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A la télé – La vaccination en question

Publié le 13/02/2012


Après le scandale du vaccin de l’hépatite B, la polémique autour de celui de la grippe A et les doutes émis envers celui contre le cancer du col de l’utérus, la nécessité de la vaccination est aujourd’hui de plus en plus remise en cause. Le 14 février 2012 , à 20h35 sur France 5, Marina Carrère d’Encausse, Michel Cymes, Benoît Thevenet et leurs invités ouvrent le débat après la diffusion du documentaire « Vaccins : le virus du doute ».

Peut-on encore avoir confiance dans les vaccins ? Comportent-ils des risques ? Autrefois automatique, ce geste est aujourd’hui l’objet de nombreuses interrogations. Pour tenter de comprendre pourquoi la vaccination est controversée, Enquête de santé revient sur son histoire et les bouleversements qu’elle a entraînés depuis plus d’un siècle. Après la diffusion du documentaire de Gaël Chauvin, Marina Carrère d’Encausse, Michel Cymes et Benoît Thevenet donnent la parole aux chercheurs, aux médecins de famille, ainsi qu’aux parents hésitants ou convaincus.

Au XIXe siècle, Louis Pasteur met au point le premier vaccin. Mais le principe d’inoculer un virus fait peur. Pourtant, l’histoire donne raison au savant et la fabrication devient industrielle. Dans les années 1970, on parvient même à éradiquer la variole. « Ce modèle a été extrêmement important dans l’histoire de la santé publique. On espérait reporter sur d’autres maladies, à l’aide de la vaccination, ce qu’on avait fait pour la variole », explique le Dr Anne-Marie Moulin, directeur de recherche au CNRS. Vacciner devient alors l’un des premiers gestes de santé.

La problématique du bénéfice-risque

Mais, à la fin des années 1990, le scandale éclate. Certaines personnes vaccinées contre l’hépatite B déclarent, dans les mois qui suivent, une sclérose en plaques. Sandrine a 18 ans, en 1994, quand elle s'est fait immuniser. Un mois après, les premiers symptômes apparaissent. « Elle était heureuse de vivre et, du jour au lendemain, elle se retrouve dans un fauteuil roulant. On l’a fait vacciner pour la protéger contre une maladie qui pourrait être extrêmement grave. Résultat : elle est plus malade encore qu’elle ne l’aurait été. Ça me fait hurler de rage », raconte son père. Mais, pour l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, qui s’appuie sur des études épidémiologiques, rien ne prouve le lien entre le vaccin et la maladie. Pourtant, 2.600 familles ont signalé des effets secondaires graves depuis 1998. Pour le pédiatre Dominique Le Houezec, « le bénéfice-risque est très discutable » concernant ce vaccin. « Quand un adolescent ou un adulte a une sexualité classique, ne prend pas de drogues intraveineuse ou nasale, n’est pas amené à être transfusé, dialysé ou opéré de multiples fois, il n’y a aucun risque de contracter cette infection qui se transmet par voie sexuelle ou par voie sanguine. » Alors, malgré les controverses autour du vaccin de la grippe A et les doutes sur l’efficacité du Gardasil contre le cancer du col de l’utérus, comment redorer le blason de la vaccination ? « Dès qu’il survient un problème avec un vaccin, précise le Dr Moulin, cela ébranle tout l’édifice de la vaccination. Il faut renouveler un contrat de confiance, ne pas cacher au public que ces nouveaux vaccins sont expérimentaux. (…) C’est là un enjeu d’aujourd’hui. »

  • Mardi 14 février 2012, 20.35, France 5 « Enquête de santé » présentation Marina Carrère d’Encausse et Michel Cymes, avec la participation de Benoît Thevenet, Réalisation Bernard Faroux Production Pulsations. Documentaire « Vaccins : le virus du doute.  », durée 52’ réalisation Gaël Chauvin, Production France Télévisions/Pulsations, année 2012.

Points de vue

  • « Je suis opposé à ce que des publicités grand public soient faites pour des produits de santé qui relèvent d’une prescription médicale. Un vaccin, comme un médicament, doit être prescrit à bon escient et avec le consentement éclairé du patient. » Dr Gérard Bapt, cardiologue et député PS.
  • « Avec la réémergence de la rougeole, on a vraiment la confirmation que notre couverture vaccinale en France n’est pas bonne et permet la circulation du virus. Avec l’augmentation du nombre de cas, on voit des formes graves qui réapparaissent. » Dr Denise Antona, médecin épidémiologiste à l’Institut de veille sanitaire.
  • « La vaccination est victime de son propre succès. Elle a quasiment fait disparaître les maladies. De ce fait, le public n’a plus en tête que les éventuels effets secondaires du vaccin. Ce qui explique que pour des maladies que certains estiment d’un autre temps, on ait des difficultés à convaincre qu’il faut encore se vacciner. » Pr Daniel Floret, président du comité technique de vaccination au Haut Conseil de la santé publique.

Amandine Deroubaix paru dans Le Mag semaine 7 du 11 AU 17 février 2012 . Merci à Frédérique Lemaire-Benmayor, responsable du service de presse de France 5 et des Actions éducatives pour son aimable autorisation de reproduction.

Amandine Deroubaix
Le Mag


Source : infirmiers.com