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La réingénierie de la formation cadre est au point mort...

Publié le 07/12/2015
direction gauche droite

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La réingénierie de la formation des cadres de santé est au point mort. Les représentants des établissements, des associations professionnelles et des syndicats impliqués dans la réflexion sur la mise en pratique des nouveaux référentiels ont cessé leurs travaux, à cause de nombreux points de désaccord. Pour résoudre la quadrature du cercle, la reprise des discussions est attendue en 2016.

Il ne reste plus qu'à espérer une reprise des travaux début 2016, pour une sortie de crise rapide.

Voilà près de deux ans que nous n’avons pas eu de nouvelles des travaux menés sur la réingénierie de la formation des cadres de santé. Est-ce le signe d’une lutte acharnée des différents protagonistes pour imposer leurs idées ? Est-ce dû à des consignes de confidentialité concernant les avancées de ces travaux ?

Des travaux à l’arrêt depuis deux ans

Point du tout ! Ces travaux sont, en fait, arrêtés depuis notre dernière communication sur ce thème. Responsable de cette inertie, les nombreux points de désaccord qui ont résulté des dernières réunions du groupe de travail constitué pour réfléchir à la mise en place de cette réforme. Cécile Kanitzer, Conseillère paramédicale pour la Fondation Hospitalière de France (FHF), est revenue, le vendredi 27 novembre 2015 lors du Congrès de l’Association Nationale des Cadres Infirmiers et Médico-techniques (ANCIM), sur cette affaire afin de donner des précisions sur l’évolution des travaux.

De nombreux points de désaccord

Nous savons aujourd’hui qu’un dispositif dit « en Y », avec un tronc commun puis une spécialisation pour les filières « manager » et « formateur », a été entériné par toutes les parties en présence. Mais c’est la mise en pratique qui pose problème. Car la formation de cadre de santé passerait de un à deux ans, avec toutes les contraintes budgétaires que cela comporte quant au financement de cette formation. D’autre part, au vu des niveaux d’études sanctionnant aujourd’hui les formations paramédicales, et compte tenu de la réforme LMD, la formation cadre de santé ne peut pas envisager un grade inférieur à celui de Master, remarque Cécile Kanitzer. Et le Master 1 n’a aucune valeur, ce qui oblige à deux années d’études.

Valoriser les personnels faisant fonction de cadre

Reste la solution de considérer une période de « faisant fonction », d’une durée à définir, en remplacement de la première année, via une Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). Mais quid des modalités de sélection ? Doivent-elles se faire au sein de chaque établissement, comme c’est le cas actuellement, ou doit-on les envisager au niveau national ? Toutes ces questions, et quelques autres, sont autant de points de blocage qui ont gelé le projet depuis deux ans. Les représentants des établissements de santé et des organismes de financement ne souhaitent pas alourdir leur charge budgétaire avec une année de formation supplémentaire, tandis que les syndicats veillent à ce que le statut des cadres de santé ne soit pas dévalué au terme de cette formation new look. Quant au CEFIEC, à l’ANDEP et à l’AFDS, ils sont en désaccord avec certaines propositions formulées pour la filière « formateur ».

Une reprise des travaux espérée pour début 2016

La situation équivaut dès lors à résoudre la quadrature du cercle. Mais Cécile Kanitzer se montre optimiste et mise sur la valorisation des « faisant fonction ». Ce type de personnel est de plus en plus nombreux au sein des hôpitaux, remarque-t-elle. Cela pose quelquefois des problèmes dans la gestion de proximité des services. D’autre part, les besoins en ETP cadres sont croissants. Utiliser la VAE pour faire accéder les « faisant fonction » au Master 2 semble la solution de compromis la plus pertinente. Elle espère enfin une reprise des travaux début 2016, pour une sortie de crise rapide. Comme souvent en pareil cas, ce sont des points de détails de mise en pratique qui mettent en péril un long processus de réflexion et de production des nouveaux référentiels de formation. Les solutions existent, il est temps maintenant que chacun fasse preuve de responsabilité et fasse aboutir cette réforme.

Bruno Benque  Rédacteur en chef cadredesante.com  bruno.benque@cadredesante.com


Source : infirmiers.com