Lancement de quatre réseaux de santé gérontologiques

Ces quatre réseaux existaient depuis près de deux ans, mais l'obtention de financement marquent leur "naissance effective", a indiqué le centre gérontologique départemental de Marseille à l'APM, qui a également précisé qu'il s'agissait des premiers réseaux de santé gérontologiques à Marseille.

Début 2008, les réseaux ont obtenu des financements du fonds d'intervention pour la qualité et la coordination des soins (Fiqcs) d'un montant compris entre 260.000 et 390.000 euros sur deux ans, selon les réseaux.

Ces réseaux prennent en charge les personnes de plus de 75 ans souffrant de problèmes médico-sociaux complexes, tels que des polypathologies, des affections chroniques ou un isolement, qui nécessitent une continuité de soins, explique le centre gérontologique départemental dans un dossier de presse, précisant que le but est de "favoriser le maintien à domicile des personnes âgées dans les conditions les plus favorables".

Chaque réseau, qui intervient sur un secteur géographiquement délimité de Marseille, est composé d'une équipe de coordination composée d'un médecin coordonnateur à temps plein, d'une secrétaire et d'une infirmière à temps partiel. L'objectif est de prendre en charge entre 60 et 70 personnes âgées par réseau en 2008 et entre 120 et 150 personnes en 2009.

La "particularité" des réseaux gérontologiques marseillais est de travailler ensemble au sein d'un comité de pilotage inter-réseaux, souligne le centre gérontologique départemental. L'objectif de ce comité, outre le pilotage commun, est "d'insuffler une approche commune et partagée de la prise en charge de la personne âgée avec la création de procédures, de protocoles et de documents uniques", ajoute-t-il.

REDUIRE LE PASSAGE AUX URGENCES

Jean-Christophe Merle, coordinateur de l'association Aclap, promotrice du réseau Centre, a précisé vendredi à l'APM que le réseau Centre avait obtenu un financement de 310.781 euros pour deux ans. L'objectif pour ce réseau est une file active de 60 personnes en 2008 et de 120 personnes en 2009.

Il a estimé que la mise en place de ces quatre réseaux permettrait de réduire le passage par les urgences et de retarder le placement en maison de retraite.

Contactée par l'APM vendredi, le Dr Marie-José Mathieu, médecin coordonnateur du réseau gérontologique Sud, a indiqué que son réseau avait reçu 266.000 euros pour deux ans, précisant que l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) faisait partie des copromoteurs du réseau.

Aujourd'hui, la file active s'élève à 75 personnes âgées, l'objectif étant d'atteindre 200 l'an prochain, a-t-elle ajouté.

A Marseille, la "filière gériatrique est parfaite", il manquait "juste un peu de lien" entre les intervenants, ce qui conduisait parfois "à rendre inefficace leur action", et avait pour conséquence une "explosion" du passage des personnes âgées par les urgences, a commenté le Dr Mathieu. Ces réseaux vont donc notamment permettre d'éviter le passage aux urgences pour des problèmes psycho-sociaux, a-t-elle renchéri.

Les quatre réseaux, adossés chacun à un des quatre centres locaux d'information et de coordination (Clic) marseillais, s'appuient sur un très fort partenariat avec les médecins généralistes, les acteurs sociaux et les établissements d'hébergement des personnes âgées dépendantes (Ehpad), a-t-elle poursuivi.

Des réunions mensuelles, via le comité de pilotage, permettent de mettre en commun les pratiques, a-t-elle aussi indiqué. Une association d'aide aux aidants a aussi été créée pour prévenir l'épuisement, les accompagner et les soutenir, a-t-elle enfin ajouté.