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Le transfert en unité de soins palliatifs ne signe pas l'arrêt de mort du patient cancéreux

Publié le 13/06/2005

Il existe plusieurs tabous relatifs au transfert en unité de soins palliatifs (USP), a indiqué le spécialiste au cours d'une intervention à la Journée de l'AESCO (Association européenne des soins de confort en oncologie) organisée jeudi à l'Hôpital européen Georges Pompidou (HEGP, Paris XV).

Et de citer l'idée répandue que "le transfert en USP signifie que le patient cancéreux va mourir", alors que certains s'en sortent, ou encore qu'un tel transfert signifie que la médecine curative ne peut plus ou ne veut plus s'occuper de ce patient", alors que les oncologues sont nombreux à prendre des nouvelles de leurs patients une fois ceux-ci sortis de leur service.

Revenant à la définition des soins palliatifs, le Dr Plassais a rappelé qu'il s'agissait de "soins actifs pour soulager la douleur physique et les autres symptômes, et prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle" dans le but "d'assurer une certaine qualité de vie jusqu'au bout de la vie du malade".

Des études ont d'ailleurs montré que "dans un pourcentage non négligeable de cas, on observe une amélioration de l'état général à l'entrée en USP". Cette amélioration intervient dans les jours voire les 4-5 mois qui suivent l'arrivée du malade, puis se stabilise. L'objectif des soignants est alors d'"essayer de stabiliser cet état général amélioré", en interrompant par exemple certaines explorations, a expliqué le médecin.

L'autre défi pour les soignants est d'élaborer avec le malade "un projet de vie individuel en laissant au patient une certaine liberté de décider de sa fin de vie, le laissant expert de son propre bien-être".

Mais attention à ce que le médecin ne se désinvestisse pas de son rôle de conseiller, a mis en garde le Pr François Goldwasser (oncologue à l'hôpital Cochin, Paris), estimant que le malade a plus besoin que ne le croit le praticien de son avis d'expert.

Si la très grande majorité des patients décèdent à l'hôpital, après un séjour moyen de trois semaines, dans 10% des cas, ils sont en mesure de quitter l'USP, "avec un nouveau projet de vie, non envisageable à leur admission".

Les sorties sont alors possibles, à condition que le patient le souhaite (au médecin de s'assurer que ce désir est du domaine du réalisable et non du rêve), que son état le permette et qu'il y ait une adhésion de son entourage et de l'assistante sociale, a précisé le Dr Plassais.

Une petite étude réalisée en France montre que près des deux tiers des patients retournent à domicile avec des aides adaptées, que certains retournent en oncologie, d'autres sont transférés en institutions ou dans une autre USP pour rapprochement familial, et que d'autres encore retournent chez eux pour y mourir.

Toujours est-il que "quel que soit l'état général du patient à son entrée en USP, on assiste à des améliorations imprévisibles", a insisté le médecin, pour lequel "l'USP doit rester un lieu de vie"./ar


Source : infirmiers.com