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GRANDS DOSSIERS

La première "grande manoeuvre" d'Aurore...

Publié le 03/12/2014
Exercice de simulation secours intervention

Exercice de simulation secours intervention

Exercice de simulation secours intervention

Exercice de simulation secours intervention

Aurore grande manoeuvre

Aurore grande manoeuvre

Exercice de simulation secours intervention

Exercice de simulation secours intervention

Exercice de simulation secours intervention

Exercice de simulation secours intervention

Secours manoeuvre exercice

Secours manoeuvre exercice

Il y a quelques semaines, Aurore, jeune infirmière, participait à sa première manœuvre nationale avec le Corps Mondial de Secours, association spécialisée dans la prise en charge des victimes de catastrophes naturelles. Témoignage.

Une première expérience pour Aurore, qui, malgré son nom, doit travailler dans l'obscurité...

Diplômée depuis 2012, Aurore Bour, 26 ans, est infirmière en service de médecine-pneumologie au centre hospitalier de Mulhouse, dans le Haut-Rhin. Cette année, elle a décidé de rejoindre l’équipe médicale d’une petite ONG française, le Corps Mondial de Secours USAR association spécialisée dans la recherche et le déblaiement, lors de catastrophes naturelles. Malgré ses deux années de pratique et son absence d’expérience en humanitaire, elle nous explique pourquoi elle a décidé de rejoindre l’ONG.

J'ai toujours souhaité faire partie d'une association, mais je n'ai jamais osé franchir le pas. Je me mettais des barrières en me trouvant toutes sortes d'excuses et pensais que je n'apporterais certainement pas grand chose de par mon manque d’expérience.  J'ai eu une période difficile en début d'année qui m'a amené à me recentrer sur moi-même et à me poser diverses questions, notamment qu'est-ce que je souhaitais vraiment réaliser pour m'épanouir professionnellement, mais aussi personnellement. La présentation de l'association, le reportage de BFMTV sur les Philippines l’année dernière1, l'accueil téléphonique, la rencontre, et le fait de m'accepter telle quelle, m'ont

Déblayer, chercher, s'activer, un exercice qui en dit long sur la difficulté "réelle" des situations de catastrophe

Après avoir participé à un premier stage médical cette année au mois d’août, la jeune infirmière s’est rendue en Basse-Normandie début novembre 2014 pour rejoindre les équipes du CMS qui s’entraînaient pour leur grande manœuvre nationale. Au programme, un scénario catastrophe dans les ruines d’un village de vacances inachevé en bord de mer, le village fantôme de Pirou. Lieu parfaitement adapté pour simuler une zone sinistrée, suite à un tremblement de terre suivi d’un tsunami. De nombreuses victimes sont enfouies sous les décombres, d’autres sont restées sur les charpentes des maisons détruites. Un exercice grandeur nature de 24 h qui permet aux différentes équipes de mettre en pratique leurs compétences. Techniciens et équipiers de catastrophe, équipes cynophiles, logisticiens, infirmiers… 35 sauveteurs venus des quatre coins de la France pour se retrouver le temps d’un week-end. Pour Aurore, il s’agissait de sa première expérience sur le terrain, elle nous raconte ses premières impressions: Pour cette manœuvre, mon rôle a été de coordonner et gérer les soins lors de l'arrivée des victimes aux Poste Médical Avancé, ainsi que de récupérer les informations essentielles via la communication avec un chef d'équipe ou un équipier, ou via le PC qui coordonne l’opération de secours, explique la jeune infirmière avec enthousiasme. Parfois, je devais me rendre sur les lieux même où la victime a été trouvée, et la médicaliser jusqu’à son évacuation au PMA.

Si certaines victimes n’ont pu être évacuées qu’après plusieurs heures d’extraction, Aurore a elle aussi du faire preuve de patience pendant ces longues périodes d’attente. Après une descente en rappel de 10 m, j’ai du rester à proximité de la victime qui a dû patienter 3 heures dans une cuve en béton. Cela à permis aux équipiers de se concentrer sur leurs propres techniques d’évacuation et moi de garder toujours un lien avec la victime. Et il faut bien sûr soutenir le moral des troupes autant que possible !

Malgré un équipement adapté, le week-end a aussi été  marqué par une météo plutôt capricieuse, qui n’a pas empêché la manœuvre de se dérouler toute la nuit :
Les conditions météos n’étaient pas évidentes, explique Aurore. Il y a eu beaucoup de vent, de fortes averses et nous n’étions pas forcément abrités. Pourtant je devais prodiguer des soins corrects. La pratique dans ce genre de manœuvre est donc aussi importante pour trouver l'organisation et la meilleure efficacité qui soit.

Un exercice enrichissant et concluant pour Aurore qui dresse un bilan plutôt positif de sa première expérience avec le CMS : Les manœuvres permettent de voir si, aussi bien physiquement que mentalement, nous pouvons être apte à supporter certaines conditions et faire face à la gestion de victimes qui peuvent arriver au même moment. Il faut savoir prendre les meilleures décisions possibles et quelle attitude adopter face à l'attente des secours, et réfléchir rapidement à la mise en place d'une évacuation adaptée selon l’état de la victime... Il est important de pouvoir travailler dans ce moment la collaboration avec le reste de l'équipe afin de ne pas les gêner dans leur travail et de pouvoir être utile du mieux que possible.  Cette manœuvre aura été très bénéfique d'un point de vu professionnel et personnel. Cela n'a fait que conforter mon choix d'être membre du CMS. C'est enrichissant de tous pouvoir se retrouver et de retravailler ensemble, d'échanger nos points de vues et de ce fait améliorer la prise en charge des victimes, mais aussi des secouristes qui ont besoin d'être soutenus et épaulés, parfois même soignés !

Un sourire figé, pour la photo, même lors d'un exercice, la situation est stressante...

Attendant vivement la manœuvre 2015, Aurore profitera de l’année à venir pour commencer sa formation de secours en équipe : Je souhaite me former davantage dans le secourisme en effectuant un stage sur les premiers secours en équipe (PSE1) et si possible réaliser mon stage d'équipier de catastrophe avec le CMS, afin de pouvoir être davantage opérationnelle  sur le terrain.

Travailler de nuit, dans le froid ou dans un lieu hostile... la réalité des équipes de secours lors de catastrophes naturelles...

Note

  1. NDLR - Après le passage du typhon Haiyan qui a dévasté les Philippines le samedi 9 novembre 2013, les appels aux dons et les missions de secours, d'aide et d'assistance se sont multipliés. Jérémie Thirion, infirmier, accompagné de 10 autres sauveteurs dont 2 autres infirmiers, est parti avec l'une d'entre elles, le Corps Mondial de Secours. Retrouvez son récit sur notre dossier dédié.

Texte Jérémie THIRIONRédacteur Infirmiers.com http://yetiyetu.comjeremie.thirion@gmail.com Twitter : @YetiYetu - Facebook: www.facebook.fr/yetiyet

Images : Corps Mondial de Secours


Source : infirmiers.com