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La mortalité due à la tuberculose a baissé près de moitié depuis 1990

Publié le 02/11/2015
radio des poumons

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La lutte contre la tuberculose porte ses fruits, avec un taux de mortalité annuel à peu près égal à la moitié de ce qu’il était en 1990. Néanmoins, 1,5 million de personnes sont mortes de la tuberculose en 2014 et la plupart de ces décès auraient pu être évités, selon le rapport 2015 de l’Organisation mondiale de la Santé sur la lutte contre la tuberculose dans le monde, Global Tuberculosis Report 2015, publié aujourd’hui à Washington.

Avec le VIH, la tuberculose arrive en tête des principales causes de mortalité à l’échelle mondiale.

Pour réduire le fardeau global de la tuberculose , il faut combler les lacunes en matière de détection et de traitement, les déficits de financement et mettre au point de nouveaux outils diagnostiques, de nouveaux médicaments et de nouveaux vaccins, indique le rapport. La plupart des progrès sont intervenus depuis 2000, année de la mise en place des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). En tout, les outils diagnostiques et les traitements efficaces ont permis de sauver 43 millions de vies de 2000 à 2015 selon le rapport, le vingtième de la série d’évaluations annuelles produites par l’OMS. Le rapport montre que la lutte antituberculeuse a eu un impact énorme en termes de vies sauvées et de patients guéris, se félicite le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS. Ces progrès sont réconfortants, mais si le monde veut mettre un terme à cette épidémie, il doit renforcer les services et, point crucial, investir dans la recherche.

Dans ces progrès, on note la réalisation de l’OMD demandant, avant 2015, d’avoir maîtrisé la tuberculose et d’inverser la tendance. Le but a été atteint au niveau mondial dans 16 des 22 pays ayant une forte charge de morbidité et totalisant 80% de l’ensemble des cas. À l’échelle mondiale, l’incidence de la tuberculose a baissé de 1,5% depuis l’an 2000, soit une diminution totale de 18%. Malgré les acquis, les progrès accomplis contre la tuberculose sont loin de suffire, déplore le Dr Mario Raviglione, Directeur à l’OMS du Programme mondial de lutte contre la tuberculose. Nous sommes encore confrontés à 4 400 décès par jour, un chiffre inacceptable dans une ère où l’on peut diagnostiquer et guérir pratiquement tous les cas de tuberculose.

En 2014, la tuberculose a tué 890 000 hommes, 480 000 femmes et 140 000 enfants. Avec le VIH, la tuberculose arrive en tête des principales causes de mortalité dans le monde. Sur les 1,5 million de morts en 2014, 400 000 étaient co-infectés par le VIH. On a estimé en 2014 le nombre total des décès dus au VIH à 1,2 million, dont les 400 000 personnes séropositives mortes de la tuberculose.

Le rapport de cette année décrit un total plus élevé de nouveaux cas de tuberculose (9,6 millions) que les années précédentes. On retrouve cependant dans ce chiffre l’augmentation et l’amélioration des données nationales et des études approfondies, plutôt qu’une véritable augmentation de la propagation de la maladie. Plus de la moitié des cas de tuberculose dans le monde (54%) se sont produits en Chine, en Inde, en Indonésie, au Nigéria et au Pakistan. Parmi les nouveaux cas, on estime que 3,3% ont une tuberculose multirésistante (tuberculose-MR) , un niveau qui est demeuré inchangé ces dernières années.

Il faut agir pour diagnostiquer et traiter la tuberculose

Le rapport souligne la nécessité de combler les lacunes en matière de diagnostic et de traitement, les déficits de financement, et de mettre au point de nouveaux outils de diagnostic, de nouveaux médicaments et de nouveaux vaccins.

Au niveau de la détection, il y a une lacune importante. Sur les 9,6 millions de personnes ayant eu la tuberculose en 2014, 6 millions de cas (62,5%) ont été notifiés aux autorités nationales. Cela signifie que, dans le monde, plus d’un tiers des cas (37,5%) n’ont pas été diagnostiqués ou n’ont pas été notifiés aux autorités nationales. On ignore la qualité des soins pour cette catégorie de malades.

Les lacunes au niveau de la détection et du traitement sont particulièrement graves pour les personnes atteintes de tuberculose-MR, qui reste une crise de la santé publique. Sur les 480 000 cas qui, selon les estimations, sont survenus en 2014, seulement 123 000, soit un quart, ont été décelés et notifiés aux autorités nationales. Les trois pays recensant le plus grand nombre de cas sont la Chine, l’Inde et la Fédération de Russie.

Le nombre de traitements initiés en cas de diagnostic de tuberculose-MR a augmenté sensiblement et presque tous les cas décelés en 2014 ont commencé un traitement. Des taux de guérison de plus de 75% des patients atteints ont été signalés dans 43 pays. À l’échelle mondiale toutefois, les données montrent un taux moyen de guérison de seulement 50% des cas traités de tuberculose-MR.

Le traitement s’améliore, avec 77% des patients ayant une co-infection tuberculose-VIH connue prenant des médicaments antirétroviraux en 2014. Le nombre des personnes porteuses du VIH à qui on a administré un traitement préventif de la tuberculose approchait 1 million en 2014, soit une augmentation de près de 60% par rapport à 2013. Plus de la moitié d’entre elles (59%) vivaient en Afrique du Sud.

Un déficit majeur du financement subsiste

Une des principales raisons des lacunes au niveau de la détection et du traitement tient à un déficit majeur du financement, a déclaré le Dr Winnie Mpanju-Shumbusho, Sous-Directeur général à l’OMS pour le VIH, la tuberculose, le paludisme et les maladies tropicales négligées. Cette année, il se montait à 1,4 milliard de dollars (US $) sur les 8 milliards nécessaires pour une mise en œuvre totale des interventions. Il faut en plus combler un déficit annuel d’au moins 1,3 milliard de dollars (US $) pour la recherche, visant à mettre au point de nouveaux outils de diagnostic, de nouveaux médicaments et de nouveaux vaccins.

À partir de 2016, le but mondial ne sera plus d’endiguer la tuberculose mais de venir à bout de l’épidémie mondiale. La stratégie de l’OMS visant à mettre un terme à l’épidémie de tuberculose, adoptée par tous les États Membres de l’OMS, sert de modèle aux pays pour faire baisser l’incidence de 80% et la mortalité due à la tuberculose de 90%, et éliminer les dépenses catastrophiques pour les familles touchées d’ici à 2030.

La fin de l’épidémie de tuberculose fait désormais partie du programme des objectifs de développement durable, a déclaré le Dr Eric Goosby, Envoyé spécial des Nations Unies pour la tuberculose. Si nous voulons y parvenir, il nous faudra investir davantage, à un niveau à la hauteur de cette menace mondiale. Nous devrons aussi progresser dans les domaines de la couverture sanitaire universelle et de la réduction de la pauvreté. Nous voulons que les communautés les plus vulnérables soient les premières, et non les dernières, à bénéficier de ces efforts.

Christian LINDMEIER   Organisation Mondiale de la Santé (OMS)  http://www.who.int/ lindmeierch@who.int

Communiqué de presse de l'Organisation Mondiale de la Santé - 28 octobre 2015


Source : infirmiers.com