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IDEL

Les IDEL de La Réunion s'engagent pour dépister le diabète

Publié le 20/03/2014
diabète contrôle glycémie doigt

diabète contrôle glycémie doigt

Sur l'île de La Réunion, une quarantaine d'infirmiers libéraux se sont portés volontaires pour dépister le diabète de type 2 au sein de la population de plus de 40 ans de mars à juillet 2014.

Des infirmiers libéraux pour dépister le diabète à La Réunion

L'URPS Infirmiers Libéraux Océan Indien, en collaboration avec le Cyclotron Réunion Océan Indien (CYROI) et sous financement de l'ARS Océan Indien, a lancé, le 7 mars 2014, une grande action de dépistage du diabète de type 2 dans l'Est de la Réunion. Le bassin Est a été choisi car il présente les taux d'admission en Affection Longue Durée (ALD) les plus élevés. Une quarantaine d'infirmiers libéraux se sont ainsi engagés à réaliser 1 000 dépistages de mars à juillet 2014. Les infirmiers libéraux représentent en effet la profession de santé la plus à même d'atteindre les populations les plus reculées et de fait, les plus exclues du système de santé, souligne Emmanuel Adain, infirmier et président de l'URPS Infirmiers Libéraux Océan Indien. En sillonnant les quartiers au cours de leur tournée journalière, les infirmiers vont au contact des patients, et peuvent ainsi proposer un dépistage gratuit plus facilement que d'autres professionnels de santé intégrés dans des structures fixes.

Lors de leurs visites, les infirmiers libéraux proposeront ainsi, au patient, à un membre de sa famille ou à l'un de ses voisins de se soumettre à un dépistage. Le test de glycémie, capillaire sur le doigt, s'effectuera sur place par l'infirmier libéral, après l'administration d'un questionnaire et la signature d'un document de consentement éclairé. Selon le temps écoulé après le dernier repas, plus de deux heures après ou moins de deux heures après, l'IDEL interprétera le résultat. En cas de glycémie trop élevée, l'infirmier transmettra au patient une lettre à remettre à son médecin traitant afin qu'il lui prescrive des analysées complémentaires.

Au-delà du bénéfice certain de cette initiative pour les Réunionnais, des informations de santé intéressantes seront également générées. En effet, la plupart des données sont habituellement produites par les hôpitaux. Ce projet permettra aux chercheurs de disposer d'éléments complémentaires précieux récoltés directement sur le terrain. Cette étude est coordonnée par Gaëlle Olivier Gouagna, épidémiologiste de santé publique. Elle indique que ce dépistage est une opportunité pour les malades d'être pris en charge et de stabiliser leur maladie, mais c'est aussi une opportunité de tester une méthode qui, si elle s'avère efficace, pourra être dupliquée ailleurs à La Réunion, voire en métropole.

Le diabète, un fléau sur l'île de La Réunion

En 2009, la prévalence du diabète « traité » sur l'île de La Réunion s'élevait à 8,8 %, une valeur presque deux fois supérieure à celle de la métropole (4,4%). Entre 2009 et 2011, environ 3 900 Réunionnais ont été admis en Affection Longue Durée, un nombre qui a subi une augmentation de 74 % entre 2000 et 2011. Le vieillissement de la population générale, l'allongement de l'espérance de vie des personnes diabétiques et l'augmentation de la fréquence de l'obésité risquent de contribuer à la progression du diabète. La morbi-mortalité liée à la maladie est quant à elle élevée (environ 250 décès par an) et ne cesse de s'accroître.

Afin d'éviter les complications associées à la maladie, mieux vaut faire un diagnostic le plus tôt possible car le diabète reste longtemps silencieux. Cette initiative est donc bienvenue lorsqu'on sait que les campagnes de dépistage habituelles s'avèrent généralement peu efficaces...

Aurélie TRENTESSE  Rédactrice Infirmiers.com  aurelie.trentesse@infirmiers.com


Source : infirmiers.com