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« L’AS de cœur », grand plongeon dans le monde des aides-soignants

Publié le 28/06/2018
coeur, mains

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J’ai toujours aimé les histoires… Plus jeune, je voulais écrire pour les enfants (…) Me voilà de nouveau devant mon écran, avec une nouvelle inspiration. Veronika M’Bunga, alias « Kali », est née en 1982 en Seine-Saint-Denis, d’une mère réunionnaise et d’un père angolais. Après avoir poursuivi divers cursus (lettres, droit, santé…), et parcouru plusieurs régions de France pour y exercer différents métiers (formatrice alphabétisation, directrice séjours adaptés, cuisinière…), elle a choisi, à 33 ans, de devenir aide-soignante. C’est cette aventure qu’elle raconte dans un livre, « L’As de cœur », paru en 2017 aux éditions Persée.

Le témoignage d'une aide-soignante engagée au plus près des soisn...

Du désir de devenir aide-soignante à l’aventure des études puis à celle de l’exercice de terrain dans un Ehpad, tout dans ce que décrit Veronika M’Bunga n’est pas tendre et celle-ci regarde le métier avec toute la lucidité de quelqu’un qui l’a exercé. Racisme, course au rendement, résidents à tendance sadique ou fous de la sonnette qui confondent la sonnette d’urgence avec un room service, relations difficiles avec des collègues, les anecdotes fusent, entrecoupées de petits bonheurs, de joies secrètes ressenties devant la solidarité d’une équipe ou la reconnaissance d’une résidente.

L’un des moments de solitude que, je pense, tout aide-soignant doit connaître : les premiers bas de contention !

Le spectacle de l’isolement fait partie des plus grandes difficultés auxquelles est confrontée Kali au quotidien. Je suis triste pour [les résidents] car je ressens leur solitude, écrit-elle, avant de décrire le coup de grâce : lorsqu’une l’un d’entre eux lui dit : Je voudrais simplement être un humain qui parle avec d’autres ! Je suis en train de devenir fou… Je rêve d’aller me boire un verre en terrasse ou d’aller manger un bon steak au restaurant, tandis qu’elle se revoit en train d’ajuster son dentier. Des situations douloureuses ou pathétiques dont elle supporte mal d’être la spectatrice impuissante et qui disent aussi, au-delà de cette maison de retraite particulière, toute la difficulté d’un métier très exposé (à la maladie, à la vieillesse, à la mort).

Je fais un soin avec deux collègues à une résidente qui emploie le mot « négresse » pour me désigner.

Veronika M’Bunga fait le récit de son expérience au plus près de ce qu’elle a vécu, partagée entre moments drôles ou franchement pénibles. Son récit met surtout en avant le besoin criant qu’ont les aides-soignants à sentir la solidarité et la complicité d’une équipe pour exercer leur métier, un besoin rarement comblé alors que les conditions de travail (manque de personnel, manque cruel de temps…), se font de plus en plus difficiles.

L’ouvrage : L'as de cœur, de Veronika M'Bunga, aux éditions Persée ; 25 juillet 2017.

Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin


Source : infirmiers.com