Les infirmières, un des métiers les plus exposés à l'asthme professionnel

Le rôle de l'exposition à des substances sur le lieu de travail dans les nouveaux cas d'asthme n'est pas bien défini. L'étude prospective internationale ECRHS-II a estimé les risques relatifs et attribuables d'asthme aux professions, expositions liées au travail et accidents d'inhalation, auprès de 6.837 participants provenant de 13 pays sans asthme à l'inclusion dans le premier volet de l'étude.

Le Dr Manolis Kogevinas de l'Institut de recherche médicale à Barcelone et ses collègues ont trouvé un excès de risque (60%) après exposition à des substances connues pour causer de l'asthme professionnel.

Les infirmières sont particulièrement exposées avec un risque multiplié par 2,2 par rapport à la population générale.

Ils ont aussi trouvé que les agents d'entretien avaient un risque accru de 71% de développer un asthme professionnel. Globalement, les conditions de travail sont responsables de jusqu'à 25% des nouveaux cas d'asthme dans les pays industrialisés, soit l'équivalent de 250 à 300 cas par million de personnes par an.

"Les infirmières peuvent être exposées à des substances sensibilisantes, des allergènes respiratoires et des substances irritantes comme les désinfectants et produits utilisés en stérilisation, notamment le glutaraldéhyde et l'eau de Javel", notent les auteurs qui mentionnent aussi le latex très utilisé dans la fabrication des gants au début des années 1990.

Dans un éditorial, les Drs Jean-Luc Malo et Denyse Gautrin de l'hôpital Sacré-Coeur à Montréal (Canada) saluent cette contribution qui permet une meilleure estimation de la fréquence de l'asthme attribuable aux agents professionnels.

(Lancet, 28 juillet, vol.370, pp.336-341 & 295-297)