Le président de la commission médicale d'établissement (CME) de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), le Pr Pierre Coriat, a menacé dimanche de démissionner si le projet de la direction générale de supprimer un millier de postes en 2010 devenait effectif.
Dans un entretien au Parisien, publié dimanche, Pierre Coriat annonce que l'AP-HP pourrait supprimer 1.150 postes en 2010 dont 1.000 emplois soignants non médicaux et 150 de praticiens hospitaliers, par le biais de non-remplacements.
Ce projet "risque de casser l'AP-HP", s'insurge le président de la CME.
"Pour calculer le budget de l'hôpital, le ministère de la santé a sous-estimé notre activité", explique-t-il. "Il veut donc supprimer des postes et comme il y aura moins de personnel, l'activité risque de diminuer et les rentrées d'argent baisseront, ce qui entraînera une nouvelle réduction des effectifs... c'est un cercle vicieux", dénonce-t-il.
Estimant que la suppression de 1.000 emplois soignants non médicaux et de 150 postes de médecins va également "nuire à la qualité des soins", Pierre Coriat appelle à "revoir ce plan". "Sinon je démissionnerai de la présidence de la CME", prévient-il.
Contactée dimanche par l'APM, la direction de l'AP-HP a indiqué que le projet de réduction de 1.150 emplois était inscrit dans des "documents de travail envoyés au conseil exécutif" dont Pierre Coriat est membre.
Ce ne sont que des "éléments de travail" qui n'ont "rien de définitif", a assuré la direction de l'AP-HP.
Interrogée dans la journée au Sénat, lors de la discussion du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2010, la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a précisé que le chiffre de 1.150 suppressions de postes était issu d'un "document de travail de cadrage pluriannuel des perspectives budgétaires non définitif".
L'AP-HP prépare en effet actuellement son futur plan stratégique pour la période 2010-2014 qui visera à conforter son rôle et sa place dans ses missions tout en adaptant son organisation, a-t-elle rappelé.
Elle a précisé que les discussions sur le budget de 2010 n'avaient pas encore commencé et ne débuteraient qu'au début 2010.
"Le nombre de suppressions de postes ne sera fixé définitivement qu'à ce moment et au vu des autres paramètres qui entrent en ligne de compte dans la construction du budget. Il s'agit donc d'un scenario parmi d'autres. Le scénario définitif sera arrêté le moment venu après concertation", a assuré la ministre.
L'état des prévisions des recettes et des dépenses (EPRD) de l'AP-HP pour 2009, adopté en mars, s'est fondé sur un déficit prévisionnel de 95,5 millions d'euros et sur la suppression de 675 postes équivalents temps plein (ETP) non médicaux, rappelle-t-on (cf dépêche APM CBMCN002).
Le directeur général de l'AP-HP, Benoît Leclercq, avait indiqué qu'il y aurait d'autres suppressions d'emplois les années suivantes, lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes d'information sociale (Ajis) fin mars.
Dimanche, la ministre de la santé a assuré que l'AP-HP "continuera[it] de bénéficier d'une attention particulière des pouvoirs publics dans les années à venir", comme elle a pu en bénéficier en 2009.
"Mais elle devra aussi trouver en elle les marges de manoeuvre nécessaires pour retrouver, à terme, une situation financière plus saine", a-t-elle souligné.
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