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Les seniors font plus attention à leur santé que les jeunes

Publié le 08/07/2019

Quelle relation entretiennent les Français avec la prévention dans le domaine de la santé ? Les résultats du Baromètre Santé 360 consacré à cette question et réalisé par Odoxa avec Le Figaro santé et France Info, viennent d'être rendus publics. On vous dit ce qu'il faut retenir. 

Manque de temps, manque d'argent, nos concitoyens ont connaissance des comportements de prévention, mais estiment parfois être empêchés de les appliquer pour des raisons extérieures. 

C'est un début : globalement, 80% des Français comme des professionnels de santé se disent attentifs à leur prévention santé. C'est ce que nous apprend la dernière enquête du Baromètre Santé 360. Mais des progrès sont tout de même largement possibles, précise l'enquête Odoxa : 19 à 27% des Français et professionnels de santé ne se disent pas attentifs à cette prévention. Les professionnels de santé confirment d'ailleurs le sentiment d’un peut mieux faire : seulement 1 médecin sur 2 (50%) et 55% des personnels hospitaliers jugent que les Français / leurs patients sont attentifs à leur prévention-santé … et presque personne parmi eux (4 à 5%) ne les trouve très attentifs. Mais les Français sont-ils bien informés des comportements à adopter ? Oui, dans l'ensemble. ils se sentent en tout cas bien informés (68%) et nos concitoyens estiment aussi assez bien appliquer ces préceptes dont ils ont connaissance. Pourraient-ils mieux faire ? Oui, s’ils n’en étaient pas empêchés malgré eux, estiment-ils. Ils sont en effet persuadés que les freins à la plus grande mise en pratique de ces bons comportements au quotidien sont exogènes : ils n’y peuvent rien, ce n’est pas parce qu’ils ne veulent pas faire les efforts (10%) ou ne sont pas motivés (20%), c’est parce qu’ils n’en ont pas les moyens financiers (1er cité avec 41%) voire pas le temps matériel (18%). Ils nient aussi tout atavisme familial ou social (11%).

La prévention est plus efficace que le soin : là dessus au moins, tout le monde est d'accord

Au moins sur ce thème, les médecins et la population s’accordent : pour avoir une population en bonne santé, la prévention est plus efficace que le soin… et pour faire une bonne prévention, il faut avant tout que les médecins et les soignants puissent mieux sensibiliser leurs patients, mais l’incitatif ne suffit pas, selon eux. Il faut aussi une dose de mesures coercitives.

Français (57% vs 42%) et surtout médecins (88% vs 12%) sont persuadés qu’il est plus efficace d’améliorer la prévention que de chercher à parvenir à mieux soigner 

Dans la hiérarchie des vecteurs de sensibilisation, le médecin arrive en tête. Le plus souvent (36% des citations +15% de citations via un autre professionnel de santé/médecin du travail) leur sensibilisation à la prévention-santé a bien été faire par leur médecin. Mais l’expérience personnelle (28%) et le conseil de proches (10%) jouent aussi beaucoup. En revanche, les campagnes d’informations ont, selon eux, nettement moins joué dans leur sensibilisation (seulement 1 sur 10 a été sensibilisé de cette façon). 

Les bons réflexes... Et dans la pratique ? 

L’arrêt ou la limitation du tabac représente, de loin, le bon comportement de prévention le plus souvent adopté par les Français … Il est aussi celui perçu comme ayant le plus fort impact sur la santé par les médecins. Mieux manger, moins saler ses plats, boire de l'eau... les bons comportements adoptés par les Français recoupent pour la plupart les conseils issus des campagnes institutionnelles. En revanche deux comportements méritent encore d’être plus efficacement promus : la pratique sportive perçue par les uns comme les autres comme importante pour la santé, et encore peu développée (avec 18% elle est l’une des moins citées en pratique) et l’arrêt ou la limitation de la consommation d’alcool, sans doute insuffisamment prise en compte par les Français (15%) alors que les médecins (39%) sont convaincus de son importance pour la santé.

Plus on est âgé et plus on est informé et sensibilisé au sujet et plus on met en pratique les bons comportements de prévention, souligne l'enquête.

Ces moyennes flatteuses masquent en réalité d’immenses disparités en termes générationnels : plus on est âgé et plus on est informé et sensibilisé au sujet et plus on met en pratique les bons comportements de prévention, souligne l'enquête. Le fait d’être attentif à son bon comportement en termes de prévention passe ainsi de 65% auprès des 18-24 ans ans à 90% auprès des plus de 65 ans, soit une progression de 25 points ! Même chose sur le niveau d’information perçu sur le sujet : il part de 61% auprès des moins de 50 ans, pour atteindre 74% auprès des 50-64 ans et culminer à 77% auprès des plus de 65 ans. Enfin, logiquement, l’application de ces bons comportements est aussi totalement corrélée à l’âge puisqu’on passe de 61% auprès des 18-24 ans à 82% auprès des plus de 65 ans. D'autre part, et sans grande surprise, l'étude met en avant une autre réalité : plus on est aisé et éduqué et plus on est sensibilisé au sujet. Plus on est « pauvre » et peu éduqué et moins on connait et met en pratique une bonne prévention-santé.

Comment développer la prévention-santé à l’avenir ? En matière de prévention-santé, les Français comme les médecins sont convaincus que l’éducation et la formation jouent un rôle très important. Mais alors que les Français pensent que ce rôle est important (53%) sans être pour autant déterminant (43%), les médecins eux sont convaincus de l’inverse : 56% le qualifient de déterminant contre 41% d’important. L'étude nous apprend également que les trois-quarts des Français (70%) pensent que le développement de la santé connectée permettra d’améliorer à l’avenir la prévention-santé des patients. Mais plus que tout, pour améliorer vraiment la prévention-santé, les Français comme les médecins pensent qu’il faut revoir le modèle économique et toute la politique tarifaire actuelle en apportant une rémunération complémentaire aux soignants pour débloquer du temps à la prévention.

Le plan national de prévention santé présenté par Agnès Buzyn, encore largement méconnu 

Le plan national de prévention santé présenté par la Ministre de la Santé le 26 mars 2018, dans le cadre stratégie nationale de santé, est passé largement inaperçu, aux yeux de la population, mais aussi aux yeux des médecins selon la même enquête Odoxa : seul 1 Français sur 2 en a entendu parler (51%), et encore de façon très vague. Dommage car les (rares) Français en ayant entendu parler croient plutôt à l’efficacité de ce plan : 62% vs 37%. Plus fâcheux, la tendance est la même auprès des médecins : comme pour les Français, nombreux sont les soignants (1 sur 2) qui ne savent pas bien ce qu’est ce plan national mais les médecins qui le connaissent ont plutôt le sentiment qu’il sera efficace (61%). Les personnels hospitaliers sont plus dubitatifs (69% ne le pensent pas).

Quant au service sanitaire , il est non seulement méconnu des Français, mais il est aussi finalement assez mal connu des médecins : si 63% en ont entendu parler, beaucoup parmi eux n’en ont qu’une connaissance très floue – 37% ne savent pas bien de quoi il s’agit – et autant (37%) n’en ont même jamais entendu parler.

Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin

Les résultats du Baromètre Santé 360, réalisé pour nehs et la Chaire Santé de Sciences Po par Odoxa avec les partenaires médias Le Figaro santé et France Info.


Source : infirmiers.com