Le transport de patients en état critique pourrait être assuré en toute sécurité par des infirmiers spécialisés afin de réduire le recours à des médecins, suggère une étude néerlandaise.
Ces résultats ont été présentés au congrès de l'American Thoracic Society (ATS) qui se tenait à Denver la semaine du 16 mai 2011.
La régionalisation des soins augmente les besoins pour les transports interhospitaliers, notamment de patients en état critique, rappellent le Dr Erik van Lieshout de l'université d'Amsterdam et ses collègues dans le résumé de leur communication orale. Mais le niveau d'expertise de l'équipe accompagnant les patients pour assurer ce transfert en toute sécurité n'est pas connu.
Les progrès technologiques permettant d'enregistrer les paramètres médicaux des patients, les chercheurs ont conduit une analyse a posteriori de ces données pour évaluer les risques potentiels pouvant survenir au cours de leur transfert lorsqu'il est effectué par une équipe d'infirmiers spécialisés en réanimation et par une équipe d'infirmiers et de médecins réanimateurs, les deux étant assistés par du personnel paramédical.
Pour cette étude prospective, 307 patients en état critique ont été randomisés en ouvert entre les deux groupes. Ont été exclus les patients présentant une défaillance respiratoire avec un rapport PaO2/FiO2 inférieur à 100, une pression expiratoire positive supérieure de 15 cm H2O ou une pression artérielle inférieure à 60 mmHg malgré un traitement par apport liquidien approprié ; un dosage de noradrénaline supérieur à 0,35 µg/kg/min ou de la dopamine supérieur à 15 µg/kg/min ; ou ayant été réanimé au cours des 24 heures précédant le transport. Les résultats indiquent qu'en médiane, la distance parcourue était de 30 km en 66 minutes dans les deux groupes.
Le critère principal de non-infériorité a été atteint avec 23 événements graves survenus parmi les patients accompagnés par les infirmiers, contre 28 avec l'équipe d'infirmiers et de médecins réanimateurs, soit une différence non statistiquement significative. Les chercheurs précisent que respectivement 14 et 18 incidents de pression sanguine ont été observés, quatre incidents de saturation contre six, et trois incidents techniques contre quatre. Il n'y avait pas non plus de différence dans les ajustements de traitements ou de ventilation administrés entre les deux équipes.
Ces résultats suggèrent que dans un groupe de patients en état critique bien sélectionnés, le transport par voie terrestre peut être assuré par des infirmiers spécialisés et que la présence des médecins réanimateurs n'est pas nécessaire, concluent les chercheurs.
IDEL
Vidéo - "Avec un enfant, il faut savoir être enveloppant"
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse