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PUERICULTRICE

Les infirmières puéricultrices toujours dans l'attente...

Publié le 10/02/2016
enfant, hoospitalisation, maladie

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A la veille de la Grande conférence de santé qui se tiendra le jeudi 11 février 2016 au Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur le thème suivant "Accompagner le progrès en santé : nouveaux enjeux professionnels", l’Association Nationale des Puéricultrices(teurs) Diplômé(e)s et des Etudiants (ANPDE) et le Comité d’Entente des Ecoles Préparant Aux Métiers de l’Enfance (CEEPAME) proposent plusieurs pistes de travail pour l’évolution de la formation et de l’exercice des infirmières puéricultrices en France.

Faire évoluer l'exercice des infirmières puéricultrices afin de répondre véritablement aux besoins en santé des enfants et de leur famille...

Depuis 2008, l’ANPDE et le CEEPAME ont activement participé aux travaux de réingénierie du diplôme d’Etat de puéricultrice, organisés par la DGOS. Les référentiels d’activités et de compétences ont été validés début 2009. Le référentiel de formation initié à la suite, avec la contribution de la Conférence des Présidents d’Université (CPU), reste inabouti : une première interruption des travaux a eu lieu en 2010, la DGOS souhaitant effectuer un état des lieux des pratiques avancées de la spécialité, puis une seconde interruption en septembre 2011, dans l’attente du cadrage interministériel du niveau de sortie du diplôme. Depuis, les travaux de réingénierie n’ont jamais repris depuis.

Plusieurs rapports font état de la nécessité de faire évoluer l’exercice de la profession d'infirmière puéricultrice, avec le soutien des pédiatres, afin de répondre aux besoins en santé actuels et futurs des enfants et de leur famille

Or, le programme de formation de la spécialité, datant de 1983, n’intègre pas toutes les avancées en santé, les spécificités des populations prises en charge actuellement, et les nouvelles missions confiées aux infirmières puéricultrices ces 30 dernières années (suivi des assistants maternels et des structures d’accueil de jeunes enfants, éducation thérapeutique, nouvelles technologies, analyse des pratiques professionnelles…). Les instituts de formation s’efforcent d’adapter ce programme, avec le peu de marge de manœuvre dont ils disposent. Plusieurs rapports font état de la nécessité de faire évoluer l’exercice de la profession, avec le soutien des pédiatres, afin de répondre aux besoins en santé actuels et futurs des enfants et de leur famille1,2, et aux préconisations des dernières lois de santé et de protection de l’enfance, d’autant que la réforme du diplôme d’Etat d’infirmier de 2009 ne comporte plus d’enseignement en pédiatrie.

Les infirmières puéricultrices font le constat d’un manque de considération de leur Ministère en charge de la santé : aucun groupe de travail à l’ordre du jour, que ce soit au sujet de la formation comme de l’exercice, et des signaux négatifs de la part de la DGOS, notamment dans le projet de convention de la future Agence Nationale du Développement Professionnel Continu où les puéricultrices ne sont plus considérées comme une spécialité infirmière. Aussi, l’ANPDE et le CEEPAME attendent une réelle prise de position sur l’avenir de la spécialité de puéricultrice lors de la Grande Conférence de Santé. A ce titre, les deux associations ont rendu leurs propositions :

  • Finaliser la réingénierie en incluant les représentants de l’Enseignement Supérieur, pour une formation cohérente avec les recommandations universitaires et l’exercice actuel et futur du métier.
  • Réformer le concours d’entrée en formation des spécialités infirmières pour l’intégration dans le système universitaire et l’égalité des chances entre les candidats.
  • Opérer une régulation quantitative dans les formations, basée sur des données démographiques fiables, avec un réajustement des quotas au regard des missions supplémentaires confiées aux infirmières puéricultrices durant ces 30 dernières années.
  • Organiser la mutualisation des enseignements théoriques entre les spécialités infirmières, à la condition de disposer d’une base commune de formation dans le système LMD (4 semestres et grade Master pour IADE, IBODE et infirmières puéricultrices).
  • Réduire les inégalités sociales imposées par les coûts de formation pour les étudiants puériculteurs.
  • Développer, reconnaitre et valoriser une offre de santé en ambulatoire par des infirmières puéricultrices, dans un parcours de santé en collaboration avec les pédiatres et les médecins généralistes, afin de réduire les durées et le nombre d’hospitalisations et de favoriser au maximum le maintien de l’enfant dans son environnement familial et social.

L’ANPDE et le CEEPAME seront donc présents à la Grande Conférence de Santé du 11 février et attendent un positionnement clair du Premier Ministre, Manuel Valls, et des membres de son gouvernement, ainsi que des décisions à la hauteur des forces mobilisées.  

Notes

  1. Prise en charge de la santé de l'enfant, mars 2013.
  2. Parcours de soins des enfants atteints de maladies chroniques. Collectif CNNSE, 2015.


Sébastien COLSON
Président de l'ANPDE
president@anpde.asso.fr 

Anne DANNEMULLER
Présidente du CEEPAME
president@ceepame.com

    


Source : infirmiers.com