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"L’AVC, nous sommes tous concernés !"

Publié le 29/10/2018

Améliorer la prévention et l’information de la population avant, pendant et après un AVC, depuis les signes d’alerte jusqu’à l’accompagnement du handicap, voici ce que souhaite rappeler les sociétés savantes et les pouvoirs publics à l'occasion de la Journée mondiale de l'AVC ce lundi 29 octobre 2018.

Parce que cette pathologie touche 1 personne toutes les 5 secondes dans le monde, l’OMS parle de pandémie et projette une augmentation de l’incidence des AVC de 16 millions en 2005 à 23 millions en 2030. Alors « Agir vite, c’est important » et prévenir l'est tout autant !

Rappelons-le, chaque année en France, près de 150 000 personnes sont victimes d’un Accident vasculaire cérébral (AVC) soit une toutes les 4 minutes. Aujourd’hui encore, l’AVC constitue la 2ème cause de décès chez l’adulte et la 1ère cause de handicap acquis. Dans 85% des cas, il se traduit par un infarctus cérébral avec arrêt brutal de la circulation sanguine en un endroit du cerveau et, dans 15%, par une hémorragie cérébrale avec rupture d’un vaisseau cérébral. L’AVC est une des principales causes de mortalité dans le monde, la première cause de handicap acquis de l’adulte, la deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer, et la première cause de mortalité chez la femme.

En France, près de 800 000 personnes sont atteintes aujourd’hui par un AVC et plus de 500 000 en gardent des séquelles.

La prise en charge de l’AVC a évolué de façon considérable au cours des dernières années et les acteurs de santé doivent désormais faire en sorte d’éviter que les individus ne deviennent des malades. A travers cette nouvelle campagne menée par la Société Française Neuro-Vasculaire, nous souhaitons rappeler que l’AVC est l’affaire de toutes et tous : enfants, jeunes, adultes, seniors, il n’est jamais trop tôt ou trop tard pour le prévenir, explique le Pr Serge Timsit, Président de la SFNV, chef du service de Neurologie au CHU de Brest. Et de rappeler que même si le fardeau est principalement porté par les plus âgés, près de 25% des AVC surviennent avant 65 ans et le taux de patients "jeunes" hospitalisés pour un AVC croit chaque année avec des augmentations importantes entre 35 et 64 ans. Les jeunes adultes, quant à eux, connaissent une augmentation de cas avec des facteurs de risque classiques qui ont tendance à croître dès l’âge de 35 ans. La SFNV alerte sur de nouveaux facteurs socio- environnementaux qui se confirment et annoncent un accroissement pour les années à venir (drogues, pollution atmosphérique mais aussi obésité et diabète). Autre fait inquiétant, les femmes, premières victimes de l’AVC, présentent des facteurs de risque qui leur sont propres : l’association pilule, tabagisme et migraine avec aura - migraines avec troubles visuels, sensitifs, aphasiques - ne fait pas bon ménage ; les périodes à risque comme la grossesse, la ménopause et le traitement hormonal substitutif ; la dépression et le stress psycho-social auxquels les femmes sont plus exposées que les hommes.

Les enfants peuvent également être victimes d'un AVC et l’âge de l'enfant au moment de l'accident peut faire une grande différence dans la façon dont les médecins identifient et traitent le problème. Un AVC peut survenir chez trois groupes d’âge :

  • en phase prénatale, ou dans l’utérus ;
  • pendant les 28 premiers jours de vie, chez le nouveau-né ;
  • pendant l’enfance, jusqu’à l’âge de 16 ans ;

Selon les informations données par le site AVC de l'enfant, le nombre d’enfants chez lesquels on a diagnostiqué un AVC est en croissance (environ 500 infarctus par an) mais seulement 20 % des AVC pédiatriques ont une cause connue et 70 % des enfants gardent des séquelles.

L’AVC reste une maladie dont les principaux facteurs de risque sont évitables  avec une prévention adaptée et dont la rapidité de prise en charge est un élément essentiel pour limiter le risque de décès et de séquelles fonctionnelles.

La prévention est une priorité pour réduire les facteurs de risque

Pour la SFNV, la poursuite, voire l’intensification, des campagnes de prévention sont essentielles pour limiter le retentissement humain et économique de cette pathologie : il n'est jamais trop ou trop tard pour prévenir l'AVC. Le ministère des Solidarités et de la Santé, rappelle également que chacun peut agir tout au long de sa vie pour réduire les facteurs de risques et vivre en meilleure santé. Ainsi, une alimentation moins salée et mieux équilibrée, la lutte contre le surpoids, l'arrêt du tabac, la réduction de la consommation d’alcool, la pratique d’une activité physique régulière, la lutte contre le stress sont autant d’actions qui diminuent les risques d’hypertension artérielle, d’obésité, de diabète, d’hypercholestérolémie, autant de pathologies pouvant favoriser la survenue d’un AVC. La prévention, selon le ministère, c’est aussi réduire le risque cardio-neuro-vasculaire des personnes déjà à risque et également organiser les soins de premier recours pour évaluer régulièrement ce risque et prendre en charge les personnes à risque élevé d’AVC.

De plus, souligne le ministère, les mesures mises en œuvre par les autorités sanitaires, notamment le plan national de réduction du tabagisme, la taxe sur les sodas et l’étiquetage nutritionnel Nutri-Score participent directement de la réduction de ces risques. Le plan national de santé publique Priorité prévention qui regroupe toutes ces mesures, concrétise la volonté de placer la prévention au centre des actions pour améliorer la santé de la population et créer un environnement favorable à la santé.

 L’AVC est une urgence dont le traitement doit débuter le plus tôt possible pour limiter les séquelles.

Traiter précocement et prendre en charge dans des unités spécialisées

Urgence médicale, voire vitale, le traitement rapide de l'AVC réduit considérablement le risque de séquelles. AVC : vite le 15 ! doit être un réflexe pour tous. La prise en charge d'un AVC nécessite en effet une chaîne coordonnée de professionnels agissant en un temps record : que ce soit par l’acheminement des personnes victimes vers les 135 unités neuro-vasculaires (UNV) réparties sur tout le territoire ou par le recours à la télémédecine, au plus près des patients.

Le ministère des Solidarités et de la Santé rappelle que chaque année, 2/3 des patients victimes d’AVC sont pris en charge dans un établissement de santé disposant d’une UNV : ils n’étaient que la moitié en 2010. Ainsi, par l’accès à des plateaux d’imagerie diagnostique et interventionnelle, ils peuvent bénéficier plus largement de ce qui constitue encore une innovation : la thrombectomie, technique qui renforce le traitement de certains infarctus cérébraux par le retrait du caillot obstruant la circulation sanguine.

Enfin, autre priorité affirmée par les pouvoirs publics, le suivi des personnes victimes et leur retour précoce à domicile accompagné, amélioré depuis 2015 par la consultation systématique d’évaluation post-AVC; consultation qui, dans l’année qui suit l’épisode, permet de déceler des séquelles passant parfois inaperçues et d’apporter des solutions aux besoins de compensation pour le maintien d’autonomie, gages du confort de vie.  
Parce que cette pathologie touche 1 personne toutes les 5 secondes dans le monde, l’OMS parle de pandémie et projette une augmentation de l’incidence des AVC de 16 millions en 2005 à 23 millions en 2030. Alors Agir vite, c’est important et prévenir l'est tout autant !

Pour aller plus loin

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com