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Les aides-soignants : "leur voix basse commence à en avoir plein le Do !"

Publié le 26/11/2018
musique partition

musique partition

Au milieu d'une gamme complète de professionnels de santé, composant allégrement avec un auditoire sensible à une "Sonate au clair de Lune" ou à une interprétation complète de "Casse-Noisette", les aides-soignants donnent le "la" à la petite musique des établissements de soins. Au rythme d'un tempo plus ou moins altéré par la maladie, ils déchiffrent un morceau de la partition corporelle sur lequel l'humain s'interprète par un vaste nuancier émotionnel. En ce 26 novembre, Journée Internationale des Aides-soignants, un aide-soignant rend hommage "en Do majeur" à sa profession et on lui dit un grand MERCI !

Et, au risque de jouer à nouveau un refrain connu, on peut dire que leur voix basse commence à en avoir plein le Do !

Le pupitre des aides-soignants, bien caché, mais néanmoins complémentaire de celui des infirmiers, dispose, il est vrai, de peu d'instruments techniques et c'est souvent sans tambour ni trompette qu'ils cherchent et atteignent l'accord parfait du soin en usant d’une des cordes majeures de leur arc : l'empathie. Toutefois, c'est toujours la même rengaine : quand vient le concert de louanges, les aides-soignants sont quelque peu mis en sourdine au grand dam de cette phalange trop discrète qui ne connaît pas les cris [Je comprends mal ce que vous voulez dire.] mais seulement les coeurs ! Et, au risque de jouer à nouveau un refrain connu, on peut dire que leur voix basse commence à en avoir plein le Do !

Retrouvez l'événement Journée Internationale des Aides-Soignants sur aide-soignant.com

Cette catégorie de l'entre-deux, comme on l'appelle dans certaines études de sociologie, exécute pourtant sur son temps de travail plus de trois mouvements par jour. Indéniablement, son action auprès des patients est loin d'être de la flûte ! Inutile de sortir les violons pour évoquer la kyrielle de tâches – ô combien essentielles et incontournables ! – dévolues aux aides-soignants car, de toute façon, les revendications portant sur les moyens nécessaires pour bien les exécuter et régulièrement portées à l'attention du chef d'orchestre ministériel, expert ès pipeau, demeurent sans réponse et il est de bon ton de se demander si les aides-soignants ne font pas tout autre chose dans leur violon...

Ce que réclament les aides-soignants de concert, ce n’est pas d’être les arrangeurs d'une composition écrite il y a un peu moins de soixante dix ans mais de redéfinir la légitimité de leur groupe pour qu'enfin ce métier d’aide-soignant ne soit plus seulement la deuxième face du disque rayé des professions paramédicales... Piano, piano, l'ambiance générale chez les aides-soignants n'est plus à la fête ; morosité et déception sont objectivement les nouvelles tonalités de la mélopée soignante.

Le manque d'attrait et de considération fait se déliter les rangs d'une profession pourtant pleine de promesses, riche de valeurs et qui jadis faisait rêver... La musique adoucit les moeurs, paraît-il. Alors, Mesdames et Messieurs les décideurs, au lieu de nous jouer sans cesse le Requiem pour un fou, accordons nos violons et entonnons la Mélodie du bonheur ! Il y a déjà eu bien assez de cacophonie, maintenant, ne serait-il pas grand temps de tenter une réelle harmonisation ?

1, 2, 3... En avant la musique !

Alors, Mesdames et Messieurs les décideurs, au lieu de nous jouer sans cesse le "Requiem pour un fou", accordons nos violons et entonnons la "Mélodie du bonheur" !

Pierre, aide-soignant


Source : infirmiers.com