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A la télé - Médicaments génériques : peut-on leur faire confiance ?

Publié le 04/03/2014
médicament

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L’Assurance maladie compte sur les génériques pour réaliser de nouvelles économies, mais de nombreux Français demeurent réticents à leur égard. Ont-ils raison de l’être ? Après la diffusion du documentaire "Médicaments génériques : copies sans faute ?", Marina Carrère d’Encausse et Michel Cymes ouvrent le débat le mardi 4 février 2014 sur France5 à 20h35.

En vingt ans, la multiplication des laboratoires « génériqueurs » a bouleversé le monde de l'industrie pharmaceutique. © Pulsations

Développés en France à partir des années 1980, les génériques sont censés copier les médicaments d’origine, appelés princeps, dont le brevet est tombé dans le domaine public. Ces dix dernières années, la vente des génériques a permis à l’Assurance maladie de réaliser huit milliards d’euros d’économies. Afin de poursuivre sur cette trajectoire, cette dernière invite depuis l’an dernier les assurés à opter pour un générique s’ils veulent bénéficier du tiers-payant chez leur pharmacien. Malgré cette incitation, avec un générique seulement vendu pour quatre médicaments remboursés, la France fait encore moins bien que ses voisins anglais ou allemands. Selon un récent sondage, 40 % des personnes interrogées pensent en effet que les génériques ne sont pas aussi sûrs que leurs modèles, 31 % les estimant même moins efficaces. Dans le cabinet du Dr Lebrun, généraliste en Moselle, Elisabeth se plaint du générique qu’il lui a prescrit en substitution de son traitement habituel. Une catastrophe , assure-t-elle. Tous, à notre insu, nous sommes influencés par la couleur et la taille [d’un médicament], rappelle Patrick Lemoine, psychiatre. Les laboratoires dépensent aussi des fortunes pour trouver des noms qui parlent d’une manière magique, parce qu’ils invoquent la guérison. Comme pour les couleurs, on est là encore dans la symbolique.

Du ressenti des patients au contrôle des pouvoirs publics

La dimension psychologique n’est pas le seul ressort des réserves émises par les patients. Pour vérifier que le principe actif d’un original est le même que celui d’une copie, Perrine Dutreil a convaincu le Pr Alain Astier, directeur de la pharmacie de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil, de réaliser un test comparatif entre un comprimé de la marque Stilnox, l’un des somnifères les plus vendus dans l’Hexagone, et trois de ses génériques fabriqués par trois laboratoires différents. Les génériques sont tout à fait comparables au produit de référence, conclut-il à l’issue de l’expérience. Cependant, il peut exister des différences de nature et de quantité des excipients, les substances qui donnent au médicament sa forme, son goût et sa couleur. Des variations de composition, même mineures, que certains patients, comme Caroline, qui est épileptique, peuvent mal tolérer. « De un tiers à plus de la moitié des neurologues relèvent avoir eu des problèmes avec les substitutions d’antiépileptiques, assure ainsi Gilles Huberfeld, neurologue à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Des réserves que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a prises en compte en autorisant la non-substitution par des génériques pour le traitement, notamment, de l’épilepsie et des troubles de la thyroïde.

Un principe de précaution sans fondement selon le Dr Claude Leicher, président du syndicat des médecins généralistes MG France : Les autorités de santé, de temps en temps, ont peur. […] Cette précaution n’est pas justifiée par les faits scientifiques, avérés. Vice-président du GEMME (Générique, même médicament), une association qui réunit des professionnels du générique, Stéphane Joly quant à lui l’assure : Il n’y a pas de problème de qualité sur les génériques. Si, à ce jour, aucun d’entre eux n’a été au cœur d’un scandale sanitaire, le sénateur Yves Daudigny, rapporteur général des affaires sociales et auteur d’un rapport sur les génériques, estime toutefois que leur système de production n’est pas infaillible. Alors que seulement 10 % des sites de production ont été contrôlés par des agents de l’ANSM, Jacques Morenas, directeur adjoint de l’inspection de l’agence, explique : Je ne dirais pas que l’on est en retard, je dirais que l’on suit le processus, avec des moyens qui sont ceux de l’Etat aujourd’hui. […] Toutes les réglementations mettent la responsabilité des productions sur les fabricants, pas sur l’inspection…

  • Magazine "Enquête de santé", présentation Marina Carrère d’Encausse et Michel Cymes, avec la participation de Benoît Thevenet. Documentaire : « Médicaments génériques : copies sans faute ? » réalisé par Perrine Dutreil (durée 52', 2014) - Réalisation Bernard Faroux Production Pulsations, avec la participation de France Télévisions

Christine GUILLEMEAU France 5

Cet article est paru dans le Mag n°10, Tous les temps forts du 1er au 7 mars 2014.


Source : infirmiers.com