Les plaies chroniques du membre inférieur à l'honneur dans un dossier complet

Escarre, ulcère de la jambe et pied diabétique figurent au sommaire du dernier numéro des dossiers du Centre national hospitalier d'information sur le médicament, qui fait le point sur les traitements disponibles pour ces plaies chroniques.

Mais avant de passer en revue les pansements et biomatériaux disponibles, les rédacteurs de la revue rappellent les grands principes de prévention de ces différentes pathologies.

La prévention des escarres, lésions cutanées d'origine ischémique liées à une compression des tissus mous entre un plan dur et les saillies osseuses, constitue une véritable priorité qui repose notamment sur l'emploi de supports anti-escarres, la mobilisation du patient, la kinésithérapie et l'éducation du patient ainsi que celle de sa famille.

L'ulcère de jambe, plaie persistante, généralement d'origine veineuse, située sous le genou, peut quant à lui être prévenu par le traitement de la cause de la maladie veineuse et le traitement de la plaie.

Quant au "pied diabétique", conséquence des complications vasculaires et neurologiques du diabète au niveau des pieds, sa prévention nécessite donc un dépistage systématique des diabétiques présentant un risque de développer une ulcération du pied.

C'est en fonction du stade, de la localisation, de la taille et de la profondeur de plaie, ainsi que de l'état de la peau située autour de la lésion que le choix du pansement pourra être effectué, rappellent les rédacteurs de la revue, qui précisent que s'il existe différentes techniques plus ou moins sophistiquées de mesure de l'étendue de la plaie, en pratique, la mesure de la surface se fait avec un calque double face.

Le niveau de cicatrisation de la plaie et l'efficacité du traitement doivent être appréciés régulièrement, en prenant en compte l'évolution à travers les différentes phases de la cicatrisation (nécrose, détersion, bourgeonnement, épithélialisation).

À CHAQUE PLAIE SON TRAITEMENT

Pour les escarres, le traitement repose sur le recouvrement de la plaie avec un pansement permettant de maintenir un milieu local favorisant le processus de cicatrisation spontanée.

Outre un traitement systémique adapté, le traitement de l'ulcère de jambe doit, au niveau local, assurer le respect de l'écosystème bactérien et le maintien d'un milieu humide favorable à la cicatrisation.

Enfin, les mesures locales pour le "pied diabétique" visent à décharger la plaie, la débrider et la recouvrir.

Aujourd'hui, l'application de pansements capables de créer ou de maintenir un milieu humide, d'absorber l'excès d'exsudat et de protéger la plaie d'infections secondaires permet de remplir ces différents objectifs.

En outre, les pansements dits hydroactifs (alginates, charbon-argent, hydrocellulaires, hydrocolloïdes, hydrogels, hydrofibres, interfaces et pansements gras, matrice cellulose oxydée/collagène, acide hyaluronique) ainsi que l'emploi de gel contenant des facteurs de croissance constitueraient un progrès au niveau de l'efficacité et de la mise en oeuvre du traitement humide, concluent les auteurs de la revue./mr

(Dossier du Centre national hospitalier d'information sur le médicament, novembre-décembre 2003, tome 24, n° 6, "Escarre, ulcère, pied diabétique : pansements et biomatériaux, aide à la cicatrisation" - http://www.cnhim.org/ )