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êtes-vous infirmier ?

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EMPLOI

L'emploi infirmier sous tension en 2015

Publié le 03/05/2016
emploi infirmier 2016 graphique

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emploi infirmier graphique

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graphique enquête emploi 2016

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graphique enquête emploi 2016

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graphique enquête emploi 2016

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graphique enquête emploi 2016

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emploi infirmier graphique

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Du 15 janvier au 14 février 2016, Infirmiers.com a mené l'enquête pour faire le point sur le marché du travail infirmier en 20151. Les résultats révèlent que si le taux d'infirmiers diplômés d'État sans emploi reste stable, celui des IDE exerçant en contrat précaire est lui en augmentation... Plus d'un tiers des répondants est en effet en contrat à durée déterminée (CDD).

Avez-vous un emploi ?

12.41% des personnes interrogées n'ont pas trouvé de poste d'infirmier.

ll est très difficile de trouver un emploi stable et durable. J'envisage une possible reconversion professionnelle si rien ne bouge. Je suis fatiguée de ce manque d'opportunités, fatiguée de ne trouver que des CDD...

Du côté des infirmiers sans emploi...

Des disparités régionales

La Bretagne et le Nord-Pas-de-Calais-Picardie sont les régions regroupant le plus d'infirmiers sans emploi. 26.47% des infirmiers diplômés d'État résidant en Bretagne n'ont pas d'emploi.

Pour moi, il y a des postes à pourvoir. Tout dépend dans quel secteur on souhaite travailler. Le milieu hospitalier semble plus difficile d'accès, on demande de réelles compétences que n'ont pas forcement les jeunes diplômés ou que les plus anciennes ont perdu et il semble qu'il y ait une diminution des postes dans le public. En EHPAD, en médecine du travail, dans les SSIAD, il y a toujours de la demande... Encore faut-il vouloir y travailler.

Une recherche d'emploi longue et fastidieuse

16.86% des infirmiers interrogés recherchent un emploi depuis plus de 12 mois.

J'ai envoyé beaucoup de candidatures pour presque 100% de réponses négatives... J'enchaîne donc de petits CDD, de 7 à 15 jours maximum...

Les jeunes diplômés sont les plus touchés

Parmi les infirmiers sans emploi ayant répondu à l'enquête, 40.74% ont obtenu leur diplôme il y a deux à trois ans, et 38.89% il y a moins d'un an.

Il est difficile de concilier les souhaits professionnels véritables et la réalité du marché du travail... Comment concevoir qu'il puisse y avoir du chômage infirmier alors que les EHPAD sont en difficulté actuellement...

Du côté des infirmiers ayant un emploi...

Des contrats précaires

32.89% des sondés ont un contrat à durée déterminée (CDD).

La titularisation dans l'établissement où je travaille semble ne pas être d'actualité. Il faut compter environ 5 à 6 ans dans l'établissement afin de pouvoir y accéder. Les CDD sont trop longs (déjà trois ans sous contrat pour ma part). Le libéral semble être une bonne alternative pour la suite.

Des contrats moins précaires en Île-de-France

En Bretagne, 56.34% des infirmiers en exercice sont en CDD contre 14.2% en Île-de-France.

Les conditions de travail sont insupportables. J'essaie de quitter mon établissement hospitalier et d'en rejoindre un autre, c'est peine perdue... Les hôpitaux publics ne veulent plus de mutation de personnel "ancien", nous coûtons "trop cher". Peut-être vers le privé, mais avec baisse de salaire.. Difficile à admettre quand on a 25 ans de métier, de l'expérience dans des domaines techniques ou autres et déjà sous-payé.

Les jeunes diplômés infirmiers particulièrement touchés par la précarité

52.23% des infirmiers diplômés d'État depuis deux à trois ans ont connu une période de travail précaire de plus de six mois. 80% des IDE ayant obtenu leur diplôme il y a moins d'un an ont connu une période de travail précaire.

Je suis satisfait de l'emploi occupé actuellement et pense y rester quelques années. Je fais partie de ces diplômés qui ont mis du temps à trouver le poste qui convient. Les périodes de chômages que j'ai connues ont été plus ou moins voulues car les postes trouvés et qui me proposaient un contrat pérenne ne me convenaient pas. Nous ne sommes pas suffisamment préparés à la recherche d'emploi en institut de formation. Quant à la question de savoir ce que l'on veut et où l'on veut exercer, les stages conditionnent souvent nos choix. La mobilité dans notre métier est plus ou moins aisée mais les postes sont rares voire très rares. La vraie mobilité est ailleurs, à l'étranger, mais il faut oser et être souvent libre de tout engagement. Nous avons cependant de belles perspectives de carrières pour qui le souhaite (concours...). On peut trouver son bonheur, mais il faut se donner le temps et les moyens souvent.

Le profil des répondants

Les personnes interrogées exercent principalement en établissement de santé public, à moins de 20 km de leur domicile.

Je suis très désabusée... Pour pouvoir financer mes études d'infirmière, au début des années 90, j'ai travaillé pendant quatre ans à la chaîne dans un abattoir de volailles. J'avais de meilleures conditions de travail et de vie en général qu'aujourd'hui en tant qu'infirmière (rythme, respect, ratio effort/revenu, stress, sens et cohérence de ce qu'on est obligé de faire, éthique...). Si j'y étais restée, aujourd'hui, avec l'ancienneté, je gagnerais autant, et j'aurais sans doute réussi à m'orienter vers un poste plus aménagé et intéressant.

Globalement, il y a peu de changements en matière d'emploi chez les infirmiers par rapport à l'enquête réalisée en 2015. Le taux de chômage reste le même mais l'on constate tout de même un accroissement des contrats précaires. La situation est particulièrement inquiétante en Bretagne, où plus de 50% des infirmiers sont en contrat à durée déterminée. Par ailleurs, les jeunes diplômés souffrent particulièrement du chômage et de la précarité. Ainsi, pour trouver un emploi, notamment un contrat à durée indéterminée, avoir son diplôme d'État ne suffit plus forcément. Certains établissements demandent une expérience significative et certains services sont purement inaccessibles. Face à l'accumulation de déconvenues, les infirmiers -parfois également désabusés par des conditions de travail délétères- envisagent donc de se former, se tourner vers le libéral, de partir à l'étrange, voire une reconversion totale... Mais on ne choisit pas le soin par hasard, et se remettre en question et changer de profession lorsque l'on est diplômé d'État infirmier est loin d'être aisé... Quelles perspectives pour ces infirmiers mis sur la touche ?

Note

  1. Enquête menée en ligne du 15 janvier au 14 février 2016 auprès de 1 400 infirmiers diplômés d'État.

Aurélie TRENTESSE Journaliste aurelie.trentesse@infirmiers.com @ATrentesse


Source : infirmiers.com