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Le pneumocoque un danger ignoré du grand public

Publié le 17/04/2009

PARIS, 20 mai 2003 (Reuters Santé) - Le pneumocoque, germe dangereux qui peut entraîner de graves conséquences chez l'enfant de moins de 2 ans, est pourtant méconnu des parents français, ont souligné mardi des spécialistes, lors d'une conférence de presse organisée à Paris à l'occasion du congrès annuel de la Société Française de Pédiatrie, qui débute mercredi.

Une étude Téléperformance réalisée du 15 au 19 avril 2003 auprès de 500 mamans d'enfants de moins de 2 ans souligne ainsi l'ignorance concernant les pathologies liées à ce germe.

De fait, le pneumocoque n'est jamais cité lorsqu'on interroge ces mamans sur leurs premières angoisses pour leurs enfants, évoquant davantage les chutes, les accidents domestiques ou encore la mort subite du nourrisson.

Ce germe n'est par ailleurs jamais cité lorsqu'on demande quelles sont les maladies les plus inquiétantes : les mères concernées parlent plus facilement de méningite, de bronchiolite, des oreillons, du cancer, mais jamais du pneumocoque...

PREMIÈRE CAUSE DE DÉCÈS

Le pneumocoque représente pourtant la première cause de décès lié à des infections bactériennes et également la première cause de méningite chez l'enfant âgé de moins de 2 ans.

"Environ 10% des enfants atteints de méningites à pneumocoque décèdent et un enfant sur trois présente des séquelles lourdes et invalidantes telles qu'un retard mental, une surdité, une épilepsie, des paralysies. Le pneumocoque est ainsi la première cause de surdité acquise de l'enfant", souligne le Pr Philippe Reinert (hôpital Intercommunal de Créteil, Val-de-Marne).

Or, les méningites à pneumocoque surviennent chez 77% des enfants de moins de 2 ans, versus 23% chez les plus de 8 ans, selon l'Observatoire national des méningites bactériennes de l'enfant (mars 2002).

UN GERME POURTANT TRÈS RÉPANDU

Si le pneumocoque est peu connu, c'est pourtant un germe très répandu, explique le Pr Reinert. "Cette bactérie colonise le nez et la gorge dès les premiers mois de vie. La contamination est par ailleurs facilitée car le pneumocoque se transmet par les gouttelettes de salive notamment lors de quintes de toux ou d'éternuements", poursuit-il.

Le germe peut aussi passer dans la circulation sanguine et envahir un ou plusieurs organes : c'est là qu'il risque de devenir dangereux en provoquant une pneumonie, une méningite voire une septicémie.

La méningite à pneumocoque tue un enfant toutes les 3 semaines en France. En outre, un enfant quitte chaque semaine l'hôpital avec des séquelles lourdes et invalidantes./ajr


Source : infirmiers.com