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Les soins centrés sur la personne réduisent l'agitation des patients déments en Ehpad

Publié le 15/04/2009

Dans les Ehpad, une prise en charge déshumanisante, comme le fait de parler aux résidents de manière infantilisante ou chosifiante, de négliger les aspects psychosociaux des besoins, en raison notamment d'une focalisation sur les aspects physiques de la vie quotidienne, conduit à des troubles du comportement des personnes atteintes de démence.

Des données empiriques suggèrent que les soins centrés sur la personne, qui tiennent compte des déterminants de la santé d'ordre psychologique, culturel, éthique et social peuvent réduire l'anxiété et l'agitation des résidents, indiquent Lynn Chenoweth de l'University of Technology à Sydney et ses collègues.

Il existe aussi une autre approche, la dementia-care mapping (DMC), qui est un outil d'évaluation de la qualité des soins du point de vue des patients afin d'améliorer la prise en charge.

Les chercheurs ont donc conduit une étude pour comparer ces deux approches à une prise en charge classique.

Pour cela, ils ont recruté 289 patients dans 15 centres puis les ont randomisés entre les trois modes de prise en charge. L'évaluation a été faite en aveugle avant l'intervention, quatre mois après et à quatre mois de suivi.

L'analyse des données en intention de traiter montre une diminution significative de l'agitation à quatre mois de suivi chez les résidents ayant bénéficié des soins centrés sur la personne ou de l'approche DMC.

Les scores sur l'échelle CMAI de Mansfield-Cohen sont passés respectivement de 47,5 et 46,1 points à 37,2 et 43,1 points, alors que celui des patients pris en charge de manière classique a augmenté de 50,3 points à 57,7 points.

Il apparaît également que ces deux approches permettent de réduire le risque de chutes, de 85% pour les soins centrés sur la personne et de 76% pour l'approche DMC par rapport à une prise en charge classique.

Cependant, aucune amélioration significative n'a été observée sur la qualité de vie.

Les chercheurs n'ont pas observé non plus de bénéfice sur la consommation d'antipsychotiques ou le taux d'accidents.

Ces résultats suggèrent qu'il faudrait introduire des soins centrés sur la personne ou l'approche DMC dans les pratiques des Ehpad pour les patients atteints de démence, concluent les chercheurs, rappelant que l'agitation des résidents a aussi un impact sur le personnel.

Ils estiment en outre que les coûts liés à ces pratiques sont modestes.

(The Lancet Neurology, à paraître dans le vol.8, n°4, pp.317-25)


Source : infirmiers.com