Les seules personnes habilitées à réaliser des examens biologiques sont des médecins, pharmaciens et vétérinaires qui ont fait un internat de biologie et travaillent dans des laboratoires de biologie publics ou privés, rappelle Christine Jasion, pharmacien inspecteur régional à la DSDS de Guyane, interrogée par l'APM.
Le décret du 23 juillet et son arrêté d'application publiés mercredi au JO apportent une dérogation en Guyane pour le diagnostic du paludisme pour les infirmiers et les agents de santé -personnes qui ont acquis une expérience sanitaire sur le terrain sans formation à un métier sanitaire- travaillant dans des postes de santé -sortes de dispensaires- situés dans des zones isolées accessibles uniquement en avion ou en pirogue, ajoute-t-elle.
"Le but est de gagner du temps et de ne pas laisser échapper les patients sans traitement, sachant que les biologistes ne peuvent pas se rendre dans ces zones isolées et que le transport de prélèvements de sang vers les laboratoires de biologie peut subir des aléas et prend du temps", souligne la spécialiste.
Ces infirmiers ou ces agents de santé vont pouvoir avoir recours à de simples tests antigéniques de diagnostic rapide du paludisme, des bandelettes sur lesquelles on dépose une goutte de sang et qui donnent un résultat par réaction colorée.
En cas de test positif, l'infirmier ou l'agent de santé devra appeler un médecin du centre hospitalier (CH) de Cayenne qui prescrira un traitement antipaludique ainsi que des analyses de sang pour déterminer le sérotype du parasite.
"Plusieurs tests sont disponibles. Ils sont utilisés depuis plusieurs années en Afrique où il n'y a pas le même type de réglementation sur les examens biologiques qu'en France", souligne Christine Jasion.
Mais pour pouvoir utiliser ces tests, les infirmiers et les agents de santé vont devoir recevoir une formation: une formation théorique de deux heures à l'épidémiologie du paludisme et à ses symptômes notamment et une formation pratique aux tests. Une attestation leur sera donnée s'ils ne font aucune erreur sur la réalisation et l'interprétation de 10 tests parmi lesquels cinq seront positifs.
"On va mettre cela en place avec l'école d'infirmières et d'aide-soignantes basée à Cayenne et à Saint-Laurent-du-Maroni, de même qu'une formation médicale continue (FMC), qui devrait se faire a priori tous les ans ou tous les deux ans", indique Christine Jasion.
Une étude de trois ans a prouvé la faisabilité de cette pratique et il est possible que cette dérogation concerne à l'avenir le diagnostic d'autres pathologies, ajoute-t-elle.
(Journal officiel du 25 juillet: décret du 23 juillet relatif aux examens biologiques réalisés dans certains sites isolés, texte 27 , et arrêté du 23 juillet relatif à la formation des personnes habilitées à réaliser des examens biologiques d'interprétation rapide pouvant être effectués dans les sites isolés du département de la Guyane, texte 34 )
INFOS ET ACTUALITES
Les infirmiers des postes de santé reculés en Guyane autorisés à réaliser des tests de diagnostic rapide du paludisme
Publié le 06/08/2007
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Source : infirmiers.com
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