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AU COEUR DU METIER

Les infirmiers de santé au travail revendiquent la pratique avancée

Publié le 28/08/2019
Les infirmiers de santé au travail revendiquent les pratiques avancées

Les infirmiers de santé au travail revendiquent les pratiques avancées

Portés par leurs nouvelles responsabilités, les infirmiers de Santé au travail estiment légitime d’entrer dans le processus de la pratique avancée infirmière. Ils exposeront leurs arguments sur ce sujet lors des prochaines Journées d’étude et de formation de leur groupe représentatif, le GIT, en octobre prochain à Toulouse. Leur place dans l’équipe pluridisciplinaire de Santé au travail ou les ressorts qui leur permettraient d’obtenir plus de reconnaissance seront parmi les autres thématiques abordées.

Avec la réforme de Santé au Travail de 2012, les infirmiers de Santé au Travail ont eu des responsabilités supplémentaires. Des compétences dignes de la pratique avancée ?

Le suivi sanitaire des salariés est à la croisée des chemins en France. Alors que la démographie des médecins du travail est en chute libre, avec notamment une baisse de 50% prévue d’ici 2025 pour cause de départ en retraite, on assiste à une montée en puissance des infirmiers spécialisés en Santé au travail.

Une vague d’embauches d’infirmiers de Santé au travail

Depuis la réforme de Santé au Travail de 2012, ils ont en effet la possibilité d’intégrer les équipes pluridisciplinaires dédiées au sein des entreprises en réalisant notamment des entretiens de santé infirmiers ou des actions de prévention en milieu professionnel. Et c’est ainsi qu’en 2016, la loi El Khomri a permis aux infirmiers de Santé au Travail de réaliser des visites d’embauches ainsi que les Visites d’Information et de Prévention Initiale (VIPI) ou les Visites d’Information et de Prévention Périodique (VIPP). On a alors assisté à une vague d’embauches d’infirmiers dans les services inter-entreprises, des postes valorisants et sous-tendant des responsabilités accrues pour ces professionnels paramédicaux.

De nouvelles responsabilités dignes des pratiques avancées ?

Il n’en fallait pas plus pour qu’ils se placent dans la mouvance de la pratique avancée infirmière et en revendiquent la légitimité. Cette notion sera un des thèmes phares prochaines Journées d’Étude et de Formation du Groupement des Infirmiers de Santé au Travail (GIT), qui se tiendront à l’Hôtel Dieu de Toulouse du 9 au 11 octobre 2019. Il y sera également question de se donner les moyens de valoriser leurs compétences et de se situer dans l’équipe pluridisciplinaire de Santé au travail. Mais il est évident que la formation de ces infirmiers pose question. La réforme de la médecine du travail leur a donné de nouvelles prérogatives sans pour cela formaliser de cursus de formation spécifique. Les textes de loi énoncent en effet pour eux une formation en Santé au travail… dans les 12 mois suivant son recrutement dans une service de Santé au travail.

Journées Nationales d'Etudes et de formation du 9 au 11 Octobre 2019 à Toulouse : "Infirmier de santé au Travail : un expert pour la santé des salariés"

Un panel de compétences élargi nécessitant une formation spécifique

Le GIT établit aujourd’hui les missions de ces professionnels de Santé selon trois grands groupes d’activités répondant à leurs compétences dans l’évaluation et la prévention des risques professionnels, la traçabilité des expositions, le maintien dans l’emploi des salariés fragiles ou l’adaptation des postes de travail. Il s’agit tout d’abord du suivi de santé des salariés dans le champ de la réglementation par la réalisation de visites médicales protocolisées ou non, de VIPI et de VIPP, ainsi que de la gestion des urgences. Ils interviennent ensuite dans la prévention des risques professionnels en agissant dans les domaines de l’ergonomie, des risques mécaniques, physiques, chimiques, biologiques ou psycho- sociologiques notamment, ainsi, bien sûr, que des troubles musculosquelettiques (TMS). Ils sont actifs, enfin, sur le champ de la Santé Publique par la prévention des addictions, le suivi des vaccinations, des dons du sang, du diabète, de l’hypertension, etc.

L’ensemble de ces activités, et des responsabilités qu’elles génèrent, nécessitent effectivement une formation spécifique pour acquérir la maîtrise de tous les déterminants s’y rattachant. Mais méritent-elles l’étiquette de pratiques avancées ? Certains observateurs en doutent. Nous les invitons donc à assister aux Journées d’Étude et de formation du GIT en octobre prochain.

Bruno BenqueRédacteur en chef www.cadredesante.combruno.benque@cadredesante.com@bbenk34


Source : infirmiers.com