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GRANDS DOSSIERS

Le diabète de type 2 coûte cher aux Etats-Unis

Publié le 07/01/2014

Le coût des traitements du diabète de type 2 a augmenté de 61% aux Etats-Unis entre 2008 et 2012, selon une étude parue dans Diabetes Care en novembre 2013.

Aux Etats-Unis, le nombre de personnes diabétiques augmente et le coût des consultations aussi

Cette hausse des coûts, pour atteindre 22 milliards de dollars en 2012, est à mettre sur le compte du recours croissant aux insulines de courte et surtout de longue durée d'action qui a entraîné un doublement du coût global des insulines, et dans une moindre mesure aux inhibiteurs de la DPP-4 dont le coût a augmenté de 10% durant cette période, analysent Lydia Turner, de la Bloomberg School of Public Health à Baltimore (Maryland) et ses collègues.

Leur équipe a étudié l'évolution des traitements du diabète de type 2 et de leur coût sur les 15 dernières années aux Etats-Unis. Les chercheurs ont exploité les données 1997-2012 de l'IMS Health National Disease and Therapeutic Index, un audit représentatif au niveau national des pratiques de médecine ambulatoire aux Etats-Unis ainsi que les données 2008-12 de l'IMS Health National Prescription Audit (NPA), recueillies auprès d'un échantillon national représentatif de pharmacies.

Le nombre annuel de consultations pour diabète des personnes âgées de 35 ans et plus est passé de 23 millions à 35 millions de 1997 à 2007 pour diminuer ensuite à 31 millions en 2012.

La metformine reste en tête, les nouveaux traitements gagnent du terrain

De 1997 à 2012, la metformine est passée de 23% à 53% des traitements prescrits en monothérapie, loin devant l'insuline et les sulfonylurées.

Conformément aux recommandations, la metformine représente ainsi le traitement du diabète de type 2 le plus prescrit en 2012 (36% du total, prescrite seule ou en association). En parallèle, les sulfonylurées ont connu un déclin continu: elles figuraient sur 61% des prescriptions en 1997 et seulement 22% en 2012.

La fréquence de prescription des glitazones (dont plus aucun représentant n'est commercialisé en France) est passée quant à elle de 6% à 41% en 2005. A partir de 2007, la découverte des effets délétères de la rosiglitazone (Avandia®, GSK) au plan cardiovasculaire a contribué à restreindre leur utilisation. Les glitazones ne figuraient que sur 16% des prescriptions en 2012 - et il s'agissait de la pioglitazone (Actos®, Takeda) dans 96% des cas.

Du côté des traitements plus récents, la part des inhibiteurs de la DPP-4 n'a cessé d'augmenter, atteignant 21% des prescriptions en 2012. Le premier représentant de cette classe, la sitagliptine (Januvia®, Merck & Co), mise sur le marché en 2006, était le plus prescrit de sa classe en 2012. Les agonistes du GLP-1 représentaient quant à eux 4% des prescriptions en 2012, le liraglutide (Victoza®, Novo Nordisk) étant le plus prescrit.

Enfin, la part de l'insuline, en tant que classe, n'a pas fondamentalement changé (27% en 1997, 26% en 2012). Mais les insulines régulières et intermédiaires ou prémélangées ont été progressivement remplacées par les analogues de courte durée d'action dont les prescriptions ont doublé en 15 ans en premier lieu l'insuline aspart (NovoRapid®, Novo Nordisk) et par les analogues de longue durée d'action qui représentaient en 2012 18% des traitements prescrits - en premier lieu l'insuline glargine (Lantus®, Sanofi).

La part des traitements non génériqués (association fixe ou non) était de 37,5% en 2012, la part des médicaments génériqués étant dominée par la metformine (57%).

Davantage de bithérapies

Au cours de ces 15 années, les traitements se sont complexifiés, les nouveaux médicaments ne cessant de remplacer ou de s'ajouter aux anciens. Le nombre moyen de molécules prescrites par patient est ainsi passé de 1,3 en 1997 à 1,7 en 2012, soit une hausse de 27% en 15 ans. En 2012, une bithérapie était prescrite dans 58% des cas contre 41% 15 ans plus tôt.

Les auteurs soulignent que si la plupart des bithérapies prescrites sont conformes à ce qui est actuellement recommandé (par exemple metformine et sulfonylurée), certaines associations sont prescrites en l'absence de preuves scientifiques solides (par exemple sulfonylurée et inhibiteur de la DPP4). Or il peut être dangereux de combiner deux médicaments qui ont le pouvoir d'augmenter de manière synergique le risque d'hypoglycémie, rappellent-ils.

Diabetes Care, November 6, 2013, doi:10.2337/dc13-2097, Ambulatory Treatment of Type 2 Diabetes Mellitus in the United States, 1997-2012, Lydia W Turner and al.


Source : infirmiers.com