.

En lien avec le président de la commission médicale d'établissement (CME), la direction générale explique s'être rapprochée de la collégiale des urgentistes, du Samu 75 et des pompiers de Paris pour travailler sur les conséquences d'une réorientation des flux des urgences de l'Hôtel-Dieu (hors urgences ophtalmologiques) vers les services d'urgence parisiens les plus proches (Cochin, Pitié-Salpêtrière, Saint-Antoine, Saint-Louis et Lariboisière). Les conclusions ont été présentées le 14 mai 2013 au matin à la CME et le seront aux autres instances centrales et locales dans les jours et semaines à venir.

Lors d'un entretien à l'APM le 14 mai, le Pr Fagon a précisé que les hypothèses tablaient sur une répartition des 43.000 passages enregistrés en 2012 à l'Hôtel-Dieu principalement vers Cochin (15.000 passages), La Pitié-Salpêtrière et Saint-Antoine (environ 10.000 passages chacun). Les cinq sites les plus proches devraient récupérer des effectifs et des équipements de l'Hôtel-Dieu et adapter leur fonctionnement en fonction des passages supplémentaires attendus.

Il est prévu de maintenir des activités médico-judiciaires, de mettre en place un Smur 24h/24 et un centre de prévention, de dépistage et d'information en santé et d'ouvrir des consultations de médecine générale sans rendez-vous 24h/24 et des consultations spécialisées sur rendez-vous à environ 85%. "Cette offre de soins au tarif de la sécurité sociale a été pensée en lien avec la médecine de ville dans une logique de parcours de soins", note la direction générale.

Le Pr Fagon a précisé que la nouvelle organisation prendrait le relais des urgences dès le 4 novembre 2013 mais que l'ouverture ne serait alors que partielle car certaines consultations ne seraient pas encore mises en place. Il a indiqué que les trois facultés de médecine faisaient partie du projet et s'est montré confiant dans la participation des libéraux.

Les hypothèses de travail, très raisonnables, tablent sur environ 40.000 passages dans la nouvelle organisation, a-t-il ajouté. Il a observé qu'actuellement seulement 12% des patients passant aux urgences de l'Hôtel-Dieu étaient hospitalisés alors que ce taux est d'environ 22% ou 23% dans les autres services d'urgences de l'AP-HP.

Une équipe médico-administrative accompagnée par un représentant des universités et un représentant des usagers sera constituée autour de Sophie Albert, directrice du projet Hôtel-Dieu, et des deux préfigurateurs. Elle aura pour mission de donner corps au projet d'hôpital universitaire de santé publique proposé dans le rapport de préfiguration, qui s'accompagne d'un volet recherche en santé publique. Elle devra fournir une description des activités et de leur volumétrie prévisionnelle, prenant en compte la permanence des soins, et définir l'organisation des activités et la composition des équipes médicales et non médicales. Elle devra aussi proposer un modèle de fonctionnement économique et juridique et intégrer systématiquement les aspects recherche, sécurité des soins, optimisation des parcours de santé, partenariat avec les usagers.

Un dispositif d'accompagnement des personnels de l'Hôtel-Dieu sera présenté aux instances locales et centrales. Ce dispositif d'accompagnement des mobilités permet à chaque professionnel de poursuivre son activité en fonction de ses compétences et de ses aspirations, explique la direction générale.

Vigilance de la mairie de Paris, opposition de la CGT

Dans un communiqué diffusé le 14 mai 2013, le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, tient à rappeler que le maintien d'un accueil en urgence pour toute personne qui le nécessite au centre de Paris est un impératif et qu'il n'admettrait pas une dégradation de l'accès aux soins. Il demande la poursuite des concertations et travaux au sein de l'AP-HP "car de nombreuses incertitudes subsistent sur le renforcement des autres services d'urgences". Plus largement, pour l'ensemble du projet de rénovation de l'Hôtel Dieu - qui outre le volet soins comprend notamment l'installation du siège et du musée, le regroupement des écoles -, Bertrand Delanoë indique qu'il réserve pour l'heure son accord" pour une modification du plan local d'urbanisme (PLU) à des "garanties claires sur le maintien d'une offre de soin de qualité. L'AP-HP et plus particulièrement l'Hôtel Dieu sont au coeur de notre cité et de notre pacte républicain" et "nous ne validerons aucune forme de démantèlement de l'une et l'autre de ces institutions parisiennes, assure-t-il.

Le Pr Fagon a indiqué que le projet sera présenté à la mairie de Paris prochainement. Sophie Albert a précisé le 14 mai à l'APM que les travaux associés au volet soins ne nécessitaient pas de modification du PLU. L'accord de la mairie est nécessaire pour les travaux associés notamment au siège, au musée et aux écoles. Cette étape ainsi que l'obtention du permis de construire ne permettent pas à l'AP-HP d'avoir à ce jour un calendrier précis pour la mise en oeuvre de ce volet.

Dans un communiqué diffusé mardi, la CGT de l'Hôtel-Dieu dénonce une décision inique de la directrice générale [Mireille Faugère] ne tenant pas compte des besoins de santé de la population et des salariés de la capitale et critique la méthode, les personnels ayant été informés par messagerie ou par la presse. Elle appelle le personnel et la population à se mobiliser contre ce projet de désert sanitaire au centre de Paris.


Source : infirmiers.com