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PUERICULTRICE

Les puéricultrices dans la rue le 27 septembre 2013

Publié le 16/09/2013

Alors que les pouvoirs publics restent sans réponse face aux légitimes revendications de la  profession puéricultrice, Sébastien Colson, président de l'ANPDE, nous explique le nouvel appel à manifester lancé pour le 27 septembre prochain...

27 septembre 2013 : Nouvel appel à manifester pour les infirmières puéricultrices

Une fois encore, les infirmières puéricultrices, infirmiers puériculteurs et les étudiants de la spécialité manifesteront dans les rues de Paris le 27 septembre 2013 à l’appel de l’ANPDE (Association Nationale des Puéricultrices Diplômées et des Etudiants) et du CEEPAME (Comité d’Entente des Écoles Préparant Aux Métiers de l’Enfance). Le rassemblement est fixé à 13 heures sur le parvis de la Gare Montparnasse, une marche conduira ensuite les participants jusqu'au ministère des Affaires Sociales et de la Santé. Cette manifestation est la suite annoncée du regroupement du 13 juillet 2013, organisé pour marquer les 30 ans d'un programme de formation obsolète pour les puéricultrices.

Les revendications des puéricultrices : dernière roue du carrosse ?

Parole tenue... des manifestants

Les pouvoirs publics avaient été prévenu qu'il s'agissait d'une première action, parole est donc tenue suite à l'entretien décevant avec les cabinets des deux ministères (Affaires sociales et Santé et Enseignement supérieur et Recherche).

Cet entretien avait en effet abouti à nous demander d'être patient concernant les décisions relatives à la formation, dans l'attente de la remise officielle et de la publication du rapport de l'IGAS/IGAENR1 sur le dispositif LMD des professions paramédicales, annoncée fin juillet 2013.  A ce jour, ce rapport n'est toujours pas rendu public et nous craignons une nouvelle fois d'être clairement la « dernière roue du carrosse ». En effet, sur les 14 professions paramédicales françaises, seule les infirmiers, les infirmiers anesthésistes, les ergothérapeutes, les orthophonistes, les pédicure-podologues et les manipulateurs en électroradiologie ont pu aboutir à la finalisation de leurs travaux. Une fois les décisions d'attribution de grade Licence ou Master pour les autres professions, les réingénieries ne pourront pas être réalisées simultanément. Des choix seront donc opérés, sur des critères dont nous ignorons aujourd'hui la teneur. Problèmes associés : d'une part, le niveau de cadrage des infirmières puéricultrices au grade Master (sera-t-il accepté par les deux ministres ?) et d'autre part, les infirmières puéricultrices seront-elles la profession prioritaire pour finaliser le processus de réingénierie ? En tout cas, les ministres n'ont pas été rassurants sur ces questions.

Combien de rapports faudra-t-il pour que nous puissions avancer sur notre dossier d'évolution d'exercice ?

Quelle valorisation des compétences pour les puéricultrices ?

Le second point du dossier est la reconnaissance et la valorisation de l'exercice des puéricultrices et son évolution face aux besoins en santé - actuels et futurs - des enfants et de leur famille. Le cabinet de Marisol Touraine a été catégorique : une évolution du Code de la Santé Publique n'est pas envisagée actuellement, ni dans le futur. Cela veut dire que l'évolution de l'exercice de la puéricultrice n'est pas à l'ordre du jour. Pourtant, le rapport de l'ONDPS sur la santé de l'enfant souligne les évolutions nécessaires pour améliorer la prise en charge de l'enfant et ce rapport a fait l'objet d'un consensus inter-professionnel, notamment avec les représentants médicaux que sont les pédiatres et les médecins généralistes, avec une co-signature de la DGOS, de la DGS, de la HAS et de la CNAMTS. Précédemment, les travaux de réingénierie avaient été suspendus dans l'attente des conclusions du rapport ONDPS. Maintenant qu'il est publié, nous sommes en attente du rapport de l'IGAS/IGAENR. Combien de rapports faudra-t-il pour que nous puissions avancer sur notre dossier d'évolution d'exercice ?

La santé des enfants d'aujourd'hui est garante de celle des adultes qu'ils seront demain...

Injustice pour les puéricultrices...

Actuellement, il existe une profonde inéquité entre les professions de santé. Les infirmiers anesthésistes, qui avaient déjà bénéficié d'une modification de leur programme de formation dans les années 1990, ont réussi à obtenir une formation réingéniée avant les autres spécialités infirmières et un grade Master. Ils se trouvent sur des grilles indiciaires d'infirmiers spécialisées spécifiques à leur profession et sont même parvenus à négocier une prime supplémentaire pendant les manifestations de 2010. Les infirmiers de bloc opératoire, moins chanceux sur le plan de la réingénierie, travaillent actuellement à une exclusivité d'actes dans leur secteur d'activités, en collaboration avec la Fédération des spécialités médicales (FSM).

Alors, quelles sont les raisons de ce blocage concernant le cadrage interministérielle sur le grade Master pour les puéricultrices, alors que le programme de formation est l'un des plus anciens et obsolètes ? Pourquoi le cabinet de Marisol Touraine déclare qu'aucune modification du Code de la Santé Publique n'est à l'ordre du jour alors que nos collègues IBODE se préparent à le modifier pour leur profession ?

Ainsi, les puéricultrices réclament justice à travers leurs revendications :

  • reconnaissance et valorisation des compétences cliniques et managériales, dans tous les secteurs d’activités (hôpital, Protection Maternelle et Infantile, crèches, centres de dépistage et prévention précoces, pouponnières, activité libérale…) ;
  • reconnaissance et valorisation des activités de consultation de puéricultrice (prévention, éducation, conseils, suivi d’enfants… en lien avec le pédiatre) ;
  • reconnaissance d’actes exclusifs, spécifiques aux infirmières puéricultrices (définis en collaboration avec les pédiatres et les médecins généralistes) :
  • création urgente d’une nomenclature des actes professionnels spécifiques aux infirmières puéricultrices ;
  • reconnaissance et valorisation des travaux de recherche en sciences infirmières spécialisées en puériculture ;
  • mise en place rapide du nouveau référentiel de formation, conduisant au Diplôme d’Etat de Puéricultrice, reconnu au grade Master (120 ECTS, en 4 semestres de formation) ;
  • égalité de traitement avec les autres spécialités infirmières.

Force est de souligner que l'avenir de la profession de puéricultrice est aussi celui de la santé des enfants et de leur famille dans un travail en collaboration pluridisciplinaire. Il en va de la santé des adultes de demain.

Note

1- Le gouvernement a chargé fin 2012, les Inspections générales des affaires sociales (Igas) et des Affaires de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR) d’une réflexion sur le modèle d’universitarisation des formations paramédicales. Les conclusions sont toujours en attente.

Sébastien COLSON Infirmier Puériculteur Master Sciences Cliniques Infirmières Doctorant en Santé Publique et en Sciences Infirmières Président de l'ANPDE http://www.anpde.asso.fr/


Source : infirmiers.com