Préambule
Difficile à caractériser de façon stéréotypée, tant chaque bloc opératoire est spécifique de par son activité.
Les rythmes de travail y sont parfois fort différents d'une structure à l'autre, les spécialités imposent des pratiques et des organisations hétérogènes, notamment au niveau des horaires du personnel.
D'une façon générale, on pourrait dire qu'il est demandé au bloc opératoire de " fonctionner ", mais le " comment " peut être fort différent. Et puis les modes d'exercice de l'I.B.O.D.E. sont différents, puisque cette infirmière spécialisée tend à investir d'autres lieux que le seul bloc opératoire ; en effet, on trouve des I.B.O.D.E. en stérilisation, en " secteurs associés " comme on peut le lire dans la littérature professionnelle (notamment en service de radiologie pour la pratique d'actes nécéssitant la dispense et la gestion de dispositifs médicaux stériles, dans quelques pharmacies hospitalières).
A présent, avec la démarche d'accréditation incontournable et les textes réglementaires pléthoriques et de plus en plus encadrant, le bloc opératoire est appelé à s'ouvrir dans l'hôpital, vers les autres services et également vers la ville, tout ceci dans une transparence de plus en plus voulue par la loi du 4 mars 2002.
Les professionnels I.B.O.D.E. ont vu leur formation réactualisée par l'arrêté du 22 octobre 2002 : les enseignements ont été adaptés aux nouvelles technologies, la prise en charge globale du patient étendue au bloc opératoire et la scolarité rallongée à 18 mois. Les premières I.B.O.D.E. bénéficiant de cette nouvelle formation ne sont toujours pas sorties des écoles.
La journée type
Mon expérience en bloc opératoire me fait dire que la journée opératoire commence… la veille.
Se présenter au futur opéré, décrire son rôle, ses fonctions, présenter le bloc opératoire répondre à ses légitimes questions, prendre connaissance du dossier du patient, échanger avec le personnel para-médical du service, autant d'actions nécessaires à la prise en charge du patient le lendemain en salle d'opération.
De même, discuter avec le chirurgien de la stratégie opératoire, du matériel nécessaire, de ses demandes spécifiques concernant le patient et l'acte opératoire prévu au programme sont des actions à entreprendre avant l'intervention afin que, le jour venu, ne point être dépourvu… et tomber des nues.
L'I.B.O.D.E. vérifie si tout le matériel est disponible, conforme et stérile.
Le jour venu, l'I.B.O.D.E. vérifie la salle d'intervention, sa propreté, sa fonctionnalité selon les protocoles en vigueur.
Elle prend contact avec l'équipe d'anesthésie afin de savoir si l'environnement anesthésique permet l'intervention.
L'accueil du patient peut alors être réalisé, il permettra de dédramatiser au possible le moment, " l'agression " chirurgicale.
Durant l'intervention, l'I.B.O.D.E. assure l'un des trois rôles inscrits dans les textes réglementaires :
- circulante : elle assure le bon déroulement de l'acte opératoire en maîtrisant l'environnement
- instrumentiste : cette fonction primordiale impose d'être habillée de façon stérile pour participer à l'acte chirurgical en distribuant les instruments et autres accessoires (compresses, ligatures…) indispensables à la réalisation de cet acte
- aide-opératoire : cette fonction est sans doute la moins utilisée dans les structures publiques puisque réservées aux étudiants en formation que sont l'interne et l'externe. En revanche, dans d'autres structures, cette fonction peut être plus institutionnalisée, plus habituelle. L'I.B.O.D.E. participe réellement à l'acte chirurgical en aidant directement le chirurgien pratiquant l'acte opératoire.
Après l'intervention, l'I.B.O.D.E. procède au reconditionnement du matériel et à la remise en conformité de la salle d'intervention selon les protocoles en vigueur au bloc, ceci avec le personnel aide-soignant et celui chargé du bio-nettoyage.
Comme je l'ai dit, chaque bloc opératoire est spécifique, aussi est-il très difficile de décrire précisément le travail de l'I.B.O.D.E. et de le " fixer " d'une manière définitive et précise.
C'est sans doute ce qui en fait la richesse, car il permet une variété professionnelle extrême.
De nouveaux textes sont parus (la loi du 4 mars 2002), la profession infirmière et les professions infirmières spécialisées sont appelées à évoluer, sans doute de façon fondamentale ; d'autres textes sans doute modèleront des pratiques nouvelles (le rapport Hôpital 2007 le laisse présager).
Il appartient à la profession de se prendre en main, de faire avancer ses propres idées et ses aspirations ; pour cela, elle ne peut compter que sur elle-même.
* Comprendre partout " infirmier-infirmière ".
Gilles Bedouet
Comité Rédaction Infirmiers.com
Cadre de santé IBODE
E-mail : gilles.bedouet@infirmiers.com
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