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GRANDS DOSSIERS

Le DiabètObus : une initiative unique en France

Publié le 24/10/2011

Aller à la rencontre des usagers de santé pour les informer, les sensibiliser sur le diabète et les risques cardiovasculaires mais aussi les éduquer à une meilleure hygiène de vie pour prévenir les complications, telle est la vocation du DiabètObus, qui sillonne les routes du Nord Pas-de-Calais.

Le diabète concerne aujourd’hui plus de 2,5 millions de personnes en France. Avec une prévalence de 4,8%, contre 3,9% au niveau national, le Nord Pas-de-Calais figure parmi les régions les plus touchées. « Le nombre de personnes traitées pour un diabète de type II, soit 150 000 patients, a doublé en cinq ans. On le sait bien, la sédentarité, une alimentation trop riche en graisse et en sucre favorisent l’obésité, les troubles cardiovasculaires et le diabète. Face à ce constat, la mission première de la Maison du Diabète et du Risque Cardio vasculaire (MDDRC) de Marcq en Baroeul (59), créée en 1987 (association loi 1901) est d'accueillir, sensibiliser et dispenser de l’Education Thérapeutique auprès de patients diabétiques et/ou obèses, et/ou à risque cardiovasculaire.

Au devant des populations fragilisées...

Pour renforcer son action face aux chiffres croissants du nombre de diabétiques et de maladies cardiovasculaires, la MDDRC va encore plus loin dans sa démarche. Depuis plus de 2 ans, grâce à son antenne itinérante « le DiabètObus », les professionnels de santé de la MDDRC (4 infirmières, 4 diététiciennes) vont au devant des populations fragilisées dans des secteurs où l’accès au soin est parfois difficile et la prise en charge éducative peu développée.

L’objectif étant de proposer une sensibilisation à l’éducation thérapeutique. A ce jour, le DiabétObus va à la rencontre de 12 communes, avec au volant les professionnels eux-mêmes, et les services sont entièrement gratuits. Le calendrier des déplacements se trouve sur le site de la MDDRC et les habitants des communes sont avertis par un circuit de communication qui passe autant par la presse locale, radiophonique que par les mairies. L'ensemble des professionnels de santé du secteur sont quant à eux informés systématiquement par courrier des dates et lieux de passage du Diabétobus.

En pratique...

Dans le DiabèObus, une infirmière et une diététicienne - formées en diabétologie, en cardiologie et en Education Thérapeutique du Patient (ETP) - accueillent, écoutent, informent et accompagnent les patients et leur entourage. Chaque entretien individuel, mené par l’infirmière et/ou la diététicienne, permet de connaître le patient, de cerner ses attentes, ses habitudes de vie, ses représentations de la maladie pour pouvoir lui apporter l’aide la mieux adaptée.

« Les patients et leur entourage sont reçus avec ou sans rendez-vous. Nous engageons l’entretien en laissant le patient se raconter et nous donnons ainsi la priorité à ses attentes. Ils  désirent approfondir notamment leur connaissance sur la maladie, la compréhension de leur traitement sans oublier la diététique. Notre mission est de prendre le temps de les écouter, de les accompagner et de les orienter vers les praticiens et structures qui pourront prendre le relais » souligne une infirmière du DiabètObus.
Cet échange permet au patient d’approfondir ses connaissances de la pathologie, et de sa prise en charge, à savoir le traitement médical, l’importance d’une alimentation équilibrée et de la pratique d’une activité physique régulière.

Après avoir posé un diagnostic éducatif, un ou plusieurs objectifs pourront être fixés avec et en accord avec le patient. Il peut s’agir de modifier des habitudes de vie telles que : intégrer des légumes et des féculents à chaque repas, effectuer les examens de suivi prescrits par le médecin (bilan sanguin, fond d’œil...). Ceci en fonction et dans le respect des possibilités de chacun. L’équipe peut également orienter les visiteurs vers les praticiens ou structures locales qui pourront prendre le relais. Le médecin traitant est informé de cette sensibilisation à l’ETP et peut ainsi accompagner, renforcer et compléter la démarche. Les personnes qui le souhaitent et qui nécessitent un suivi, sont contactées par téléphone avant chacun de nos passages (de manière générale tous les 3 mois).

« Ce qui est primordial, c’est de s’attacher à ce que le patient exprime, de déceler la ou les petites choses qu’ils peuvent facilement modifier. Nous négocions avec lui ce qu’il se sent capable d’adopter. Même si nous n’obtenons qu’un seul changement dans ses habitudes, notre mission est en partie remplie. Les changements se mettront en place progressivement », relate une diététicienne du DiabètObus.
Parallèlement, les personnes à risque de devenir diabétiques (hérédité familiale, surcharge pondérale…) peuvent venir faire un dépistage du diabète dans le DiabètObus.

Tisser des liens...

L’équipe du DiabètObus, se tient également à la disposition des professionnels de santé du secteur (médecins, infirmiers, pharmaciens, biologistes…) afin de tisser des liens et intervenir ainsi en soutien des praticiens. Il est important de noter que cette action se fait en partenariat avec les municipalités, les réseaux locaux existants et l’ensemble des acteurs de soins primaires du secteur.

Cette initiative unique en France, qui a pu voir le jour grâce au partenariat avec l’industrie pharmaceutique, se poursuit naturellement pour répondre à un besoin croissant d’accompagnement face à de nombreux malades démunis dans notre région. L’expérience porte ses fruits, en 2010, plus de 1600 personnes ont franchi la porte du DiabètObus (moyenne d'âge 59 ans, un peu plus de femmes que d'hommes) et 410 entretiens ont été réalisés.

La finalité de cette initiative enrichissante pour tous, avec une vrai proximité et des contacts riches car personnalisés, demeure : mieux comprise la maladie se gère mieux, peut être prévenue, permettant ainsi d’éviter les complications.


Frédérique ROUSSEAUX
Directrice de la Maison du Diabète et du Risque Cardiovasculaire
www.maison-diabete.com


Source : infirmiers.com