Si le métier d’infirmier, en recrutement permanent, offre de très bonnes perspectives en termes de débouchés professionnels, pour les manipulateurs d'électroradiologie médicale ce n’est plus le cas. Explications.
Le métier de manipulateur d’électroradiologie médicale dépend beaucoup des investissements lourds (Imagerie par résonance magnétique - IRM et Scanner) effectués, ou non, par les établissements de santé. Or aujourd’hui, les ARS (Agences régionales de santé) autorisent très peu de nouvelles ouvertures d’appareils d’imagerie du fait de budgets restreints et d'un nombre d'autorisations très important observé pendant la période 2001-2005. En effet, la France devait à l’époque combler un retard d’équipement : avant les années 2000, il n’y avait, par exemple, qu’un IRM pour 500 000 habitants environ. Pendant cette période, les instituts de formation des manipulateurs d'électroradiologie médicale ont augmenté leurs effectifs d’entrée et de nouvelles écoles ont vu le jour pour palier ces nouveaux recrutements.
Cependant, depuis maintenant trois ans, les effectifs d’entrée en instituts de formation sont toujours aussi importants et même continuent de croître malgré la stagnation, voir la diminution des recrutements. La dernière étude du Comité d’harmonisation de la formation fait d'ailleurs état d’une augmentation de la précarité chez les manipulateurs d'électroradiologie médicale. Si en 2000, 1% seulement des nouveaux diplômés étaient encore sans emploi à 6 mois de leur diplôme d'Etat (DE), en 2010 le chiffre a grimpé à 6 %. Les contrats à durée indéterminée (CDI), jusqu’à présent majoritaires à près de 80 % pour les nouveaux diplômés, ont aujourd'hui chuté à 60 % (en moyenne nationale cf. ministère du travail, de l’emploi et de l’insertion professionnelle). Dans certaines régions, notamment en Bretagne et en Midi-Pyrénées, les jeunes diplômés accumulent maintenant les contrats à durée déterminée (CDD).
Reste cependant à souligner que les besoins en manipulateur d'électroradiologie médicale seront toujours présents du fait du vieillissement de la population et des demandes importantes en termes de diagnostic et de traitement par l’imagerie médicale, encore faut-il faire correspondre les effectifs des écoles (DE et Diplôme de technicien supérieur en imagerie médicale et radiologie thérapeutique - DTS) avec les recrutements vraiment nécessaires. De fait, la situation continuera à se détériorer et pénalisera les jeunes intéressés par cette profession si les autorités concernées ne prennent pas rapidement les mesures indispensables.
Virginie LEGRAND
Manipulatrice d'électroradiologie médicale
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