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Les petits bonnets de Valérie...

Publié le 27/05/2014
Les Petits Bonnets de l

Les Petits Bonnets de l

Les petits bonnets de l

Les petits bonnets de l

Les petits bonnets de l

Les petits bonnets de l

Les petits bonnets de l

Les petits bonnets de l

Solidarité et entraide, les maître-mots de l'association "Les petits bonnets de l'espoir" qui offre aux femmes qui vivent l'épreuve du cancer un petit plus qui compte...

Redonner le sourire et un peu de leur féminité perdue aux femmes atteintes de cancer et qui ont perdu leurs cheveux du fait des traitements...

Il y en a pour tous les goûts et de toutes les couleurs : des rose, des bleu, des jaune..., unis ou avec motifs et avec des décorations de toutes sortes (bandeaux, boutons, rubans…). De quoi s'agit-il ? De petits bonnets confectionnés gracieusement à partir de tee-shirts recyclés pour redonner le sourire et un peu de leur féminité perdue aux femmes atteintes de cancer et qui ont perdu leurs cheveux du fait des traitements (mais les enfants aussi sont malheureusement concernés). À l'origine surtout distribués localement en Alsace dans les services de cancérologie d'établissements de santé strasbourgeois, les "petits bonnets de l'espoir" – nom de l'association qui les confectionne et les distribue – "envahissent" deci delà ceux d'autres régions de France. Revue de détails sur la mise en œuvre et le fonctionnement de cette chaîne de solidarité avec Valérie S., la présidente de l'association et surtout l'instigatrice de cette bienveillante initiative.

Infirmiers.com - Comment vous est venue l'idée de fabriquer des petits bonnets en coton pour les femmes atteintes de cancer ?

Valérie S. - À la suite de mon diagnostic de cancer du sein l'an passé, j'ai été opérée puis mon traitement par chimiothérapie m'a fait perdre mes cheveux. Le port d'une perruque, outre son coût prohibitif, était par ailleurs assez désagréable sur une longue durée. J'ai donc cherché à acheter des petits bonnets dans le commerce (magasins spécialisés et sur internet) mais leur coût était aussi assez élevé (environ 60 €). J'ai donc décidé d'en concevoir un moi-même.

Infirmiers.com - Et ensuite, comment a germé le projet de leur démultiplication ?

V. S. - Chaque lundi, je me rendais au centre Paul-Strauss de Strasbourg suivre mes séances de chimio et les autres patientes n'étaient pas insensibles au rendu de ce premier bonnet confectionné par mes soins. À l'occasion de l'une de ces séances pendant les fêtes de fin d'année, une période toujours assez difficile, je m'y suis rendue munie de 13 petits bonnets. J'ai alors déposé le panier qui les contenait dans la salle d'attente et ce fut l'effervescence tant et si bien que les infirmières du service sont même venues voir ce qu'il se passait ! J'ai vu alors des visages fermés s'ouvrir. Et c'est ainsi que chaque lundi, j'ai continué à ramener les petits bonnets que j'avais confectionnés la semaine précédente et que j'ai fait des émules.

De la couleur et de la fantaisie, des éléments qui manquent cruellement dans l'univers de la maladie cancéreuse...

Infirmiers.com - D'où désormais votre structuration en association ?

V. S. - Oui tout à fait. La création fin décembre dernier d'une page Facebook m'a permis en effet d'avoir très vite une forte visibilité (plus de 4214 likes aujourd'hui). Ainsi, Marion Woog (Est manag concept) une conceptrice de logos, m'a proposé gracieusement comme logo le ruban de lutte contre le cancer surmonté d'un petit bonnet. Et nous a offert des flyers et cartes de visite. L'association "Les petits bonnets de l'espoir" a été officiellement créée le 27 mars et j'en suis la présidente. Aujourd'hui, nous sommes cinq couturières permanentes pour le Bas- Rhin.

Infirmiers.com - Quels sont les principaux objectifs de votre action ?

V. S. - Mes objectifs sont de distribuer le plus possible de bonnets aux malades pour leur donner le plus possible de sourires. Si les commerçants pouvaient baisser les tarifs des accessoires spécialisés pour les malades cela serait un point de plus de gagné...

Infirmiers.com - Concrètement, quels sont vos besoins ?

V. S. - Tout d'abord, concernant la matière première, nous avons besoin de tee-shirts propres, en bon état, en coton prioritairement. Mais aussi de boutons, bobines de fils, décorations diverses… Puis bien sûr de "petites mains de fée" volontaires pour coudre, sachant qu'il n'y a pas de "quota" minimum, chacun fait donc selon ses possibilités, ses contraintes. Pour info, vous trouverez sur notre page Facebook dans la rubrique "article", des croquis avec des albums explicatifs de confections. Les dons sont aussi les bienvenus.

Infirmiers.com - Combien de bonnets ont-ils déjà été distribués ?

V. S. - À ce jour, près de 1235 bonnets ont été distribués – et autant de sourires récoltés, essentiellement dans des centres de soins situés à Strasbourg : centre Paul-Strauss (347), clinique de l'Orangerie (219), hôpital de Hautepierre (HUS) (160 pour les adultes et près de 115 pour des enfants également touchés par la maladie), clinique Sainte-Anne (100), hôpital civil de Strasbourg…, ainsi qu'à l’hôpital civil de Haguenau. Mais des relais se mettent en place sur l'ensemble du territoire national (Cognac, Mulhouse…), avec des référentes amenées à gérer sur place une petite équipe de bénévoles. C'est le cas par exemple à Perpignan où la directrice de la résidence services Domitys à "réquisitionner" les résidentes volontaires pour participer à notre action dans le cadre d'un atelier couture hebdomadaire.

Un atelier qui prend de l'essor pour des petits bonnets qui se multiplient...

Infirmiers.com - Comment votre initiative est-elle perçue au sein des établissements de santé ?

V. S. - Les retours sont très positifs par le personnel soignant dans son ensemble ; nous sommes vraiment accueillis les bras ouverts. Les infirmières, les cadres de santé, mais aussi les assistantes sociales jouent notamment un rôle important dans la mise en œuvre des distributions, ainsi que dans la relation entre l'association et les malades. Par exemple, nous pouvons ici souligner le merveilleux accueil de la cadre supérieur de santé et du Pr Patrick Lutz, chef du service d'onco-hématologie pédiatrique de l'hôpital de Hautepierre, qui ont accepté avec plaisir de distribuer nos bonnets aux enfants. Malheureusement, nous ne sommes pas toujours accueillis ainsi et certains médecins nous ferment les portes évoquant entre autres un problème d'hygiène au grand regret des patients qui attendent la venue des bonnets. Mais heureusement, il ne s'agit que d'une petite minorité. L'autorisation de la distribution est souvent donnée par les cadres de santé ou les médecins coordinateurs. Toutefois, il serait bien que les établissements de soins entrent directement en contact avec nous pour faciliter les distributions car l’énergie déployée pour trouver et contacter les "bonnes" personnes est vraiment immense !

Infirmiers.com - Cette démarche de solidarité qui est la vôtre vous a-t-elle permis d'affronter avec plus de force la maladie ?

V. S. - Oui cela m’a permis de détourner mon attention sur quelque chose de positif. Et de faire un pied de nez à la maladie en montrant qu’avec du négatif on arrive à faire beaucoup de positif.

Les infirmières, les cadres de santé, mais aussi les assistantes sociales jouent notamment un rôle important dans la mise en œuvre des distributions

Infirmiers.com - La perte de confiance, d'estime de soi est fréquente lors d'une maladie tel que le cancer. Savez-vous si elle est régulièrement abordée par exemple dans le cadre de groupes de parole ou d'une prise en charge psychologique au sein de l'hôpital ? Avez-vous eu des retours de femmes atteintes de cancer vous faisant part de ce manque ?

V. S. - Effectivement, la maladie a de nombreuses répercussions tant sur l’aspect physique, que sur le moral, les finances… Dans les établissements, des discussions et des points d’écoute sont mis en place, ce qui est très important. Il y a des personnes qui me contactent juste pour parler, pour poser des questions. Je leur explique bien que je ne peux évoquer que mon cas personnel, mon propre ressenti, car je ne suis ni médecin ni thérapeute. Les malades ressentent le besoin de parler et les bonnets sont parfois un bon prétexte pour entamer la conversation.

Infirmiers.com -  Au final, quel message souhaiteriez-vous faire passer à la communauté infirmière ?

V. S. - Aidez-nous à mettre en place les distributions de bonnets de l’espoir. C’est gratuit et les patientes sont ravies… Nous avons besoin de vous !

Propos recueillis par Valérie HEDEF

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Source : infirmiers.com