Lors d'une journée sur la chirurgie publique, organisée la semaine dernière par la Fédération hospitalière de France (FHF), le Pr Guy Vallancien, chef du service d'urologie de l'Institut mutualiste Montsouris (IMM) et auteur d'un rapport sur la chirurgie, a souligné le manque d'effectifs d'Ibode, s'est interrogé sur le rôle des soignants au bloc opératoire et a suggéré d'ouvrir ces blocs à d'autres métiers que celui des Ibode, notamment des techniciens, rappelle-t-on.
Dans un communiqué diffusé mercredi, Guy Vallancien justifie et précise sa proposition, en réponse aux réactions déclenchées par ses propos.
Il souligne que "les changements profonds que connaît la chirurgie nécessitent de penser les nouveaux métiers du bloc opératoire sans esprit corporatiste ni partisan".
Pour lui, le passage par une formation dite de "soignant" ne devrait pas être une obligation pour assurer les taches nécessaires au bon déroulement des opérations chirurgicales. Ainsi, "des formations plus courtes sont à envisager pour remplir un certains nombres de taches annexes, formations qui pourraient déboucher à terme sur un rôle de soignant".
Guy Vallancien observe également que des techniciens ou des ingénieurs seront "de plus en plus demandés pour participer aux opérations", en raison d'un environnement matériel de plus en plus sophistiqué, "qu'il s'agisse de la videovision, de la navigation intracorporelle assistée par ordinateur, de l'informatique, de l'endoscopie et des moyens de destruction (laser, radio fréquence, ultrasons cryothérapie et autres...)".
S'agissant des personnels médicaux et paramédicaux "agissant autour et à la table d'opération", il considère que, dans une optique d'optimisation de la qualité de la sécurité et de la permanence des soins chirurgicaux, leur nombre et leur qualité "devront nécessairement être redéfinis".
"Le monolithisme de la formation des personnels et le toujours plus ne sont pas synonymes de toujours mieux", affirme-t-il.
Par ailleurs, "pour répondre à ces défis technologiques et pour assurer la meilleure qualité de prise en charge des opérés, il importe de définir les nouveaux métiers du bloc opératoire, ainsi que leurs modalités de formation qui ne sauraient être figées dans un cursus unique".
Guy Vallancien suggère donc de créer des "passerelles" pour permettre à des personnels non-soignants d'intégrer les blocs opératoires à la suite d'une formation courte de deux ans, puis de devenir éventuellement soignant en complétant leur formation.
Parallèlement, "des personnels soignants pourront prendre plus de responsabilité dans le cadre d'une formation d'assistant chirurgien avec délégation de gestes opératoires ou s'orienter vers la direction des blocs opératoires et interventionnels", ajoute-t-il.
Pour lui, "s'indigner d'une telle évolution ne fera qu'aggraver la situation plus que critique dans laquelle est plongée la chirurgie hospitalière publique".
"L'innovation dans l'organisation des blocs opératoires et la promotion des carrières attractives basées sur le professionnalisme et la haute technicité des acteurs permettront à la chirurgie française publique et privée de répondre à la seule demande des futurs opérés: avoir la certitude de la qualité chirurgicale dans la totalité des établissements de soins qui seront agrées pour la chirurgie", conclut-il.
OPPOSITION DU SNPI-CFE-CGC ET DE LA CFTC SANTE ET SOCIAUX
La CFTC santé et sociaux s'est déclarée "scandalisée" par la position de Guy Vallancien, dans un communiqué diffusé mardi. "Il s'agit d'un véritable désaveu vis à vis de cette profession [Ibode"> qui assure avec compétence et qualification des missions utiles à la bonne prise en charge des patients opérés".
"Cette affirmation, dans le seul but de réduire les coûts, ne sert qu'à remettre en cause le système de l'encadrement des soins qui permet aujourd'hui d'assurer sécurité et qualité pour tous de façon égalitaire", ajoute-t-elle.
"Pourquoi pas demain: un technicien vite formé pour faire des injections, un technicien vite formé pour faire un pansement, un technicien mécanicien pour réparer un col du fémur!", observe la CFTC santé et sociaux.
La CFTC rappelle également qu'elle est aujourd'hui associée avec la Direction générale de la santé (DGS) et la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos) dans différents groupes de travail sur la Validation des acquis de l'expérience (VAE) "Ibode", "respectant des règles essentielles de qualification obligatoire et pour construire des référentiels de compétence qui encadreront cette profession".
Le SNPI-CFE-CGC invite de son côté les professionnels de santé à réagir aux propos de Guy Vallancien. Il ne juge "guère surprenant" qu'un chirurgien "préfère des 'petites mains à sa botte' plutôt que des professionnels qualifiés". Toutefois, il s'étonne de l'apparent soutien des participants à la journée sur la chirurgie, les propos de Guy Vallancien ayant été applaudis au moment où il s'interrogeait sur les différences de composition des équipes opératoires entre les secteurs privé et public.
INFOS ET ACTUALITES
Le Pr Guy Vallancien précise sa position sur l'ouverture des blocs opératoires à des non-soignants alors que des syndic
Publié le 27/06/2007
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Source : infirmiers.com
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