La ministre des solidarités et de la santé et la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation ont présenté un décret portant modification du décret n° 87-311 relatif au Conseil national des universités pour les disciplines médicales, odontologiques et pharmaceutiques. Ce décret2 est paru au Journal Officiel du 31 octobre 2019. Il est complété par un arrêté3 qui fixe les modalités d'organisation de ces sections. La profession infirmière ne peut que s'en réjouir... et c'est ce qu'elle fait !
Trois nouvelles sections au sein du Conseil national des universités (CNU) pour les disciplines de santé sont créées : celle de la maïeutique (CNU 90), celle des sciences de la rééducation et de la réadaptation (CNU 91) et celle des sciences infirmières (CNU 92). La composition et le fonctionnement de ces nouvelles sections s’inspirent des dispositions actuelles relatives à la filière des enseignants-chercheurs en pharmacie.
C'est un grand jour pour notre profession a dit Patrick Chamboredon, Président de l'Ordre national des infirmiers
Par un communiqué commun, l’Association Nationale des Directeurs d'École Paramédicale (ANDEP), le Comité d'Entente des Formations Infirmières et Cadres (CEFIEC) et l’Ordre national des Infirmiers (ONI) se félicitent que la recherche en sciences infirmières soit aujourd’hui enfin consacrée dans nos institutions
. En effet, soulignent-ils, au plus près des patients, de leurs problématiques quotidiennes, l'approche infirmière est résolument singulière. Ce décret constitue donc une chance pour le système de santé français de rattraper son retard dans des champs de recherche trop souvent délaissés.
Des chercheurs issus de la profession infirmière vont pouvoir se consacrer pleinement à des travaux afin d'améliorer les connaissances cliniques, la prise en charge des patients, mais aussi la formation des futurs soignants. De la même façon, c'est la possibilité donnée à l'Université de recruter ces enseignants-chercheurs pour consolider, avec ses partenaires au sein des instituts et des écoles, l'ancrage universitaire des formations en santé
.
Après le passage de la formation initiale d'Infirmier Diplômé d'Etat (IDE) au niveau licence, la création de la pratique avancée infirmière (IPA)
au niveau master, la profession infirmière franchit donc une étape capitale dans son développement. Et de reconnaître cependant que beaucoup reste encore à faire sur le plan de la reconnaissance
.
La réaction de la FNESI : "une avancée majeure pour le système de santé français"
Par communiqué la Fédération nationale des étudiants(e) en soins infirmiers exprime sa satisfaction. "Cette annonce représente une avancée majeure pour la profession infirmière et pour l’intégration universitaire de la formation en soins infirmiers. En effet, la création de ce conseil national donne la possibilité aux universités de recruter des enseignant(e)s chercheurs en sciences infirmières. Ainsi, la France va enfin pouvoir combler le retard qu’elle a pris sur cette question en comparaison aux autres pays. La recherche en sciences infirmières est un enjeu majeur pour l’ avenir de notre système de santé et se situe au coeur des services pouvant être apportés au patient. La FNESI revendique depuis des années le développement de la recherche en sciences infirmières et a en ce sens largement contribué à l’émergence de ce CNU. A l’aube de l’ouverture du 19ème Congrès National de la FNESI dans la ville d’Angers, réunissant près de 350 étudiants de la France entière, les ESI sont en phase avec les transformations les impliquant directement et placent les sciences infirmières au coeur de leur débat, notamment au travers de la table ronde “Les sciences infirmières, un pas en avant vers la reconnaissance indispensable d'une profession en manque d'attractivité ?” qui se déroulera ce vendredi 1er novembre. L’occasion d’aborder de nombreuses interrogations : les fonds alloués à ce CNU seront-ils suffisants ? Les mentalités sont-elles prêtes à évoluer en ce sens ? L’attractivité de la profession infirmière en sera-t-elle impactée ? Sommes nous prêts à associer en France les termes docteur(e) et infirmier(e) ? Aujourd’hui, des avancées cruciales pour la profession infirmière voient le jour. Demain, la France pourra dire qu’elle forme des Docteur(e)s en Sciences Infirmières. La FNESI salue la décision prise en Conseil des Ministres et contribuera l’évolution de la formation et du système de santé comme elle le fait déjà depuis près de 20 ans".
Notes
- Décret n° 87-31 relatif au Conseil national des universités pour les disciplines médicales, odontologiques et pharmaceutiques
- Décret n° 2019-1107 du 30 octobre 2019 modifiant le décret n° 87-31 du 20 janvier 1987 relatif au Conseil national des universités pour les disciplines médicales, odontologiques et pharmaceutiques
- Arrêté du 30 octobre 2019 modifiant l'arrêté du 28 septembre 1987 relatif aux modalités de fonctionnement du Conseil national des universités pour les disciplines médicales, odontologiques et pharmaceutiques
Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern
IDEL
Vidéo - "Avec un enfant, il faut savoir être enveloppant"
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse