La crainte que le vaccin antigrippal transmette la grippe est le premier motif évoqué par le personnel d'établissements médico-sociaux et sanitaires picards, selon les résultats préliminaires d'une enquête présentée le 6 décembre 2013 lors de la 23ème journée du Groupe d'étude sur le risque d'exposition des soignants aux agents anti-infectieux (Geres).
Les résultats portent sur les 1 054 premiers questionnaires analysés sur un total de 3 000 et reflètent surtout l'avis des infirmiers et aides-soignants travaillant en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
Alors que 95% des résidents des Ehpad sont vaccinés, la couverture des soignants dans les établissements sanitaires et médico-sociaux est inférieure ou égale à 20%, ont rapporté Annie Brenet, infirmière, et Sylvain Izoard, médecin hygiéniste de l'antenne régionale de lutte contre les infections nosocomiales (Arlin) picarde. Afin d'identifier les freins à la vaccination du personnel soignant et non soignant de ces établissements, ils ont mené en 2012 une enquête KAPB ("knowledge, attitude, practices, believes"). Parmi les 1.054 réponses reçues par l'équipe, 70,15% émanaient d'Ehpad, 11% de services de soins et de réadaptation-soins de longue durée (SSR-SLD) et 8,27% de services médecine-chirurgie. L'échantillon sondé comptait 39% d'aides-soignants, 20% d'infirmiers, 18% d'agents des services hospitaliers, 9% d'administratifs, 4% de cadres de santé et moins de 4% de médecins.
Selon les résultats recueillis, globalement, seules 22% des personnes s'étaient fait vacciner contre la grippe: 20% des infirmiers, 19% des aides-soignants, 56% des médecins et 14% des agents des services hospitaliers (ASH). Parmi les près de 800 personnes non vaccinées, la première raison invoquée était la crainte que le vaccin entraîne la grippe. Cette peur concernait un quart des personnes interrogées. Par ailleurs, 23% des participants à l'étude précisaient que leur rejet de la vaccination était lié aux effets secondaires du vaccin, 14% à son inutilité en raison de leur bonne santé et 5% déclaraient avoir peur des piqûres.
Invités à s'exprimer librement sur leur rejet de la vaccination antigrippale, les professionnels de ces établissements picards ont demandé des "vaccins sans aluminium, ni adjuvant". Ils ont affirmé qu'ils "n'avaient plus confiance depuis la campagne 2009-10" et enfin ont indiqué qu'ils ne "voulaient pas enrichir l'industrie pharmaceutique", ou encore "qu'ils ne faisaient plus confiance à l'industrie".
Comme autre moyen de lutte, une grande majorité de ces professionnels déclaraient recourir à l'homéopathie (83%).
Au cours de cette enquête, 620 personnes ont précisé les mesures qui pourraient les inciter à se faire vacciner : 35% évoquaient une meilleure information sur l'efficacité du vaccin et 27% sur la tolérance.
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