Malgré les progrès de la médecine, les inégalités sociales demeurent. Les chiffres confirment que ces différences persistent au niveau de l’accès aux soins et de l’état de santé. Ce dossier de la revue SOINS met l’accent sur le rôle prépondérant des infirmiers, qui se retrouvent souvent face à ces réalités sociétales.
Avant-propos - Le rôle essentiel des inï¬rmières
Malgré l’évolution fulgurante de la médecine, du dépistage et du traitement de certaines pathologies depuis ces dernières décennies, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) confirme un écart d’espérance de vie à 35 ans de plus de six ans entre les ouvriers et les cadres1.
Même si l’espérance de vie a considérablement augmenté, de profondes inégalités sociales de santé et d’accès aux soins persistent. Elles débutent bien souvent dès l’enfance et s’installent pernicieusement dans le quotidien des personnes concernées. Aux facteurs physiques et médicaux, se greffent les déterminants sociaux qui ont un impact sur la morbidité et la mortalité. L’accès aux soins curatifs et l’accès secondaire aux soins pour ces personnes en situation de vulnérabilité sont, de fait, limités par insufï¬sance de moyens ï¬nanciers, par manque de connaissances, etc., mais aussi lorsque les personnes résident dans un territoire défavorisé socio-économiquement.
Ainsi, le lien entre l’état de santé et la position sociale ne concerne pas seulement les personnes les plus démunies : il existe un gradient entre la position sociale et l’état de santé. Plus la personne est aisée socialement, plus elle aura accès aux soins et bénéï¬ciera d’un meilleur état de santé.
Face à ces constats, les inï¬rmières, interlocuteurs privilégiés des patients et de leur famille, très souvent confrontées à ces réalités sociétales, ont un rôle essentiel à jouer. En effet, si elles ont une meilleure compréhension de l’impact des conditions de vie sur la santé des personnes, elles pourront plus facilement développer des partenariats avec d’autres professionnels de santé ou des associations, aï¬n de tenter de mieux prendre en compte les besoins de la population pour y répondre de façon plus adaptée. Elles s’inscrivent ainsi dans une démarche collective de contribution à l’amélioration de l’ensemble de notre système de santé.
Note
- Blanpain N. Les hommes cadres vivent toujours 6 ans de plus que les hommes ouvriers. Insee Prem. 2016;1584.
Florence MICHON Responsable du Pôle autonomie territorial Grand-Versaillesï¬orence.michon@numericable.fr
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.
SOINS n° 817 – Juillet 2017
Éditeur : Elsevier Masson
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