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Les infirmières libérales fermeront leur cabinet le 23 juin, jour de leurs Etats généraux

Publié le 15/06/2005

A l'occasion d'une conférence de presse commune, les trois syndicats qui affirment représenter à eux seuls 20% des 53.705 infirmières libérales, ont appelé à la fermeture des cabinets à partir du mercredi 22 juin à 20h, jusqu'au vendredi 24 juin à 8h du matin.

Pendant ce temps, près de 500 délégués des infirmières désignés à la suite de réunions départementales organisées par les trois syndicats, porteront les propositions des infirmières "pour améliorer l'ordinaire" de la profession.

Les infirmières libérales entendent également manifester leur mobilisation contre "la déréglementation" de leur profession organisée selon elles par un article de la loi relative à l'égalité des droits et des chances publiée en février.

Elles demandent l'abrogation des mots "ou de son choix" dans l'article L.1.111-6-1 du code de la santé publique, permettant à une personne durablement handicapée des membres supérieurs de désigner, pour favoriser son autonomie, "un aidant naturel ou de son choix" pour accomplir "des gestes liés à des soins prescrits par un médecin", après formation préalable auprès d'un professionnel de santé.

"La personne lourdement handicapée choisira n'importe qui pour accomplir les soins infirmiers", regrette Nadine Hesnart, rappelant que la loi concerne "les soins" sans distinction.

"La loi justifie ces soins comme des gestes liés aux soins. Si la compétence d'une infirmière c'est seulement un geste, on peut penser qu'il est inutile de faire trois ans d'études pour obtenir un diplôme difficile à acquérir".

PLUS DE SOINS POUR LES HANDICAPES CHOISISSANT "L'INCOMPETENCE"

"La loi sur le handicap, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", a estimé Nadine Hesnart, présidente de la FNI, lors de la conférence de presse. "Si le gouvernement veut organiser la déréglementation de la profession, qu'il le dise clairement", a-t-elle ajouté.

"Il était normal que les aidants naturels puissent avoir la charge des personnes handicapées. Les infirmières ne peuvent pas toujours être présentes", explique Nadine Hesnart, revenant sur l'accord des syndicats sur une version consensuelle de cet article avant la discussion du projet de loi au Parlement.

"Nous nous étions engagés à participer à la formation et à éduquer les aidants naturels", rappelle-t-elle, ajoutant qu'il est "hors de question" d'accepter que d'autres personnes puissent dispenser des soins ou des gestes du ressort des infirmières.

"Nous sommes persuadées que les personnes handicapées ont droit à la meilleure qualité des soins. Il n'est pas question d'endosser une quelconque responsabilité pour des soins accomplis par quelqu'un d'autre. Nous choisirons de ne plus soigner les personnes handicapées qui auront fait le choix de se faire soigner par quelqu'un d'incompétent. On ne peut pas cumuler un jour les soins de qualité et le lendemain des soins de non qualité", a prévenu Nadine Hesnart.

Nadine Hesnart ainsi que Régina Godart, présidente de l'Onsil et Annick Touba, présidente de la Sniil, ont par ailleurs dénoncé la non prise en compte de la charge de travail des infirmières et la pénibilité de leurs tâches, alors qu'elles travaillent en moyenne 60 heures par semaine pour un revenu moyen annuel net de 31.000 euros.

"Les infirmières libérales ont une mission de service public. Elles répondent tous les jours de l'année à la demande de soins et savent s'organiser pour ne jamais refuser des soins", a ajouté Nadine Hesnart, précisant qu'elles consacraient au quotidien un tiers de leur temps à un rôle plus "social".

REVOIR LE CADRE CONVENTIONNEL

Les trois syndicats ont exprimé leur volonté de travailler ensemble sur un certain nombre de dossiers, notamment dans le cadre conventionnel avec l'assurance maladie, sur "l'équité de traitement entre les professions", quand à l'heure actuelle la prise en charge des cotisations sociales ou les indemnités kilométriques par les caisses d'assurance maladie diffère d'une profession de santé à l'autre.

Les trois présidentes se sont prononcées pour la renégociation rapide de la convention avec l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam), avant l'échéance en février 2007 de l'actuel dispositif conventionnel, dont le seul signataire est le syndicat Convergence infirmière, minoritaire.

Elles souhaitent que cette convention soit cette fois-ci signée par les syndicats majoritaires et que l'accord apporte notamment une revalorisation tarifaire pour les infirmières.

Evoquant la naissance d'un ordre rassemblant les 450.000 infirmières et infirmiers, les trois syndicats ont évoqué une "forte poussée" de la profession en ce sens. Il reste à convaincre les syndicats d'infirmières salariées, très opposés à la création d'un ordre, le corps médical et les pouvoirs publics./vg


Source : infirmiers.com