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Les organisations d'infirmiers hostiles à la vaccination dans les pharmacies

Publié le 02/05/2013

L'Ordre infirmier et deux syndicats se sont déclarés hostiles, dans des communiqués diffusés les 29 et 30 avril 2013, à l'idée de la ministre des affaires sociales et de la santé Marisol Touraine d'autoriser les infirmiers à prescrire et réaliser certaines vaccinations au sein de pharmacies d'officine.

Le 23 avril, Marisol Touraine a évoqué au Sénat la possibilité d'élargir le nombre de professionnels autorisés à prendre en charge les vaccinations. Plusieurs pistes sont "en cours d'expertise", notamment "autoriser une vaccination par un infirmier au sein d'une pharmacie", avait-elle déclaré.

L'Ordre national des infirmiers (ONI) s'est réjoui le 29 avril 2013 "de voir que ce sujet stratégique a été entendu par le ministère", tout en rejetant l'idée d'une vaccination par les infirmiers dans les officines. "N'autoriser les infirmiers à administrer des vaccins qu'au sein de structures telles que des pharmacies, comme cela a semble-t-il été suggéré par la ministre, reviendrait à élargir un droit tout en le limitant", estime l'instance. "Ces professionnels parfaitement compétents doivent pouvoir pratiquer leurs missions au sein même de leur lieu d'exercice -cabinet d'infirmier libéral, hôpital, PMI, établissement scolaire... D'autant que tout lien de subordination ou de salariat entrerait en conflit avec l'indépendance du travail des infirmiers", poursuit-il. L'Ordre "sollicite une réunion de travail" avec le ministère à ce sujet.

Il rappelle que les infirmiers peuvent déjà vacciner contre la grippe saisonnière certains patients, âgés de plus de 65 ans ou atteints de certaines pathologies. L'ONI avait demandé en octobre 2012 que ces professionnels puissent revacciner l'ensemble de la population adulte contre la grippe saisonnière sans prescription médicale.

"Pourquoi pas dans un cabinet vétérinaire ?"

Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) a jugé "inacceptable", le 29 avril 2013, l'idée de Marisol Touraine. "Cette proposition sous-entend, au final, que les infirmières ne peuvent contribuer à la politique de santé publique qu'en étant placées sous la délégation de 'docteurs', qu'ils soient médecins ou pharmaciens. Ce qui revient à nier le rôle propre infirmier pourtant reconnu par la loi", déplore-t-il, ironisant : "Pourquoi pas dans un cabinet vétérinaire ou chez le dentiste?"

Le Sniil juge qu'une extension du champ de la vaccination dans les cabinets d'infirmiers libéraux serait plus efficace pour augmenter la couverture vaccinale. Il estime le nombre de ces cabinets à 57.100 "au minimum", contre "22.635 pharmacies". Il fait valoir que confier plus d'autonomie aux infirmiers en matière de vaccination a permis "de très fortes croissances de la couverture" aux Etats-Unis. Il demande à Marisol Touraine "d'engager de façon urgente la concertation" sur cette question, en incluant les infirmiers.

Le 30 avril 2013, le Syndicat national des infirmières et infirmiers éducateurs de santé (Snies-Unsa) a dit partager "l'intérêt de la ministre de la santé pour un meilleur état vaccinal en France, mais pas dans n'importe quelles conditions".

"Nous refuserons de ne vacciner que dans les officines de pharmacie. La profession attend l'élargissement des actes autonomes définis dans le code de santé publique, selon le modèle des pratiques avancées", a-t-il assuré, rappelant son souhait de voir créer de nouvelles spécialisations de la formation infirmière reconnues au grade de master.


Source : infirmiers.com