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Le procès de Christine Malèvre a débuté devant les assises de Versailles

Publié le 20/01/2003

Le procès de Christine Malèvre, ancienne infirmière de l'hôpital de Mantes-la-Jolie (Yvelines), accusée de 7 assassinats sur des patients entre février 1997 et mai 1998, a débuté lundi matin devant les assises de Versailles face à une salle comble.

Christine Malèvre, assise en face des parties civiles est apparue très pâle et fatiguée. Les yeux rougis, elle a réussi avec difficulté à maîtriser ses larmes. Les cheveux courts et colorés de mèches blondes, la tête appuyée sur ses bras, elle a adressé à plusieurs reprises des regards aux quelque soixante journalistes, venus rendre compte de son procès.

Interrogée par le président de la cour d'assises sur son identité, Christine Malèvre a répondu d'une voix éteinte.

Après la lecture de la volumineuse ordonnance de renvoi, l'audition des témoins va commencer lundi après-midi et doit se prolonger mardi matin. La mère de Christine Malèvre, souffrante, ne témoignera pas mais son père et sa soeur viendront à la barre.

Une première passe d'armes a eu lieu entre Me Charles Libman, avocat de l'ex-infirmière et les avocats de la partie civile, Me Olivier Morice et Me Benoît Chabert au sujet d'une pièce supplémentaire à joindre au dossier.

Me Morice a souhaité que le script de l'intervention de Christine Malèvre à l'émission de la Marche du siècle, diffusée le 23 septembre 1998, puisse être retenu estimant que l'interview de la jeune femme par Jean-Marie Cavada pouvait "être importante pour la recherche de la vérité".

Me Libman a souhaité pour sa part que l'ensemble de l'émission soit visionné au procès estimant "qu'on ne pouvait par sortir un texte de l'ensemble de son contexte."

L'avocat général a considéré que l'on pouvait accepter le script de façon isolée puisque Christine Malèvre avait été interrogée de façon isolée par Jean-Marie Cavada et n'avait pas pris part aux débats. Le président de la Cour d'assises a finalement mis fin à l'altercation, invitant à trancher plus tard sur cette question.

L'interrogatoire sur le fond de l'accusée devrait débuter mardi. Puis, chacun des cas qui lui sont reprochés sera présenté en détail.

L'ex infirmière est accusée d'homicides volontaires sur sept patients commis tous avec préméditation.

Jacques Baudet décédé le 21 février 1997 à l'âge de 64 ans, avait été hospitalisé pour un cancer du poumon. Hubert Bruyelle qui avait également un cancer du poumon est mort à l'âge de 75 ans le 6 novembre 1997.

Denise Le Maout atteinte d'un cancer des bronches est décédée le 9 novembre 1997 à l'âge de 48 ans et Dominique Kostmann, mort à l'âge de 47 ans le 17 novembre 1997, avait une lésion tumorale du tronc bronchique inférieur et se trouvait en phase de thérapie palliative.

Patrick Hauguel qui est décédé le 12 mars 1998 souffrait d'un cancer laryngé avec nécrose de l'oreille gauche. Patrice Collin mort le 27 avril 1998 était en thérapie palliative. Enfin, Jacques Gutton dont le décès le 3 mai 1998 a déclenché l'affaire est mort à l'âge de 71 ans.

Quatre familles se sont portées parties civiles. Il s'agit des familles de Jacques Baudet, d'Hubert Bruyelle, de Denise Le Maout qui sont représentées par Me Olivier Morice, et de la famille de Jacques Gutton défendue par Me Benoît Chabert.

L'HÔPITAL AUSSI PARTIE CIVILE

L'hôpital de Mantes-la-Jolie s'est également porté partie-civile. Son avocat Me Christian Raoult a souligné avant l'ouverture du procès que les personnels de l'établissement avaient été très choqués par cette affaire.

"Il est important pour eux que la justice se fasse parce qu'il faut que l'on sache que cette manière de prendre en charge les patients est indigne dans un l'hôpital", a-t-il indiqué aux journalistes.

Le chef du service de neurologie-pneumologie dans lequel travaillait l'infirmière, le Dr Olivier Ille, et le Dr Laurence Kouyoudmjian spécialiste en pneumologie, seront entendus mardi à l'occasion de l'interrogatoire sur le fond de Christine Malèvre puis lors des auditions relatives aux victimes qui vont débuter mercredi.

Véronique Raff, surveillante générale, et Françoise Leprêtre, infirmière générale, interviendront également à l'occasion de l'interrogatoire sur le fond.

Le Dr Olivier Ille et Véronique Raff ont été les premiers à mettre officiellement en cause l'infirmière en faisant part de leurs soupçons d'euthanasie active à la suite du décès de Jacques Gutton au directeur de l'hôpital. Ce dernier avait alors alerté le procureur de la République le 6 mai 1998.

Le procès où 80 témoins et experts doivent s'exprimer est prévu pour durer jusqu'au 31 janvier.


Source : infirmiers.com