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Langage infantilisant des soignants : quel impact sur les patients?

Publié le 12/08/2008

Comme les traitements thérapeutiques et préventifs efficaces manquent encore dans la maladie d'Alzheimer, il est important d'améliorer la qualité des soins et la qualité de vie des patients, rappelle dans un communiqué la fondation américaine Alzheimer's Association qui organise ce congrès.

"Le style de communication que nous utilisons avec les personnes atteintes d'une maladie d'Alzheimer influence comment elles se perçoivent elles-mêmes et elles vont répondre à ceux qui leur prodiguent des soins. Avec la prévalence croissante de la maladie d'Alzheimer, il devient de plus en plus important pour les professionnels de santé, les aidants et les familles de comprendre les effets de la maladie sur la communication et l'impact de leur communication sur la qualité de vie des patients", commente Sam Fazio, directeur des relations médicales et scientifiques, cité dans le communiqué.

La population croissante des résidents atteints de démences, et notamment la maladie d'Alzheimer, dans les maisons de retraite médicalisées représente un défi complexe pour les soignants.

Les patients présentent souvent des troubles du comportement, en particulier une résistance aux soins, ce qui augmente les temps d'administration des soins et le stress du personnel soignant, rappellent Kristine Williams et ses collègues de l'université de la Kansas School of Nursing dans le résumé de leur communication orale.

Or selon eux, le langage infantilisant qui est souvent utilisé par le personnel soignant pour communiquer avec ces patients pourrait expliquer cette résistance aux soins.

Les chercheurs ont suivi 20 résidents atteints de démence, vivant dans une maison de repos médicalisée, les filmant au quotidien lorsque le personnel soignant les aide à se laver, s'habiller ou toute autre activité de soins afin d'observer le langage utilisé par les soignants (normal, infantilisant ou silence) et le comportement des patients (coopératif, résistant ou neutre).

Ils ont élaboré une échelle de résistance aux soins en fonction de la survenue, de la durée et de l'intensité des gestes des patients pendant les soins: saisir des objets, dire non, garder les bras ou les jambes raides, serrer les dents, pleurer, crier, saisir le bras du soignant, s'écarter du soignant, s'en détourner ou s'en éloigner dans une direction opposée, le pousser, donner des coups, menacer.

L'analyse des données montre que la probabilité de résistance aux soins est de 55% lorsque les soignants utilisent un langage infantilisant et de 36% lorsqu'ils ne parlent pas mais elle n'est que de 26% lorsqu'ils parlent normalement aux patients.

Ces résultats montrent que les patients atteints d'une maladie d'Alzheimer institutionnalisés ont un risque accru d'avoir un comportement agressif pendant les soins lorsque le personnel soignant leur parle comme s'ils étaient des enfants, par rapport à un langage normal adulte, ce qui suggère que la communication peut avoir un impact sur les patients et le déroulement des soins, concluent les chercheurs.

Des études interventionnelles sont à présent nécessaires pour vérifier qu'il est possible d'avoir une meilleure coopération des patients aux soins en continuant à leur parler normalement, avec un langage adulte respectueux, ajoutent-ils.


Source : infirmiers.com