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HYGIENE

Les bactéries hautement résistantes coûtent très (trop) cher !

Publié le 16/12/2015
hygiène des mains lavage des mains

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Le surcoût lié à la prise en charge des patients porteurs de bactéries hautement résistantes aux antibiotiques émergentes (BHRe), s'est élevé à 2,8 millions d'euros en 2014 à l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), selon une étude présentée le 14 décembre 2015 lors de la 35ème Réunion interdisciplinaire de chimiothérapie anti-infectieuse (Ricai).

Encore et toujours, il est nécessaire d'améliorer le niveau d'application des précautions standard, notamment le lavage des mains...

Alexandra Lomont et ses collèges de l'AP-HP ont cherché à évaluer le surcoût lié à la prise en charge des patients porteurs d'entérocoques résistants à la vancomycine (ERV) et d'entérobactéries productrices de carbapénèmase (EPC). Ils ont réalisé un recueil prospectif des alertes BHRe dans les 39 hôpitaux de l'AP-HP en 2014. Les conditions de la prise en charge étaient renseignées, notamment celle du patient index dans les 48 heures suivant son admission, le personnel dédié, la mise en oeuvre des précautions contact ou standard lors d'une découverte fortuite au cours de l'hospitalisation.

L'analyse a également pris en compte le nombre de patients contacts, le nombre d'examens réalisés, le nombre de journées de précautions contact, les surcoûts liés au renforcement en personnel, la perte de recettes liée à la fermeture de lits... Toutefois, les données n'étaient pas exhaustives, le surcoût lié à l'allongement du séjour n'était pas pris en compte. De plus les recettes associées à la modification du codage n'ont pas été intégrées à l'analyse.

En 2014, 220 alertes ont été renseignées à l'AP-HP : 184 EPC et 36 ERV. Parmi celles-ci, 12 étaient des épidémies impliquant un à huit cas secondaires. Ces alertes ont entraîné la prise en charge de 243 porteurs et de 4 670 contacts. Le surcoût total s'est élevé à 2,8 millions d'euros. Les dépenses en personnel occupaient la première position. Les alertes ont coûté en médiane 3.000 euros avec une différence significative entre un porteur unique (2 500 euros) et une épidémie (48 300 euros).

Les conditions de prise en charge initiale du patient index influençaient significativement le risque épidémique et donc le surcoût. Lorsque du personnel dédié était mis en place, le surcoût médian était de 3 813 euros. Dans les cas où les précautions contact seules ont été appliquées, ce surcoût n'était que de 1 250 euros. En revanche, lorsque les mesures de prévention ont été appliquées avec retard et que seules les précautions standard avaient été initialement mises en oeuvre, le surcoût atteignait 12 974 euros. Le surcoût d'une épidémie étant nettement plus important que celui associé à un porteur unique, lorsque les mesures de prévention de la diffusion des BHRe sont appliquées dans les 48 heures suivant l'admission il est moindre, pointe l'équipe.

Il est nécessaire d'améliorer le niveau d'application des précautions standard, notamment le lavage des mains et la gestion des excreta afin d'éviter la mise en place de mesures beaucoup plus contraignantes, a commenté Alexandra Lomont à l'issue de sa présentation. Questionnée par la salle sur la gestion des excrétas, elle a précisé que 90% des douchettes avaient été supprimées au sein de l'AP-HP.


Source : infirmiers.com