Le Sniil dénonce le mutisme autour de l'assassinat d'une infirmière libérale en Ardèche

Elisabeth Stibling, infirmière libérale âgée de 46 ans, a été découverte mourante dans le coffre de son véhicule stationné sur un parking public d'Aubenas, samedi vers 23 heures, a rapporté le quotidien local, Le Dauphiné Libéré, dans deux articles consacrés à l'affaire dans ses éditions de lundi et mardi.

Les policiers -qui ont découvert le corps- s'étaient mis à sa recherche après avoir été alertés par le mari de la victime, qui s'inquiétait de ne pas la voir rentrer après qu'elle se soit rendue au domicile d'un patient samedi en début de soirée, précise le quotidien.

Grâce à l'agenda de la victime découvert dans son véhicule, les policiers ont pu interpeller le soir même le suspect, un patient âgé de 39 ans qui avait sollicité l'intervention de l'infirmière en prétextant "une injection urgente" et "une envie de parler", selon le Dauphiné libéré.

Interrogé par les enquêteurs, le suspect a reconnu avoir d'abord séquestré l'infirmière, avant d'emprunter sa voiture pour la conduire dans une forêt des environs où il l'aurait étranglée, a indiqué vendredi à l'APM le procureur de la République de Privas, Christophe Raffin.

Le suspect aurait alors placé la victime dans le coffre de sa voiture, qu'il a abandonnée sur un parking d'Aubenas, avant de regagner son domicile puis d'appeler lui-même les gendarmes pour se dénoncer, selon le procureur.

Interpellé samedi soir, puis incarcéré, le suspect a été présenté lundi devant un juge d'instruction, qui a ouvert une information judiciaire et l'a mis en examen pour "enlèvement et séquestration suivis de mort".

L'homme n'a pas donné d'explications sur son geste, a indiqué le procureur. Récemment divorcé et sorti d'une cure de désintoxication, le suspect, originaire de la région parisienne, a déjà un passé judiciaire pour vols, a avancé le Dauphiné libéré.

Dans son communiqué, le Sniil "condamne avec fermeté l'assassinat de sa consoeur" et s'associe à la peine de sa famille, en demandant à l'ensemble de la profession infirmière d'arborer un ruban noir lors du dernier week-end de l'année, afin de rendre hommage à Elisabeth Stibling.

"Ce crime odieux et lâche est survenu alors qu'elle assurait, en professionnelle toujours à l'écoute des autres, la permanence des soins en réponse à l'appel d'une personne en souffrance et ceci au moment où chacun s'apprêtait à célébrer Noël", s'émeut le Sniil.

"Les infirmières, souvent seules à répondre à la souffrance humaine, ressentent ce drame d'une façon très douloureuse voire méprisante. Un sentiment aggravé par le mutisme de la nation. Les infirmières libérales seraient-elles à ce point transparentes?", s'interroge le syndicat, qui dénonce "l'insécurité de plus en plus croissante dont sont victimes les infirmières dans l'indifférence coupable des tutelles".

Par ailleurs, le Sniil demande au gouvernement la mise en place d'une "réflexion commune suivie de mesures, comme pour certains professionnels de santé, pour que les infirmières puissent répondre à la demande de soins en toute sécurité"./vg/ajr