Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

GRANDS DOSSIERS

Les infirmiers aident à l'observance des diabétiques : un atout coeur !

Publié le 22/01/2018
Sucre en poudre diabète

Sucre en poudre diabète

En France, comme dans de nombreux pays, la prévalence du diabète s'est accrue depuis le début des années 2000. Le taux de personnes traitées pharmacologiquement pour cette pathologie  est passé de 4,6 % en 2012 à 5 % en 2015, selon les estimations de Santé publique France, faisant de cette maladie chronique un des facteurs de risque majeurs des atteintes cardiovasculaires. Lors des 28èmes Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie,  les spécialistes ont mis en évidence la nécessité de mettre en place un suivi spécifique des personnes diabétiques afin d'anticiper d'éventuelles complications. Parallèlement, une étude chinoise met en lumière un programme prometteur de gestion du diabète par les paramédicaux.

Aujourd'hui, le diabète est un des principaux facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. De quoi développer une surveillance accrue des patients

Aujourd'hui, les décès des patients diabétiques sont majoritairement dus à des complications cardiovasculaires. Infarctus du myocarde, angine de poitrine, insuffisance cardiaque, fibrillation atriale, les cohortes récentes de patients ayant une pathologie avérée font état d'une prévalence très importante du diabète (de l'ordre de 20 % à 50%), explique le Pr Christophe Bauters, cardiologue au CHRU de Lille lors des Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie du 17 au 20 janvier.

Il serait donc justifié de définir différentes approches préventives applicables à la population diabétique avant que des complications cardiovasculaires ne se déclarent. Il faut également savoir que le risque est hétérogène dans la population diabétique. Il est majoré en présence d'autres facteurs de risque, souligne le Pr Paul Valensi, chef du Service d’Endocrinologie-Diabétologie-Nutrition, à l'Hôpital Jean Verdier à Paris. Et ces facteurs aggravants sont nombreux : âge supérieur à 60 ans, hypertension artérielle, antécédents familiaux d'accidents cardiovasculaires précoces, tabagisme ou encore dyslipidémie… Autant d'éléments à prendre en considération et à contrôler pour minimiser leurs effets délétères.

La complication principale : la maladie coronaire

Le diabète est très fréquemment associé à une maladie coronaire, plutôt diffuse, avec des artères de petits calibres, illustre le Pr Jacques Monségu, cardiologue au GHM de Grenoble. D'après lui 25 % à 30 % des patients qui bénéficient d'une revascularisation coronaire sont diabétiques. Or, dans ce cas, cette maladie s'avère souvent asymptomatique. Ainsi, elle peut conduire à un infarctus du myocarde silencieux qui sera découvert par la suite lors d'un ECG ou au moment d'une échocardiographie de repos.

Plus précisément, la prévalence de l'ischémie myocardique silencieuse varie généralement entre 30 % et 50 % chez les diabétiques de type 2 asymptomatiques sans antécédents cardiovasculaires mais qui présentent d'autres facteurs de risque, chiffre le Pr Valensi. D'où l'intérêt de dépister la maladie coronaire de façon ciblée en privilégiant les patients les plus à risque. Pour aider à évaluer la probabilité d'un diabétique de développer cette pathologie, le score de calcifications coronaires (CAC) peut être d'une aide précieuse. Cette démarche est d'ailleurs préconisée par les recommandations européennes 2013 où il est indiqué qu'un score supérieur à 100 et plus encore à 400 unités Agatston « a une forte valeur prédictive d'événements cardiovasculaires ».

Une prise en charge adaptée pour les patients qui cumulent déjà les deux pathologies

Une prise en charge spécifique serait tout aussi importante pour les diabétiques qui présentent déjà  des troubles cardiovasculaires, la maladie pouvant jouer un rôle dans leur évolution. Cependant, l'impact pronostique du diabète n'est pas homogène et varie en fonction de l'atteinte cardiovasculaire concernée. Ainsi, des analyses distinctes pour chaque pathologie seraient nécessaires. De même, le développement de stratégies thérapeutiques personnalisées serait une bonne solution pour améliorer le suivi des personnes au risque élevé.

Une meilleure observance grâce à des infirmiers bien formés

Des résultats de recherches vont dans ce sens. En effet, une récente étude chinoise semble démontrer qu'une prise en charge paramédicale personnalisée de patients diabétique de type 2 ne parvenant pas à équilibrer leur glycémie peut s'avérer efficace.

Ces travaux publiés dans la revue the International Journal of nursing studies, repose sur un essai clinique randomisé. Les patients ont été recrutés selon leur taux d'hémoglobine glyquée Hba1c (il fallait qu'il soit supérieur à 7,5 % au cours des six deniers mois). En totalité, 242 personnes ont été sélectionnées. La moitié d'entre elles a intégré le groupe d'intervention et a été suivie de manière spécifique par des infirmiers compétents dans l'éducation thérapeutique des personnes diabétiques. Ces professionnels de santé les ont d'abord guidés lors de deux sessions en petit comité puis les ont suivies par téléphone durant 6 semaines. Les autres participants ont été inclus dans le groupe contrôle à titre de comparaison.

Les résultats se sont avérés encourageants. En effet, si les taux d'hémoglobine glyquée ne varient pas de manière significative entre les deux groupes, en revanche, les personnes diabétiques ayant été en contact avec les paramédicaux géraient mieux leur alimentation et présentaient un meilleur suivi glycémique au bout de 8 semaines. Et ces données demeuraient stables à plus long terme. Ainsi, ce programme a eu un impact positif chez ces personnes et pourrait permettre une évolution moindre de la pathologie par rapport aux groupe contrôle.

Les maladies chroniques comme le diabète sont aujourd'hui un enjeu de santé publique. Avec le vieillissement de la population, de nombreuses personnes âgées souffrent de pluripathologies. Dans ce contexte, la médecine et les soins personnalisés sont florissants. Ce type d'initiative est particulièrement prometteur surtout quand il revalorise la profession.

Une enquête sur la qualité de vie des patients diabétiques est lancée !

Dans le cadre des Etats Généraux du Diabète et des Diabétiques, la Fédération Française des Diabétiques lance une enquête sur la qualité de vie des patients diabétiques (type 1 et type 2) réalisée par son Diabète LAB. Objectif : atteindre les 40 000 répondants ! Le but est de permettre aux personnes concernées de s'exprimer sur leur vécu avec le diabète en répondant à un questionnaire en ligne dont les données de santé sont sécurisées.

Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com  @roxane0706


Source : infirmiers.com