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IADE

Les syndicats d'IADE divisés sur la question de la rémunération

Publié le 16/02/2017
opération médicale

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Les propositions du gouvernement pour revaloriser la rémunération des infirmiers anesthésistes diplômés d'Etat (Iade) divisent les syndicats, montrent de récents communiqués de ces organisations.

Des avancées significatives qui ne font pourtant pas l'unanimité chez les syndicats d'IADE

A la suite de la reconnaissance de leur formation au niveau master fin 2014, les représentants des Iade ont réclamé des revalorisations salariales. Des négociations se sont ouvertes mi-2016. Une ultime réunion a eu lieu le 25 janvier, rapporte la CFDT santé-sociaux dans un communiqué du 14 février. Le ministère de la fonction publique y a fait une série de propositions. Elles doivent être traduites dans des textes présentés au Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière (CSFPH) en mars et publiés dans la foulée, indique le syndicat.

Le cabinet du premier ministre nous a déjà informé qu'il n'y aura[it] pas d'autres propositions et qu'en cas de refus, les professionnels de la FPH ne bénéficieraient d'aucune revalorisation, souligne la CFDT. Parmi ces propositions désormais non négociables figure, comme attendu, la réintroduction d'un corps spécifique aux Iade (ce qui implique leur sortie du corps des infirmiers de soins généraux en spécialisés). La CFDT cite également des mesures découlant du protocole de 2015 sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations (PPCR) dans la fonction publique :

  • la revalorisation qui était prévue au 1er janvier 2019 serait avancée au 1er septembre 2018 ;
  • une partie des primes des Iade seraient transférées vers la rémunération indiciaire (+9 points d'indice majoré, donnant lieu à un abattement sur les primes équivalent à 7 points d'indice majoré);
  • des améliorations auraient lieu en fin de carrière pour les échelons terminaux des deux grades d'Iade: +31 points d'indice majoré pour l'échelon terminal du corps et +27 points pour l'échelon terminal du premier grade.

Cette mise en oeuvre de PPCR représente au total +19 points d'indice majoré en moyenne sur la période considérée d'application, commente le syndicat.

Le gouvernement propose également une nouvelle bonification indiciaire (NBI) de 15 points par mois, un passage de la prime spéciale des Iade à 180€ mensuels (contre 120€ aujourd'hui) et l'application de la prime spéciale et de la NBI aux Iade ayant opté pour le maintien dans le corps classé en catégorie active (dans le cadre du droit d'option ouvert en 2012), poursuit la CFDT. Le syndicat n'est pas entièrement satisfait de ces propositions: il réclame en particulier que les cadres de santé issus de la filière Iade soient intégrés au nouveau corps et que leur grille soit revalorisée. Néanmoins, quel syndicat osera annoncer à une aide-soignante ou une Ibode [infirmière de bloc] que son syndicat a voté contre une revalorisation d'un peu plus de 130 euros mensuels [pour les Iade]?, argue-t-il. Pour La CFDT, voter contre ces propositions serait une lourde responsabilité et rendrait la spécialité d'Iade impopulaire aux yeux des professionnels de santé par un refus obstiné.

L'Unsa a elle aussi décrit des avancées significatives, permettant d'améliorer la rémunération mensuelle de tous les Iade, dans un communiqué du 25 janvier dernier. Elle précise notamment que la NBI de 15 points  serait attribuée et prise en compte au moment du départ en retraite dans le calcul de la pension, au prorata du temps où elle aura été perçue. Ces propositions, sans être suffisantes, sont une première étape à la revalorisation tant financière qu'attractive du métier d'infirmier anesthésiste. Elles sont meilleures que celles formulées mais non actées en octobre 2016 et le 12 janvier 2017, relève l'Unsa. Elle décrit pour sa part une augmentation mensuelle supérieure à 180€ à la fin de la revalorisation liée à PPCR, pas négligeable dans le contexte économique actuel. Le syndicat est donc favorable à la mise en oeuvre de ces dispositions le plus rapidement possible.

FO, la CGT et le Snia veulent poursuivre le bras de fer

A contrario, FO, la CGT et le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia) ont fustigé des propositions très éloignées des attentes des infirmiers anesthésistes, dans un communiqué commun du 8 février. Ils les jugent inacceptables au regard de [l']exercice professionnel des Iade, de [leurs] qualifications et des responsabilités validées par la modernisation de [leur] décret" de compétences. Ces propositions ne répondent pas non plus à la nécessaire équité interprofessionnelle à diplôme égal dans les trois versants de la fonction publique , considèrent les trois syndicats, dépeignant une politique d'austérité et même de la terre brûlée. Ils pointent le refus catégorique du gouvernement de proposer de nouvelles grilles indiciaires pour les cadres Iade et de les intégrer au nouveau corps.

Après deux ans de mobilisation, un travail conséquent pour la refonte du décret, une mobilisation forte le 8 novembre [2016] et une manifestation réussie le 24 novembre [2016], il est temps de dénoncer le déni de nos revendications légitimes et de renforcer la lutte avec une montée en pression des actions, clame l'intersyndicale. Elle appelle donc "toute la filière Iade" à se joindre à la journée d'action du mardi 7 mars dans les secteurs de la santé et de l'action sociale  et, d'ici là, à exprimer sa détermination et son exaspération par tous les moyens possibles.


Source : infirmiers.com