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Les soignants français particulièrement attirés par le canton de Genève

Publié le 24/01/2017
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La première étude de l'observatoire transfrontalier des personnels de santé créé par l'agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes et le département de l'emploi, des affaires sociales et de la santé du canton de Genève souligne l'attractivité de ce canton auprès des infirmiers et aides-soignants français frontaliers , indiquent l'ARS et l'Etat de Genève dans un communiqué commun mis en ligne le 16 janvier 2017.

35% des diplômés aux HUG sont d'origine française.

Créé il y a un an dans le cadre des travaux de la commission santé du comité régional franco-genevois, cet observatoire doit permettre de procéder à un recueil régulier d'indicateurs partagés sur le parcours des professionnels de santé sur le territoire et faciliter ainsi la collaboration sanitaire transfrontalière, rappelle-t-on. Y participent les hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et sept établissements de santé français : le centre hospitalier (CH) Annecy-Genevois à Metz-Tessy, le CH Alpes Léman à Contamine-sur-Avre, l'établissement public de santé mentale de La Roche-sur-Foron et le CH de Reignier en Haute-Savoie, ainsi que le CH du Pays de Gex dans l'Ain.

Pour cette première année, l'étude a été centrée sur les établissements publics du champ sanitaire, avec un focus sur les deux professions largement prédominantes et impactées par la transfrontalité : les aides-soignants et les infirmiers , est-il indiqué. En 2015, plus de 5 800 infirmiers et 3 470 aides-soignants ont ainsi été recensés dans les établissements participants à l'étude, les infirmiers et les aides-soignants représentant 94% des effectifs budgétés dans les établissements publics de la Haute-Savoie et 72% côté genevois. Les flux de personnels infirmiers observés en 2015 côté français et côté suisse sont fortement contrastés : alors que les établissements français ont enregistré plus de départs (455) que de recrutements (441) - soit un solde négatif de -14 - la tendance est inverse dans les établissements suisses, ayant enregistré seulement 180 départs pour 289 recrutements - soit un solde positif de +109. Les flux de personnels aides-soignants sont, eux, nettement moins contrastés : les établissements français ont enregistré plus de recrutements (309) que de départs (281) - soit un solde positif de +28 - et la tendance a été la même dans les établissements suisses, ayant enregistré 75 départs pour 111 recrutements - soit un solde positif de +36.

Analysant le détail des motifs de départ et du turn-over, l'observatoire souligne que :

  • les établissements français connaissent un taux important de postes vacants avec une grande proportion de faisant-fonction sur les postes d'infirmiers spécialisés et d'aides-soignants, alors que les HUG fonctionnent en quasi plein emploi ;
  • les établissements français connaissent un taux important de turn-over des effectifs avec 25% pour le CH Annecy Genevois et 21% pour le CH Alpes Léman, alors que le taux aux HUG n'est que de 4% ;
  • la cause principale des départs est liée à une mise en disponibilité. Les établissements français ont vu 20% de leur effectif d'infirmiers partis en 2015 (455 départs, dont 154 liés à une mise en disponibilité) et 19% des effectifs des aides-soignants (281 départs dont 52 pour mise en disponibilité).

Dans l'ensemble, le système de "mise en disponibilité" ainsi que l'attractivité du canton de Genève favorisent une mobilité massive du personnel, ce qui déstabilise la continuité de service et alourdit la gestion administrative des équipes, souligne le communiqué. Selon les statistiques tirées du bilan social 2014 de l'Etat de Genève, 35% des diplômés aux HUG sont d'origine française. Au niveau des infirmiers, la proportion est de 67% et de 37% pour les aides-soignants, ajoutent l'ARS et l'Etat de Genève, précisant que les infirmiers transfrontaliers des HUG résident à 87% en Haute-Savoie. Les établissements de part et d'autre de la frontière, interrogés pour les trois prochaines années, projettent le départ à la retraite à venir jusqu'en 2019, de 218 infirmiers et 107 aides-soignants.

Mesures surtout en matière de formation et d'accueil des stagiaires

Pour développer leur attractivité et fidéliser les jeunes diplômés, les établissements français ont pris des mesures portant principalement sur la formation et l'accueil des stagiaires, relèvent ARS et Etat de Genève dans leur communiqué. Ils proposent notamment :

  • l'attribution d'une allocation d'études (800 euros par mois pendant deux ans maximum en contrepartie d'exercer dans l'établissement pendant la durée de l'allocation versée). 115 allocations ont été comptabilisées en 2014-15 ainsi que 13 demandes de rachat, est-il indiqué ;
  • une formation qualifiante pour les faisant-fonctions d'aides-soignants et cadres de santé ;
  • des contacts privilégiés avec les établissements de formation et les écoles
  • des actions internes d'accompagnement à la prise de poste.

Du côté genevois, les mesures portent quant à elles sur la politique de recrutement, la création de deux nouvelles qualifications intermédiaires et le renforcement de la formation. ARS et Etat de Genève précisent que, pour toute embauche étrangère, les HUG doivent désormais obtenir l'attestation de l'office cantonal de l'emploi, qu'aucun candidat suisse n'est en recherche d'emploi sur le poste à pourvoir. Par ailleurs, pour suppléer les infirmières manquantes dans certains actes techniques, les HUG ont créé deux nouvelles qualifications intermédiaires :

  • l'assistant en soins et santé communautaire (qualification supérieure aux aides-soignants). 97 postes d'assistant ont été créés aux HUG, et encore une vingtaine de postes supplémentaires devraient être ouverts au premier semestre 2017 ;
  • le technicien de salle d'opération (qualification émergente) : quatre sont en activité et une dizaine sera engagée en 2017.

Dans le cadre du programme de lutte contre la pénurie des professionnels de la santé du canton, les HUG ont également doublé leur capacité de formation en trois ans (passant de 80 places à 150 places aujourd'hui).


Source : infirmiers.com