Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

INFOS ET ACTUALITES

L'assistance publique - Hôpitaux de Paris va supprimer plus de 900 emplois en 2004

Publié le 15/02/2004

La directrice générale de l'AP-HP a annoncé sa décision lors du conseil d'administration qui s'est tenu vendredi matin sur le budget 2004.

Juste après la réunion du conseil, son président suppléant et représentant du maire de Paris, Alain Lhostis, a, au cours d'une conférence de presse, vivement dénoncé la suppression de ces "plus de 900 emplois dont 539 pour le personnel soignant" sur un effectif de plus de 71.000 personnes équivalents temps plein.

Il a également contesté la suppression de 160 postes dans des unités de long séjour, en dehors du plan d'économies de l'AP-HP. "Je m'élève vigoureusement contre ces suppressions d'emplois massives, totalement consternantes au regard de la situation actuelle des hôpitaux", a déclaré Alain Lhostis.

Elles vont "annuler en grande partie les effets salutaires attendus" de l'attribution de postes supplémentaires pour accompagner l'application de la réduction du temps de travail, a-t-il contesté en faisant référence aux 1.190 postes supplémentaires que l'AP-HP pourra créer grâce aux crédits spécifiques qui lui sont accordés dans le cadre de la RTT.

"D'un côté on nous accorde des postes, de l'autre, on en supprime. Nous sommes devant une saignée en matière de personnel comme il n'y en a jamais eu", a insisté Alain Lhostis. "C'est bien la qualité des soins qui est aujourd'hui en cause" ainsi que "les conditions de travail et la formation du personnel".

"Comme nous devrons faire autant d'économies en 2005 et les deux années suivantes, de nouvelles suppressions d'effectifs sont à attendre", a-t-il également estimé.

Ces suppressions interviennent alors que l'AP-HP a, selon son président délégué, réalisé déjà "près de 50 millions d'euros d'économies sur le personnel" en 2003 en raison des quelque 2.500 postes non médicaux non pourvus.

Alain Lhostis a également contesté plus généralement le plan d'économies demandé par le ministre de la Santé. "Aujourd'hui, nous constatons en effet que le fameux trou qui avait été évoqué pour justifier ce plan est moins important qu'annoncé. Je m'interroge si on n'a pas gonflé ce trou pour engager cette politique d'économies", a-t-il indiqué.

Globalement, "il existe un énorme malaise chez les personnels et un sentiment de non reconnaissance", a observé le représentant du maire de Paris. Si on n'arrive pas à recruter et à accorder les jours de repos, ce sentiment va s'accroître", a-t-il prévenu.

PRÉCISIONS DE LA DIRECTRICE GÉNÉRALE

Quelque 900 suppressions d'emplois sont effectivement prévues cette année à l'AP-HP dans le cadre du plan d'économies, a confirmé par la suite à APM Santé la directrice générale de l'institution, Rose-Marie Van Lerberghe.

Cette mesure permettra de dégager 36,37 millions d'euros sur les 60,2 millions d'économies qui seront réalisés au total en 2004.

"Mais les postes supprimés ne seront ni des postes d'aide-soignante ni des postes d'infirmière. Ce seront des postes administratifs, de techniciens de laboratoires et d'agents hospitaliers", a-t-elle assuré.

Seront concernés le siège de l'AP-HP, les services supports et les plateaux médico-techniques dans le cadre notamment de mutualisation de services de même nature.

Ils se feront par le "turn over" naturel (les départs en retraite) et seront accompagnés de redéploiements dans les hôpitaux pour les personnels touchés par des regroupements de services en fonction des désirs exprimés par ces agents.

L'objectif de l'AP-HP reste d'augmenter l'activité générale de 2%, explique Rose-Marie Van Lerberghe.

Outre les 1.190 créations de postes prévues pour accompagner l'application de la RTT, "nous embaucherons sur les postes vacants et affecterons les nouvelles recrues sur les secteurs qui en ont besoin", affirme avec force la directrice générale en récusant toute remise en cause de la qualité des soins. "Quand je supprime 130 postes au siège, est-ce que je remets en cause la qualité des soins dans les hôpitaux?", demande-t-elle.

Le montant du déficit atteint par l'AP-HP fin 2003 s'est élevé à 130 millions d'euros, compte tenu des différentes économies "bonnes" et "mauvaises" réalisées par l'établissement, et à 230 millions d'euros en cumulé, a-t-elle précisé par ailleurs./san


Source : infirmiers.com