Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

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La vraie histoire de pourquoi et comment je suis infirmière...

Publié le 28/10/2011

Nous avons rencontré Sabrina au Salon infirmier 2011 sur le stand d'infirmiers.com Son attrait pour son métier et son entrain communicatifs nous ont incités à la questionner plus précisément sur sa motivation à soigner. Voici sa réponse.

« Alors Sabrina, qu'est ce qui vous a incité à devenir infirmière ??? » Question classique d'entretien d'embauche me direz-vous, mais quel casse-tête pour y répondre... C'est vrai, comment voulez-vous avoir l'air crédible devant un cadre supérieur, si vous lui dites la stricte vérité, à savoir que votre envie d'aider les autres en travaillant dans la santé vous est venue d'un coup, comme une évidence, un soir à la sortie du cinéma de Montfort-sur-Meu (après le visionnage du film « Le prince d’Égypte », j'avais 13 ans !), et que cette envie ne vous a jamais quitté depuis ?
Comme on ne peut décemment pas faire ce genre de révélations à son premier entretien, j'ai bafouillé quelque chose comme : « Je ne sais plus exactement pourquoi, mais toujours est-il que je me sens à ma place. J'aime ce que je fais ». Grand sourire de mon interlocutrice, suivi d'un « excellent ! très bien ça ! ». Ouf ! Ça c'est fait, me voilà infirmière embauchée en Pédiatrie !

A la hauteur de mes rêves et de mes envies...

Je m'appelle Sabrina, j'ai 25 ans et je suis infirmière en Pédiatrie depuis 2 ans, à Paris.
Comme vous l'aurez compris, je suis attirée par le milieu de la santé depuis longtemps, pour des raisons que je ne m'explique d'ailleurs moi-même qu'à moitié !
La lycéenne studieuse et rêveuse que j'étais a d'abord voulu être pédiatre pour partir aux quatre coins du monde sauver tous les enfants malheureux. Deux premières années de Médecine, un petit ami et une bonne dose de réalisme plus tard, je me suis dit que ça n'allait pas être tout à fait possible ! J'ai grandi, mes idées et mes rêves aussi, mais rien n'a disparu.

J'ai fait mes études d'infirmière à la Rochelle où j'ai passé trois excellentes années. Entre les premiers levés très matinaux pour les stages, le trac des MSP, les questions existentielles sur l'hygiène et sur les soins encore non pratiqués, les cours en amphi et les soirées du jeudi... pas le temps de s’ennuyer une seconde ! En fin de deuxième année, j'ai même eu la chance de faire un stage d'un mois et demi au Mali qui a grandement inspiré mon travail de fin d'étude sur l'allaitement et m'a fait toucher mes vieux rêves d'humanitaire du bout des doigts. Durant ces trois ans, j'ai apprécié quasiment tous mes stages, mais c'est vraiment en Pédiatrie et en Néonatologie que je me suis sentie épanouie et « à ma place » (on y revient...).

La pédiatrie, oui !

Diplôme en poche et petit ami oblige, je suis venue exercer à Paris. Cela ne m'a pas posé de problème de quitter la province puisque je savais que dans la capitale, je trouverais plus facilement du travail auprès des enfants. Je ne dis pas que les plages rochelaises ne me manquent pas, mais on ne peut pas tout avoir dans la vie, n'est-ce pas ?

Pour mon premier poste, j'ai exercé huit mois en Pédiatrie générale dans un petit hôpital familial du centre de Paris. Idéal pour la provinciale que j'étais alors ! J'ai été doublée pendant deux mois, un luxe incroyable, ce qui m'a permis de prendre mes responsabilités d'infirmière en douceur. Ensuite, comme prévu, l'hôpital a fermé et j'ai été transférée à l'hôpital Necker Enfants Malades. Il a fallu de nouveau m'adapter, me former sur la multitude de soins encore jamais pratiqués (trachéotomie, cathéters centraux en tout genre, gastrostomie, ventilation non invasive, drain thoracique...) et sur les pathologies et syndromes totalement inconnus. Très intéressant, formateur... et parfois épuisant !

Il y a évidement des problèmes de personnel, de logistique, de matériel, de soutien de la hiérarchie... et ce, comme partout probablement.

Je vous épargne mes remarques sur les parents « exigeants », les médecins qui nous confondent avec Shiva, les heures supplémentaires qui « Si, si, vous ont été comptées, faites moi confiance », les enfants qui pensent que la sonnette est une manette de Wii... j'en passe et des meilleures.

Heureusement, il y a une équipe soignante formidable et compétente auprès de laquelle mes 12 heures au travail se ponctuent souvent de fous rires, de blagues potaches ou de confidences !

Et surtout, il y a les enfants. Pas un jour ne se passe sans que je pense un peu à eux, à leurs têtes d'ange ou à leurs caractères de cochon, à leurs remarques si naïves et si cruellement vraies parfois, à leurs pleurs de crocodile, à leurs câlins, à leurs caprices de star, à leurs doudous qui ressemblent au mien, à leur soif de vivre... Bref, je les aime, quoi.

L'envie, encore et toujours !

Je ne sais pas exactement ce que l'avenir me réserve (mission humanitaire, puéricultrice, diplôme universitaire ?), mais une chose est sûre : j'ai envie de continuer à travailler auprès de mes petits patients. Hé oui, j'espère pouvoir agrandir mes collections de dessins « Sabrina, infirmière sympa », de bracelets brésiliens aux couleurs, disons assez « vives », d'animaux en perle « Tiens prends celui-là si tu veux, je l'ai raté » et de boîtes de macarons offertes par les parents ! A mes yeux, ça vaut tout l'or du monde !

Sabrina
Infirmière en pédiatrie
AP-HP, Paris


Source : infirmiers.com